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2013 Follow Me

Kim LENZ AND THE JAGUARS - Follow Me (2013)
Par LE KINGBEE le 10 Novembre 2020          Consultée 645 fois

Originaire de San Diego, Kim LENZ voit le jour en 1966. Entre un père fan du disc-jockey Wolfman Jack et une mère cavalière dans le circuit du rodéo, la gamine se passionne très vite pour la musique, se lançant dans l’apprentissage du piano. Elle écoute énormément la radio et, telle une éponge, commence à ingurgiter le répertoire de ses idoles Wanda Jackson, Janis Martin, Johnny HORTON et Faron YOUNG. Adolescente, elle se met à la guitare puis quitte la Californie pour s’installer au Texas où elle entame un cursus universitaire en psychologie. Une fois son diplôme en poche, elle quitte le Nord du Texas pour s’installer à Dallas, jouant brièvement au sein de Rocket Rocket, un ensemble local combinant R&B et Rock' n' Roll.

A la fin du siècle dernier, Kim décidant de monter son propre groupe avec les Jaguars commence à se produire activement au Texas. Elle gagne vite ses galons de vedette et intègre les plus gros festivals de Rockabilly. Kim entame sa discographie en 1998 avec deux albums enregistrés pour High Tone, le label de Robert Williams alias Big Sandy. Deux disques salués par la presse spécialisée, la présence du guitariste Nick Curran lui ouvrant les portes d’une tournée européenne. Kim va ensuite disparaitre totalement des écrans radars pendant une décennie complète, se consacrant à la naissance et à l’éducation d’un premier bambin. La rockeuse revenait en 2009 avec It’s All True, disque édité par Riley Records et dans lequel elle retrouvait le regretté Nick Curran et Big Sandy. Le décès brutal de Curran victime d’un cancer de la langue en 2012 aurait pu mettre un terme à l’aventure, mais Kim allait relever le défi et remonter une nouvelle line-up avec l’aide de Carl Sonny Leyland, l’un des ses anciens équipiers.

Un an après le décès de son guitariste vedette, Kim gravait son quatrième album. Enregistré dans la banlieue de Los Angeles au Powow Fun Room de Culver City, propriété de Pete Curry, Follow Me permet à la chanteuse de poursuivre sa route. Si l’anglo-américain Carl Sonny Leyland est toujours fidèle au piano, à la gratte et au banjo, c’est donc une nouvelle équipe qui s’articule autour de la chanteuse : le guitariste mandoliniste Ashley Kingman (ex-Candye Kane et membre des Fly-Rite Boys depuis vingt ans), le guitariste Ramon Espinoza, le contrebassiste Kevin Stewart (ex-Hank Williams Jr., Lynda Kay) et le batteur Kevin O’Connor (ex-Carlene Carter, Melissa Etheridge, Jackson Browne, Paul Simon). Quelques amis viennent prêter main-forte sur une poignée de titres.

Si la pochette avec une Kim LENZ couverte d’une capuche ne dévoile pas précisément le contenu, le design vintage de la pochette nous oriente toutefois vers certaines productions de Rock' n' Roll et de Rockab' de la fin des fifties. Kim demeure la principale pourvoyeuse en matière d’écriture avec neuf titres issus de sa plume. Seuls "Whiplash", une rareté de Rikki & The Rikatones, "Right Here With Me" offert par Ramon Espinoza et "Shadows On The Old Bayou" de Johnny HORTON échappent à son emprise. Si le Rockab' défile un beau fil rouge, l’album s’annonce plus éclectique que les précédents. "Pay Dearly" lance d’entrée le disque sur de bons rails ; la guitare sonne comme celle de Grady Martin et la contrebasse slappée annonce la couleur, celle du Rockabilly. Du Rockab', il en est encore bien question avec l’énergique "Tumble And Fall" dans lequel Leyland nous assène une solide démonstration de Boogie Rockin’. Changement de cap avec "Follow Me" qui donne son nom à l’album. Là, les guitares et le piano versent dans l’exotisme, rappelant par moments certaines intonations figurant dans le "Fujiyama Mama" interprété par Annisteen Allen et Wanda Jackson. La guitare acoustique de James Stevens confère à "Deejay" un climat plus Hillbilly. "Whiplash" avec batterie nous plonge davantage dans une ambiance Neo Rockab, tandis que le tempéré "Ghost Of You" nous ramène à des sonorités R&B comme celle qu’on entend dans les tavernes de la Nouvelle-Orleans.

"Cry Wolf" se déguste comme un bon Rock' n' Roll facile à digérer, les deux guitares offrant une dualité complémentaire et les ivoires de Leyland s’offrant encore un bon solo. Les influences Hillbilly se font clairement entendre sur "Number One Reason" placé sous la cadence d’une rythmique aussi enjouée qu’efficace. Si on tend bien l’oreille, on entend la voix de Dawn Shipley, chanteuse des Sharpshooters, qui vient se superposer à celle de Kim, sur "Three-Cornered Heart", tandis que le sax de Ron Dziubia (ex-John MAYALL, Beth HART, Lynwood Slim, Elmore James Jr.) apporte rondeur, légèreté et festivité, évoquant par intermittences une coloration à la Louis Prima et Sam Butera. Elle rend hommage à Johnny HORTON avec "Shadows On The Old Bayou", un Hillbilly Rock gravé en 1951 pour le label Abbott. Si Kim a parfois tendance à en rajouter au niveau de la voix, la steel de Shorty Poole (ex-Dave & Dekke Combo) marche sur les traces de Speedy West, le virtuose de la version originale. Bien souvent, les premières stars du Rockabilly étaient issues du Hillbilly et du Honky Tonk. Que serait un disque de Rockab' sans un passage de Honky Tonk ? Kim LENZ nous offre avec "Right Here With Me" un curieux Honky Tonk Jazzy. La mandoline s’arroge une tonalité italienne qui, si elle surprend, ne s’insère pas convenablement à la densité du titre. L’album se termine en fanfare avec "Trust No One", un Rock' n' Roll patiné de Jump dans lequel tous les instrumentistes s’offrent un petit solo souvent pas piqué des hannetons.

Si Kim LENZ demeure une auteure efficace, on peut lui reprocher certains excès de son chant. Elle a parfois tendance à ajouter des grognements ou des logorrhées inutiles, ce qui passe bien sur scène et peut même amuser mais risque de crisper les auditeurs d'un album studio. Globalement, les musiciens qui entourent la rouquine sont tous d’un haut niveau, Carl Sonny Leyland étant aussi à l’aise dans les phases Rockab' que dans le Hillbilly Rock, la section rythmique se dévoilant comme un excellent métronome et les deux guitaristes parfaitement complémentaires et ne se marchant jamais dessus. En termes de reprise, on aurait apprécié que Kim LENZ et ses Jaguars s’attaquent à un titre plus connu et surtout plus risqué. Si la production de Carl Sonny Leyland reste sobre, elle aurait cependant gagné à diffuser un son de cuivre plus limpide. Un disque de Rock' n' Roll de bonne facture et une chanteuse guitariste à voir avant tout sur scène. Signalons en guise de conclusion la présentation soignée de ce digipack en trois volets et les épitaphes en mémoire de Dale Hawkins, Marshall Lytle (ancien Comets de Bill HALEY) et Nick Curran.

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- Kim Lenz (chant, guitare)
- Carl Sonny Leyland (piano, guitare, banjo)
- Ashley Kingman (guitare, mandoline, banjo)
- Ramon Espinoza (guitare)
- Kevin Stewart (contrebasse)
- Kevin O'connor (batterie)
- James Stevens (guitare 3)
- Shorty Poole (steel guitare 10)
- Dawn Shipley (chant, chœurs 9)
- Ron Dziubla (saxophone 9-12)


1. Pay Dearly
2. Follow Me
3. Deejay
4. Tumble And Fall
5. Whiplash
6. Ghost Of You
7. Cry Wolf
8. Number One Reason
9. Three-cornered Heart
10. Shadows Of The Old Bayou
11. Right Here With Me
12. Trust No One



             



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