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1966 Mixed Bag

Richie HAVENS - Mixed Bag (1966)
Par DERWIJES le 3 Septembre 2020          Consultée 916 fois

C'est l'une des histoires les plus connues d'un festival qui n'en manque pourtant pas : comment Richie HAVENS, alors inconnu du public se tenant devant lui, ouvrit Woodstock sur une performance de trois heures alors que le public captif ne cessait de le rappeler, jusqu'à ce qu'il en manque de chansons. Il décida de conclure en improvisant "Freedom" sur l'air de "Motherless Child", marquant à tout jamais de son empreinte Woodstock et, soyons solennels, l'Histoire de la Musique.
Le coup de pouce, ou plutôt le tremplin que cela lui offrit, lui permit d'apparaître deux semaines plus tard au festival de l'Isle de Wight et de créer son propre label sur lequel il publia ses albums suivants. Il cessa rapidement d'intéresser le grand public à la mémoire courte, mais ne cessa jamais de jouer et de tourner pour diffuser ses messages politiques. Très engagé en faveur de l'écologie, il fonda aussi une association pour apprendre aux enfants l'importance de passer au vert.
Il disparut finalement en 2013, à 72 ans, d'un arrêt cardiaque. A sa demande, ses cendres furent dispersées sur le site de Woodstock et les médias firent de son départ les gros titres le temps d'un après-midi, rappelant sans cesse sa fameuse performance et ses engagements.

Maintenant que nous connaissons sa fin, revenons à ses débuts : Richard Pierce HAVENS naît le 21 Janvier 1947 à Brooklyn, l'aîné d'une famille de neuf enfants de descendance amérindienne par son père et caribéenne par sa mère. Il se passionne tôt pour la musique et commence en rejoignant des groupes de doo-wop performant dans la rue. A 20 ans, il décide de rejoindre le Greenwich Village où il se fait remarquer par ses concerts habités, ce qui lui permet d'attiser l'intérêt d'Albert GROSSMAN, manager d'un certain Bob DYLAN, qui le signe sur Verve Records. Après quelques semaines à peine, voilà qu'arrive dans les bacs des disquaires ce premier album, Mixed Bag, à la couverture bleue bien sobre.

Quand on se fait connaître au Village et qu'on signe sur le label du Zimm', c'est que l'on joue de la folk. Mais quand on vient de Brooklyn, on insuffle quelque chose de plus à ses morceaux. Pour Richie Havens, ce petit quelque chose, c'est une magnifique et chaleureuse voix de baryton qui s'accompagne d'un jeu de guitare énergique empruntant plus à la soul qu'à Woody GUTHRIE. Ce qui fait son identité creuse aussi un écart entre ses albums et ses concerts : comment retranscrire la passion furieuse qui se détache de "Freedom" dans le confort d'un studio ? Le chanteur n'a jamais trouvé la réponse à cette question et il semble exister deux Richie Havens différents, celui que l'on a dans notre salon et celui que l'on voit sur scène*.
Pour l'instant, si Richie fait plus vieux sur cette photo que la petite vingtaine qu'il avait à l'époque, la fraîcheur de sa musique ne peut pas cacher son jeune âge. Les arrangements recherchés de ses morceaux, incluant un sitar, un piano électrique, un orgue et une basse rappellent SIMON & GARFUNKEL, un héritage pop qu'il assume complètement sur "Eleanor Rigby" où l'orgue remplace l'orchestration plus sophistiquée des Fab Four, mais aussi sur "Just Like A Woman", la reprise obligatoire du Barde de l'album, bien plus douce que l'originale. Cela lui permet de cacher sous une apparente légèreté musicale des paroles aux thèmes bien plus sombres : la guerre éternelle de "Handsome Johnny", la dépression de "I Can't Make It Anymore"...Et "Follow", une pièce de six minutes relevant de l'exercice Dylanesque dans sa composition. Tous composés dans la même veine, aucun des 11 morceaux proposés n'est plus mauvais qu'un autre. Certains se détachent ("High Flyin' Bird" - un standard folk repris par tout le gratin du genre et qui a inspiré le frère Gallagher le moins pénible dans sa carrière solo-).

Tombé dans l'oubli aujourd'hui, Mixed Bag est l'un des disques de folk dont les années 60 avaient le secret, du genre où se mélangeaient la pop, la soul et le jazz dans une parfaite harmonie. Un disque élégant qui inspira mine de rien des générations de musiciens : demandez donc à Tracy CHAPMAN ce qu'elle en pense !

*Merci à Kingbee pour cette idée bien trouvée !

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   DERWIJES

 
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- Richie Havens (guitare, sitar, chant)
- Harvey Brooks (basse)
- Paul Harris (piano, orgue, clavier)
- Bill Lavorgna (batterie)
- Howard Collins (guitare)


1. High Flyin' Bird
2. I Can't Take It Anymore
3. Morning, Morning
4. Adam
5. Follow
6. Three Day Eternity
7. Sandy
8. Handsome Johnny
9. San Francisco Bay Blues
10. Just Like A Woman
11. Eleanor Rigby



             



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