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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O JEUX-VIDEO

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B.O JEUX-VIDEO

2008 Alone In The Dark
2020 Streets Of Rage 4 Ost
 

- Membre : Divers Jeux Video

Olivier DERIVIERE - Alone In The Dark (2008)
Par DERWIJES le 3 Mai 2020          Consultée 992 fois

Le remake de Resident Evil 3 est sorti il y a peu et au vu des retours, le genre du survival horror semble encore avoir de belles années devant lui. Mais ! Saviez-vous que le premier jeu à pouvoir être désigné comme étant un survival horror à été développé par des français ? Cocorico ! Oui, c'est en 1992 qu'Infogrammes sort le premier Alone in the Dark, une maîtrise technique pour l'époque avec son utilisation de la 3D novatrice pour l'époque et du coup complètement ringarde aujourd'hui. La compagnie avait acheté les droits pour faire trois jeux inspirés par l'univers de Lovecraft, alors oubliez Racoon City et Silent Hill et dites bonjour aux années 1900 et à la saillante moustache du protagoniste Edward Carnby. Le contrat sera respecté, trois jeux sortiront avant que la série ne parte hiberner pour tenter un premier comeback avec The New Nightmare en 2001 qui n'aura pas le succès escompté malgré de bons retours critiques. Jusque là rien de bien méchant, le nom d'Alone in the Dark est encore associé à une quadrilogie qui a su s'arrêter avant de faire l'épisode de trop (même si c'était pour des raisons monétaires qu'artistiques), le genre de référence complètement oubliée mais qui à mine de rien posée les bases sur lesquelles se sont appuyés tous les jeux américains et japonais -surtout japonais, en fait- qui ont suivis.

L'histoire devint légende. La légende devint mythe. Pendant 2 500 ans, plus personne n'entendit parler d'Alone in the Dark. Une ombre à l'est engendra une rumeur, murmure d'une peur sans nom. Il se passa une chose à laquelle Alone in the Dark ne s'attendait pas, il fut ramassé par la créature la plus improbable qui soit : Uwe Boll. L'ineffable réalisateur teuton l'ajouta à son long palmarès d'adaptation de jeux vidéo foireuses et franchement... Faites une pause dans la lecture de cette chronique et allez lire ce que Nanarland a à dire sur ce film pour comprendre l'ampleur du massacre. Et prenez aussi le temps de vous renseigner sur Herr Boll si vous ne le connaissez pas, ça vaut le détour.

Les publicitaires vous diront que toute publicité est bonne à prendre, mais dans notre cas je crois qu'Alone in the Dark se serait bien passé d'être associé à une bouse pareille. Toujours est-il qu'Infogramme est depuis devenu Atari, qui décide de sortir un nouveau jeu en 2008. Je vous dirais bien qu'ils voulaient rattraper le coup après le film, faire découvrir la série à une nouvelle génération de joueur en la dépoussiérant, et c'est ce qui se disait lors des annonces sur le jeu, avec la promesse d'un moteur graphique magnifique restituant Central Park dans ses moindres détails, d'un moteur physique incroyable de réalisme et hyper-novateur...Et puis est venu l'idée sournoise que peut-être ce jeu n'existait que pour se vendre sur le nom d'une franchise déjà existante en se calant sur l'engouement du survival horror à l'époque : 2008, c'est l'année de sortie de Dead Space et de Silent Hill Homecoming, Resident Evil 5 est attendu pour l'année suivante, et au milieu de tout cela voilà qu'Alone in the Dark pointe le bout de son nez, prêt à reprendre sa place parmi les grands !

Et puis le jeu est sorti. Et s'est fait tailler un nouvel orifice anal : les graphismes sont moches, le moteur physique ne fonctionne pas, c'est bugué, l'histoire est nulle et se termine sur un cliffhanger bien moisi, le héros à abandonné sa superbe moustache pour adopter le look du « héros de jeu vidéo pour les nuls »...Snobé par les critiques et le public, Alone in the Dark devint exactement ça : seul dans le noir.
Mais moi j'aime les grands combats alors je vais le défendre ce jeu ! Certes, j'ai le droit de l'apprécier puisque je l'ai piqué à un pote qui l'avait acheté deux euros au rayon occasion de Micromania au lieu de l'acheter plein pot à sa sortie, ce qui aurait certainement changé en opinion, mais je l'aime bien Alone in the Dark, cru 2008. Certes, le gameplay est complètement ivre, à crier ses grandes promesses à tue-tête avant de s'écraser mollement dans la flaque de son ambition, à rêver de recevoir toutes les récompenses existantes en oubliant qu'il n'est qu'au fond une série B à gros budget qui doit s'apprécier en tant que telle.

J'ai une bonne raison pour vous faire aimer ce jeu : la musique. Oui, la musique ne fait pas tout, mais ici nous sommes entre mélomanes et nous savons qu'une bonne musique peut quand même faire beaucoup. Et c'est un français qui s'y est attelé : Olivier DERIVIERE. Cela fait déjà un moment qu'il travaille dans l'industrie mais il est plutôt discret, ne composant que pour un ou deux jeux par an, travaillant surtout sur des jeux indépendants disposant d'un bon budget mais destinés à sortir dans l'ombre des grosses franchises. Parmi ses compositions les plus récentes, nous pouvons noter les excellents Vampyr et A Plague Tale : Innocence.
Avant Alone in the Dark il avait fait parler de lui avec les deux Obscure, des jeux d'horreur qui avaient eus un bon retour à l'époque sur PS2 mais qui sont tombés dans les limbes de l'oubli. C'est véritablement ici qu'il va se faire découvrir. Car Olivier Deriviere va avoir le nez creux et jouer un coup de poker de génie : le recrutement des MYSTERES DES CHOEURS BULGARES, un collectif de chant féminin bulgare (ah bon, vous l'aviez deviné?) fondé en 1952. Elle seraient totalement inconnues en France, si trois des solistes n'étaient pas parties faire bande à part en allant jouer avec Kate BUSH sur The Sensual World et The Red Shoes (ah ! Vous n'aviez pas devinés que j'allais citer Kate BUSH dans une chronique sur Alone in the Dark, pas vrai ? Si ? Mince...). Lui s'occupe des orchestrations pour les accompagner, et si on dirait qu'il avait un orchestre à portée de main détrompez-vous : tout à été fait par ordinateur.

Sur le CD l'enchaînement des titres suit la chronologie de l'histoire, ce qui va nous permettre de séparer les nombreuses pistes en trois parties : commençons par le commencement avec le premier acte introductif du jeu, celui dans l'immeuble. Les voix bulgares posent d'emblée une ambiance bien pesante sur "A Prelude to an End" avant d'annoncer le thème principal sur "Edward Carnby". "The Fissure" et "Collapsing Floors" introduisent un motif de cordes angoissant pour désigner les menaces inconnues, là où les principaux ennemis "The Humanz" ont le droit à des percussions agressives pour souligner leur nature primale. Cette première partie se finit en fanfare avec "Who Am I ?" où les chœurs et l'orchestre éclatent ensemble. La piste la plus explosive de l'album qui rend en contexte tolérable cette séquence de fuite en voiture vers Central Park bien pénible... Mais qui nous emmène vers le second acte, celui où nous sommes enfin libre de nous promener dans le parc. L'action passe en retrait, l'heure à la contemplation sur "Central Dark", "Crying New York" et le poignant "Loneliness" où nos bulgares peuvent varier de registre d'un moment à l'autre, passant de l'oppressant à l'émouvant. Les niveaux dans le musée sont eux rythmés par des pistes plus orchestrales, citons la partie de percussions très hollywoodiennes sur "Killing the Fissure" et le break de xylophone sur "No More Humans".
On enchaîne directement sur la dernière partie où les choeurs reprennent le dessus jusqu'au grand final "The Choice"... Enfin, grand final, vu que les deux fins proposées sont la peste où le choléra et que dans les deux cas la cinématique de fin est bâclée...M'enfin, c'est pas grave, on se réconforte avec le générique "An End To A Prelude" et en se disant qu'au moins la musique aura été excellente de bout en bout.

En guise de suite le jeu n'aura qu'un espèce de machin multi-joueur bizarre et absolument honni de tout le monde, qui mettra définitivement la franchise au rayon des antiquités...Ce qui est bien dommage, puisqu'en retravaillant leur copie les développeurs aurait pu offrir une suite très intéressante, mais que nous ne verrons probablement jamais. Il nous reste en attendant cette heure de musique pour nous rappeler que la plus grande beauté de cet art est de pouvoir transcender tout ce qu'elle touche.

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   DERWIJES

 
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1. Prelude To An End
2. Edward Carnby
3. The Fissure
4. Collapsing Floors
5. The Façade
6. Reception Hall
7. The Humanz
8. Who Am I?
9. Central Dark
10. Crying New-york
11. Loneliness
12. Bethesda Fight
13. Killing The Fissure
14. No More Humans
15. Truth
16. Niamam
17. The Light Carrier Test (a Capella)
18. Chto Li
19. The Final Gate
20. The Choice
21. An End For A Prelude



             



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