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2020 Trópicos

SEATEMPLES - Trópicos (2020)
Par RICHARD le 31 Octobre 2020          Consultée 1540 fois

L'Amérique du Sud dans la sphère des musiques sombres connaît une bien étrange et paradoxale situation. En effet, si elle est connue pour sa passion, sa ferveur et sa fidélité sans faille, elle peine à exposer au plus grand nombre ses propres artistes. Voilà pourquoi avoir la possibilité d'entendre en 2020 une production chilienne tient plutôt du petit miracle. Pour être honnête, je ne connaissais de ce pays que LUNA IN CAELO, un combo d'excellente facture qui naviguait il y a déjà plus de vingt ans dans les eaux troubles des remous gothiques. On ne peut dès lors que remercier ICY COLD RECORDS de faire perdurer d'une part les notes et les mots des univers émotionnels et surtout d'autre part d'avoir fait traverser à ces dix titres terre et mer éloignées.

Une fois ce constat posé, il subsiste toutefois un léger écueil. En effet, j'aurais tendance à décréter par avance que n'importe quel album d'un pays peu mis en lumière serait par essence intéressant. Ce petit côté "exotique" sonnant toujours comme un atout supplémentaire qui devrait susciter une adhésion obligatoire. Les oreilles curieuses seront naturellement plus intriguées et à l'affût, mais ceci ne fait pas tout, loin de là. Alors, parfois, ces envies d'ailleurs et des combinaisons heureuses et inexpliquées permettent de belles rencontres. Je pense alors tout récemment aux adolescents indonésiens post-punk de CAMLANN ou aux gothiques brésiliens plus expérimentés de PLASTIQUE NOIR. De quel côté va donc pencher la balance pour ce Trópicos sud-américain ?

Allez, je ne vais pas louvoyer tel un navigateur angoissé à l'idée de passer le Cap HORN. SEATEMPLES expose dix titres solides et variés qui ont en commun la force tranquille des émotions. Les Chiliens, avec une efficacité certaine, alternent ambiances froides et rêveuses.Je ne sais pas si c'est votre cas mais il arrive parfois que dès les premières secondes d'un titre, vous savez que cette galette vous parlera et sera pour vous, longtemps. C'est l'effet que m'a procuré instantanément l'excellent introductif "M.I.S". Il faut dire que dans le genre refrain imparable, le titre se pose là. Il est aidé en cela par la belle voix noyée dans la brume de Patricio Zenteno qui réussit à fendre ce mur de guitares sourdes. C'est une belle carte de visite. Cette agréable sensation est rapidement confortée par le superbement mélancolique "Ecos" où le chant en espagnol du leader se marie avec la douceur de la voix de la bassiste Priscila Ugalde et celle bien amenée des notes de claviers qui forment un ensemble atmosphérique accueillant. Le combo expose à travers l'émouvant "Beagle #185" une indéniable touche mélodique où là encore guitare cristalline et claviers new-wave se font la part belle.
 
L'un des charmes évident que dégage Trópicos entre autres est cette douce alternance du chant en anglais et en espagnol. L'auditeur se laisse dès lors prendre par la main et le groupe l'emmène pour une escapade diversifiée, sans à-coup, ni heurt. L'alliance encore une fois des voix de Patricio et Priscila sur le froid et réussi "Primavera Negra" est ici du plus bel effet. Elle permet de créer cet état propice au vagabondage de l'esprit et des idées. Le fameux concept du rêve éveillé si précieux à cette scène. Le combo ne semble pas qui plus est avoir de difficulté majeure pour passer de l'évidence post-punk réussie de "Chaosphere" aux espaces brumeux pleinement addictifs de "Holograms" que ne renierait sans doute pas SLOWDIVE. SEATEMPLES élargit donc son propose et parfois pointe une rythmique plus soutenue ("Verde Catedral") qui se zèbre d'une électricité inattendue. La basse est énorme et le pied commence à taper le sol tant il est difficile de rester statique. "Yule" le morceau vaporeux qui referme quant-à lui cet album sonne comme une parfaite synthèse de l'univers du groupe.

Trópicos est un album convaincant qui se trouve au carrefour d'influences efficacement distillées. Les Chiliens en toute discrétion apportent leur pièce à la consolidation de l'édifice fragile des musiques sombres. Qu'ils en soient donc chaudement remerciés !

Note réelle: 4,5/5

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   RICHARD

 
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- Patricio Zenteno (chant,guitare,claviers,batterie)
- Priscila Ugalde (chant,basse)
- Harold Olivares (batterie sur 'desierto' et 'yule')


1. M.i.s
2. Ecos
3. Holograms
4. Verde Catedral
5. Chaosphere
6. Nightfall
7. Desierto
8. Primavera Negra
9. Beagle 185
10. Yule



             



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