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2010 The Wages

REVEREND PEYTON'S & BIG DAMN B - The Wages (2010)
Par LE KINGBEE le 2 Mai 2020          Consultée 984 fois

Curieux ce nom de groupe qui laisse suggérer qu’il s’agit d’un imposant orchestre, alors qu’en fait Josh PEYTON ne draine derrière lui qu’un modeste trio. Le groupe prend son nom d’un ours en peluche gagné lors d’une fête foraine, l’animal héritant du nom de Big Damn Band. Drôle de bonhomme que ce Révérend qui n’est pas plus pasteur que vous et moi. Pour l’avoir vu sur scène, ce barbu est orné d’un étrange tatouage sur le bras droit où il est inscrit : "Né, élevé, nourri au maïs". Avec sa cotte à bretelles, le guitariste cultive deux images paradoxales, d’un côté un colosse inquiétant et de l’autre un brave péquenot débonnaire.

Ce faux Révérend a vu le jour en 1981 dans l’Indiana. Gamin, il s’intéresse à la musique en écoutant les disques de Blues de son paternel. Ancien guitariste local, son père lui fait également découvrir Neil YOUNG, CREEDENCE et Bob DYLAN. A douze ans, Josh se lance à corps perdu dans l’apprentissage de la guitare. Maitrisant parfaitement l’instrument, Josh intègre un petit groupe de Blues électrique à la fin de ses études secondaires, mais l’aventure ne va pas très loin. Contrairement à ses copains, lui son truc c’est le pre-war blues, Josh se passionne pour Charley PATTON, Son HOUSE, Yank RACHELL et John HURT. PEYTON va abandonner la guitare pendant un an suite à un problème d’articulation, va enchaîner plein de petits boulots, embrasse le métier de réceptionniste dans un hôtel d’Indianapolis et s’aperçoit d’un coup qu’il n’est pas fait pour ça et que sa passion pour la musique ne s’est jamais envolée.

Suite à une opération, sa main retrouve toute sa flexibilité, ses doigts leur touché, ce qui l’incite à se remettre à gratter. En 2003, il fait la rencontre de Breezy qui vient de collaborer à un disque de Jimbo MATHUS. Les deux musiciens cultivent une vénération pour le pre-war, registre qui va les rapprocher jusqu’à convoler en juste noce. En 2004, les deux tourtereaux enregistrent un premier album en compagnie de Jayme, le benjamin du barbu. A partir de 2005, le trio tourne dans tout le pays avec près de 200 dates à l’année.
Mais c’est véritablement avec The Wages que le trio commence à se faire un nom en Europe. Le label californien Sideonedummy, plutôt spécialisé dans le Punk, l’Hardcore et l’Expérimental, se décide à promouvoir activement le disque sur le vieux continent. Musicalement, après la pseudo crise de 2008, la récession plane sur tous les petits festivals et toutes les salles polyvalentes. Le mot d’ordre est de faire des économies et la mode se tourne alors vers les one man band, les duos ou les trios, des formules plus rentables pour les organisateurs. Le Révérend PEYTON peut se targuer d’être continuellement sur les routes, le trio se produit au minima 250 par an. Si Jayme est parti, il a été remplacé par Aaron "Cuz" PERSINGER, présenté comme un lointain cousin du Révérend.

Enregistré dans l’Indiana au Farm Fresh Studio de Bloomington, une ancienne église convertie en studio d’enregistrement, produit par Paul Mahern, connu pour avoir collaboré Iggy POP, AFGHAN WHIGS ou John MELLENCAMP. Quand il n’est par derrière une console, Mahern enseigne le yoga, il connait bien le trio pour avoir été aux manettes des deux précédents opus. Dès le premier morceau, on se retrouve pris dans un engrenage de guitare twang et d’une rythmique squelettique s’articulant sur un washboard et une batterie dont la moitié des éléments est montée de bric et de broc, tandis que la voix grondante célèbre le monde rural du Midwest. Adepte du glissando, la sonorité de la guitare n’est pas sans rappeler celle du fantasque d’Hasil ADKINS. "Redbuds" avec son harmonica porté tient plus du Folk Hillbilly avec ses métaphores sur les saisons et le temps qui passe. "Sure Feels Like Rain" conjugue Mississippi Blues et Hill Country avec une rythmique obsédante, un titre en droite ligne avec les répertoires de Charley PATTON ou Robert BELFOUR. Thème récurent du pré-war Blues, récession et pauvreté viennent fleurir les textes de « Everything’s Raisin’ » un mélange de Boogie et de Punk Blues à la Adkins et de protest song.

Si vous vous demandez le pourquoi de cette pochette, regardez cette pauvre grange qui prend feu alors que nos salaires prennent l’eau. L’humoristique "What Go Around Come Around", dans lequel PEYTON signale que l’éducation des enfants n’est certainement pas plus mauvaise que celle des mégapoles urbaines s’inscrit dans un cowpunk alternatif agrémenté d’une slide stridente et d’un refrain accrocheur. "Sugar Creek" tient plus du Hillbilly Trash cher à ADKINS avec des paroles se rapportant cette fois ci à l’amour. "In A Holler Over There" se dévoile comme une ode mélancolique au monde paysan, sous une coloration Country Blues ; le Révérend signale que le monde rural ploie sous le dictat des consortiums et que certains pour s’en sortir ont laissé tomber le maïs pour s’adonner à la culture de la meth, bien plus rentable. Le train demeure une trame chère au Blues et au Hillbilly, celui du Big Damn Band accélère l’allure crescendo sur l’approprié "Train Song". Le tempo volontairement ralenti apporte une touche nostalgique à "Lick Creek Road", un véritable White Blues tandis que le délirant "Ft Wayne Zoo" s’annonce plus rythmé à l’instar des chicken songs, ces titres hypnotiques se rapportant à la décapitation de la bête avant les opérations vidage et plumage. Signalons enfin "Two Bottles Of Wine", un cowpunk débridé dans lequel l’accordéon de Jason Webley instaure une ambiance proche des two step louisianais.

Mais un morceau se détache nettement de l’album, l’impayable "Clap Your Hands", un infernal Stomp Blues qui monte comme une mayonnaise dont l’arôme colle au palais pour ne plus en repartir. On vous invite fortement à regarder la vidéo sur la chaîne youtube, si les paroles sont aussi simplistes que minimalistes, la cadence monte au fil des secondes et laisse place à une farandole de personnages incroyablement loufoques constitué d’un fakir, d’un breakdancer, d’un amateur de tai chi, d’un nain, d’un âne, des danseuses orientales, d’un cowboy de pacotille, d’un avaleur de sabre, de personnages de cirque, de line dancers, de deux poules pour ne citer que les principaux.

Rien que pour ce titre festif alliant hypnotisme, boogie frénétique mais porteur d’un message de tolérance, ce disque mérite une attention soutenue. A travers un furieux maelstrom de Stomp Blues, de Boogie, de Folk appalachien, d’Hill Country Blues, de Cowpunk et d’Hillbilly du Midwest et de Delta Blues, The Wages sort des sentiers battus. Un groupe qui donne sa pleine mesure en concert et qui permet de rendre le sourire aux spectateurs. Un disque sincère! Pour plus de cohérence, ce disque est rangé dans le tiroir du Blues.

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   LE KINGBEE

 
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- Reverend Peyton (chant, guitare, harmonica)
- Breezy Peyton (washboard, chœurs)
- Aaron 'cuz' Persinger (batterie, percussions,chœurs)
- Jason Webley (accordéon 13, chœurs 2)
- Maria Meshi (chant 2-4)
- Flava Dave Searle (choeurs 2)
- Patrick Mcdaniel (choeurs 2)


1. Born Bred Corn Fed
2. Redbuds
3. Clap Your Hands
4. Sure Feels Like Rain
5. Everything's Raising
6. What Go Around Come Around
7. Sugar Creek
8. In A Holler Over There
9. Train Song
10. Lick Creek Road
11. Ft. Wayne Zoo
12. Just Getting By
13. Two Bottles Of Wine
14. Miss Sarah



             



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