BON AIR est le nouveau nom que s'est donné le duo MELLOW, créé il y a dix ans (un EP sorti en 2012) et constitué du chanteur héraultais-murviellois Guillaume Farré et de la chanteuse stéphanoise Gaëtane Abrial (dont l'album solo post-Nouvelle Star est traité plus loin dans ces pages). Le couple, amoureux de nature et de musique folk, mène depuis toutes ces années une vie bohème entre troubadours et road-movie, voyageant en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada etc mais revenant toujours au pays basque où il s'est établi et donne régulièrement des concerts.

La musique est moins intimiste que celle de MELLOW : le violoncelle a disparu et petit à petit, un groupe pop s'est formé, du moins pour les besoins de l'album Sauvage qui fait suite à l'EP Electrical (2016). BON AIR est désormais un équivalent français des Australiens ANGUS & JULIA STONE, des Islandais de OF MONSTERS AND MEN aussi.

Abrial et Farré écrivent leurs textes en français, souvent avec des refrains en anglais, en se concentrant sur les attitudes et relations humaines. Des chansons humbles et universelles comme beaucoup d'artistes en écrivent, mais qui peuvent revêtir une belle forme grâce à l'emballage musical.

Si les mélodies se chantent régulièrement en duo, choeur ou alterné, la voix de Gaëtane Abrial est souvent porteuse, ce dont on ne saurait se plaindre vu l'appréciation que l'on a de cette demoiselle et de sa simplicité depuis treize ans. Avec Guillaume Farré, cela donne un beau mélange, sucré mais juste ce qu'il faut.

Les arrangements portent les chansons haut même si, mis à part la batterie puissante et quelques sons de cuivres ("Aventurier", "Les fantômes", "De quoi j'ai l'air"), BON AIR ne fait pas étalage de gros moyens. Le caractère soft est aussi marqué que les crescendos, du coup il n'y a aucune sensation de lourdeur et Sauvage ne garde qu'un pied léger dans le côté alternatif de la pop. Le Mellotron, clavier vintage plus que bienvenu sur deux titres ("Lou", "Back to My Roots"), côtoie les rythmes country-folk plus ou moins élancés, chaloupés, comme les ballades aériennes.

Les amateurs du style dans sa forme dansante ont de quoi trouver facilement leur bonheur avec le morceau-titre, "Fire", "De quoi j'ai l'air"... Souvent à grand renfort de "ouuh", "hey!" et autres onomatopées qui s'accordent bien avec l'esprit d'évasion. L'ensemble est joli même si, d'un point de vue personnel, il manque un petit plus sur certaines chansons pour les rendre plus fortes, mélodiquement parlant.

"Et si demain", "Lou", "Voyageur éphémère" ont pour eux la belle force du duo vocal, tandis que "Take Me Now" donne une belle fougue Calamity Jane à Gaëtane Abrial. Elle brille également sur "Back to My Roots" peut-être le meilleur morceau du disque. À découvrir et à soutenir !