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1980 Killdozer

KILLDOZER - Killdozer (1980)
Par LE KINGBEE le 4 Juin 2020          Consultée 1642 fois

Le confinement instauré par l’ancien banquier devenu Président aura au moins permis de déterrer quelques galettes parfois enfouies sous une tonne de poussière.

Ce disque provient de chez Dave Music, une petite échoppe tenue par Guy l’Américain située en face du Gibus des Frères Taïeb. Ce magasin de disque aura servi de base arrière à votre humble serviteur, Guy permettra à de nombreux jeunes désœuvrés de découvrir quelques groupes qu’on ne retrouvait que chez les disquaires indépendants de l’époque.

Formé en 1977 à Givors, une bourgade à vingt bornes au sud de Lyon, KILLDOZER▪ s’articule autour de deux anciens membres de TAXI MAUVE, le chanteur Robert Lapassade et le batteur Patrick Brondel, du guitariste Edouard "Doo Doo" Gonzales et du bassiste Christian Rotacher. La plupart des membres se connaissent bien, certains d’entre eux ayant fait un passage chez GANAFOUL. Deux ans plus tard le groupe s’agrandit avec l’arrivée du guitariste Jean-Pierre Gouillon, tandis que Phil Panchione remplace Chris Rotacher à la basse. Si la majorité des membres est assez fan de Hard Rock, la personnalité et le charisme du chanteur, véritable âme du groupe, oriente le groupe sur un répertoire personnel oscillant entre Soul et Rock.

En 1980, KILLDOZER décroche un contrat avec CBS. La firme décide d’expédier les lyonnais à Londres dans le quartier de Camden, au Scorpio Studios, un studio d’enregistrement où QUEEN, SUPERTRAMP ou Billy COBHAM enregistrèrent plusieurs albums. En juillet, KILLDOZER met en boite onze titres dont huit compositions du groupe. Bob Lapassade, excellent parolier demeure le principal pourvoyeur du groupe en matière de texte. Le groupe est placé sous la houlette de Jean-Noël Ogouz, ancien journaliste pour Best et Libé, futur responsable répertoire international pour EMI, CBS et la Warner, aujourd'hui retraité de l’Industrie du Disque. Derrière les consoles, l’américain Dennis Weinreich un ingé-son producteur peut aisément prodiguer de petits conseils, il a collaboré avec TRUST, Jean-Patrick CAPDEVIELLE. Afin de donner un peu de consistance, on fait appel à une petite section cuivre locale, un procédé judicieux pour assouplir la tonalité.

Dès l’ouverture, le combo nous plonge dans le grand bain avec "Hurt You", une combinaison de Soul plein de vitamines avec texte caustique à prendre au second degré. Le groupe enchaîne avec "Soul Radio", de la Soul dynamique qui évoque Wilson PICKETT et Joe TEX dont les noms sont énumérés. Outre ce titre, deux autres apparaîtront en single : "Magic Drums", un mélange de Funk et d’Afrobeat et clin d’œil à Fela KUTI et "Funka Rollers" un alliage de Rock et de Soul Funky, terriblement entraînante dans lequel le chanteur n’oublie pas de citer le Godfather. La cadence ne faiblit pas d’un pouce. "(Do The) Company Walk" pourrait être une synthèse de Soul à la James Brown et de Funk Fusion. Le chant prend un brin de réverb sur "80’s Fun", si la guitare sonne plus aiguë, le morceau reste sur une lignée similaire. En fermeture "Pills Addict" avec une guitare qui s’offre une légère incursion en territoire Reggae Blanc nous conte l’impayable histoire d’un gus voulant maigrir qui va bouffer des petites pilules magiques. Le gars perd du poids mais va aussi péter les plombs. Un regard caustique et amusé sur l’apparence et le superficiel.

Trois reprises viennent garnir l’album. Tiré du disque Hell de James BROWN, "My Thang" n’a rien à envier à l’original du Godfather. Le chant se retrouve renforcé par le jeu des questions réponses, à l’instar des pièces funky ou de prêches religieux où le chœur reprend à n’en plus finir le refrain du leader. Le titre relègue bien loin la version du John WAGNER COALITION. Une invitation à la Dance et au Fonk qui sera samplé par la paire Kanye WEST/ Jay-Z. Quatre minutes de pure folie ! La formation reprend "Funky Street", un inusité d’Arthur CONLEY, qui à l’instar du "Land Of 1000 Dances" propose aux auditeurs d’entonner quelques pas de danse : "One used to be the shotgun - Two used to be the bad boogaloo -Three used to be the swing shingaling -Four used to be the funky four fingers…". N’oublions pas cet imparable refrain "Down on funky street, diggin' the funky beat -That's where the grooviest people meet" qui contribue à nous faire rendre grâce. Troisième et dernière cover placée judicieusement en milieu de face A avec "First I Look At The Purse"*, une vieille compo des MIRACLES de Smokey ROBINSON popularisée par les CONTOURS au milieu des sixties. Peu d’intérêt me direz-vous, sauf que cette vieille guimauve sera repris par deux fois par J GEILS BAND (une version studio et une Live) pour deux tueries. Et bien nos gones rivalisent avec J GEILS BAND, rien moins que ça, l’envie et l’énergie sont là seul manque l’harmonica de Magic Dick, compensé par une incroyable dynamique de groupe. Après ce premier et unique album, Bob Lapassade allait rebondir au sein des SNAPPIN’BOYS.

Quarante ans après sa sortie, ce disque reste toujours à la page. On peut se demander pourquoi le groupe n’a pas véritablement percer après cet album qui restera comme un échec commercial. Chez CBS, pas de seconde chance le fric avant tout ! La pochette très orientée sur le registre Hard semble avoir été très préjudiciable pour l’un des meilleurs groupes de Soul Rock de la scène européenne. Pour avoir eu le plaisir de jouer en première partie de KILLDOZER, le combo de Givors reste celui qui m’avait à l’époque le plus impressionné sur scène avec FIXED UP. Certains groupes comme les DOGS, les THUGS, SHAKIN’ STREET ou STOCKS ont injustement été blacklistés par des radios à la con et des boites de production incompétentes et des programmateurs sourdingues obnubilés par TELEPHONE. Mais c’est là un autre débat. En 1980, nos radios gauloises nous bassinaient le crane avec l’Amoureux Solitaire de LIO, France GALL et son pianiste debout, dans parler d’OTTAWAN qui nous demandait si on était OK. Pour une plus juste visibilité, cet album sera classé dans la catégorie Soul.

▪ Ne pas confondre nos lyonnais avec le groupe du Wisconsin du même nom.
⃰ "First I Look At The Purse" a également été repris en 1967 par The ASSORTMENT, groupe de Garage du Michigan, auteur d’un unique single édité par le label Sound Spot.

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   LE KINGBEE

 
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- Robert Lapassade (chant)
- Edouard Gonzales (guitare)
- Jean-pierre Gouillon (guitare)
- Phil Panchione (basse, chœurs)
- Patrick Brondel (batterie, percussions, chœurs)
- Daniel Antoine (claviers, chœurs)
- Tony Simon (saxophone 6-7)
- Peter Simon (saxophone 6-7)
- Bimbo (saxophone, trombone 6-7)
- Marylin Rae (chœurs)
- Chris Rainbow (chœurs)
- Lenny Zakatek (chœurs)


1. Hurt You
2. Soul Radio
3. Magic Drums
4. First I Look At The Purse
5. (do The) Company Walk
6. Funky Street
7. Funka Rollers
8. My Thang
9. Hold On
10. 80's Fun
11. Pills Addict



             



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