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1969 Stand By Your Man

Tammy WYNETTE - Stand By Your Man (1969)
Par LE KINGBEE le 28 Décembre 2020          Consultée 1091 fois

En cette période incertaine, attaquons-nous à l’une des chanteuses Country emblématiques de l’Amérique, à tel point qu’elle héritera du titre de "First Lady of Country Music", une distinction comme les américains, toujours aptes à dégainer, aiment se parer. Si chez nous autres, pauvres Gaulois, le nom de Tammy WYNETTE reste principalement attaché au hit "Stand By Your Man", la chanteuse fut l’une des petites préférées des amateurs Country durant près de quatre décennies. Elle sera l’objet d’un biopic en 1981 avec "Stand By Your Man", film qui mettait en exergue les débuts difficiles de la chanteuse, ses deux mariages avec George Jones. Interprété par Annette O’Toole, ce téléfilm réalisé par Jerry Jameson récoltera une bordée de critiques largement défavorables.

Revenons brièvement sur cette icône de la Country comme l’Amérique aime tant en fabriquer et accessoirement en idolâtrer. De son vrai nom Virginia Tammy Pugh voit le jour en 1942 dans le Mississippi à une encablure de Tupelo. Elle a tout juste un an quand son paternel passe à trépas, tandis que sa mère s’engage sous les drapeaux en devenant ouvrière dans une usine d’armement. Confiée à ses grands-parents qui s’occupent d’une modeste ferme en Alabama, elle se passionne vite pour la musique intégrant la chorale de la paroisse locale. A 17 ans, elle se marie et divorce trois enfants plus tard. Afin de subsister aux besoins de ses trois filles dont la dernière est malade, Virginia embrasse les carrières de serveuse, de réceptionniste et devient esthéticienne tout en se produisant le soir comme chanteuse dans les bouges du coin, une façon qui lui permet d’améliorer son triste ordinaire.

En 1966, elle quitte Birmingham avec ses trois filles bien décidée à tenter sa chance à Nashville. Porter Wagoner, toujours à l'affut de jeunes et belles chanteuses, lui met le pied à l’étrier lui permettant de participer à son show télé. Les maisons de disques ne voyant en elle qu’une pauvre blonde ingénue triste à mourir ne s’intéressent guère à elle jusqu'à ce que Bill Sherrill, un ancien du label Sun, la remarque et lui fasse signer un premier contrat chez Epic. Sherrill vient de connaitre un bon succès en composant "Livin 'in a House Full of Love" pour David Houston. Virginia se transforme alors en Tammy Wynette à l’instigation du producteur, sa nouvelle chanteuse lui rappelant Debbie Reynods dans le film "Tammy et le Célibataire", un nanar avec Leslie Nielsen et Walter Brennan.

En décembre 1966, Tammy enregistre son premier single "Apartment N°9", une reprise de Johnny Paycheck qui n’obtient qu’un succès d’estime. La suite s’annoncera plus heureuse avec "Your Good Girl’s Gonna Go Bad" qui grimpe sur la 3ème marche des charts Country. Superbement chapeautée par Bill Sherrill qui lui compose des titres sur mesure, Tammy décroche un Grammy Award dès son troisième disque. Transformée en deux coups de cuillère à pots en une authentique chanteuse Country, Tammy va développer des textes se démarquant des thèmes traditionnels du Hillbilly. Elle n’hésite pas à aborder des sujets du quotidien : les enfants, la condition féminine, les familles brisées et tout un tas de thématiques faisant la joie des mouvements féministes qui poussent comme des champignons, s’opposant ainsi à l’univers machiste du monde de la Country.

Si Tammy Wynette demeure pour de nombreux péquenauds et amateurs de Country l’une des trois reines de la Country seventies avec Dolly PARTON et Loretta LYNN, c’est avec "Stand By Your Name" qu’elle va se faire connaitre du monde entier. Tammy fera ensuite les choux gras d’une presse à sensation qui se délectera de ses nombreux mariages (cinq au total d’Euple Byrd à Don Chapel, le chanteur George Jones, par deux fois, en passant par Michael Tomlin, celui-ci étant consommé au bout de 44 jours, jusqu'à George Richey). De santé fragile, Tammy aurait subi presqu'une trentaine opérations chirurgicales, interventions qui contribueront bien malgré elle à une forte dépendance aux analgésiques. Durant les eighties, à l’image de nombreuses chanteuses d’un "certain âge", Tammy va rentrer dans le rang, les radios et les médias privilégiant des interprètes plus jeunes, plus belles et plus maniables une course au superficiel et à l’apparence bien dans l’air du temps. Victime d’un cœur malade, Tammy est décédé en 1998.

Au décès de Wynette, notre collègue Serge Loupien écrivait pour Libé une belle oraison, n’oubliant pas de rappeler que Tammy Wynette avait involontairement failli couler le futur président Clinton. En 1992, lors d’une allocution à la télévision, Hillary Clinton, une autre blonde, déclarait en référence à "Stand By Your Man" : "Je ne suis pas le genre de ménagère à rester auprès de son homme comme Tammy Wynette". Devant cette attaque gratuite et outrancière Hillary sera amenée à présenter ses excuses, devant la colère de nombreuses électrices américaines. Une déclaration savoureuse qui prendra une bonne volée de plombs quelques années plus tard quand l’Affaire Lewinsky éclatera au grand jour. Pas rancunière pour un sou, Tammy Wynette acceptera de se produire lors de la Convention Démocrate suivant l’élection du 42ème président des Etats Unis.

Sixième disque d’une discographie luxuriante comptabilisant officiellement près d’une centaine de recueils (compilations et coffrets compris), ce disque connaitra une notoriété fulgurante grâce à son titre phare, le single se vendant à plus de cinq millions d’exemplaires. Enregistré à Nashville dans les studios de la Columbia, dix des onze pistes proviennent de quatre sessions s’étant déroulées entre le 25 mars et 13 aout 1968. Afin de compléter la galette, "It’s My Way" gravé en juin 67 sera rajouté. On ne trouve ici que trois compositions : "Joey", étrangement accrédité à Don Chapel dont elle venait de divorcer, "I Stayed Long Enough" et l’imparable "Stand By Your Man", titre dont Bill Sherrill avouera plus tard avoir griffonné les paroles sur un bout de papier en moins d’un quart d’heure juste avant une répétition.

Non content de s’atteler à la production et accessoirement à certaines compositions, Sherrill aura élaboré un répertoire sur mesure pour sa chanteuse. "It’s My Way", de Webb Pierce et Wayne Walker, n’avait jusqu'alors donné naissance qu’à des ballades chantées par des hommes, des interprétations démodées et souvent larmoyantes, là Tammy se réapproprie le morceau avec une simplicité déroutante. Œuvre de Jimmy Peppers, un auteur prisé de George Jones et Faron YOUNG, "Forever Yours" ⃰ est le parfait prototype de la ballade sentimentale de la fin sixties, un titre préalablement enregistré par Joann Bon & The Coquettes.
Les ballades demeurent le registre de prédilection de ce disque, "It Keeps On Slipping My Mind"," My Arms Stay open Late" et "Don’t Make Me Go To School" qui évoquent la tristesse d’une séparation, en sont de beaux exemples. Elle reprend divers inusités : "I've Learned" enregistré par Dave Rich, crooner Country s’étant essayé au Rockabilly, "Cry, Cry Again" de Liz Anderson et "If I Were A Little Girl" ⃰ ⃰ d’Henry Mills.

Terminons, une fois n’est pas coutume avec le chef d’œuvre de la chanteuse, ou du moins le titre qui l’aura révélé sur toute la planète. "Stand By Your Man"° a fait l’objet d’environ 170 reprises et d’une vingtaine d’adaptations dans de nombreuses langues. Bien évidemment, la chanson a connu de surprenantes interprétations, on pense aux versions Soul de Candi STATON, Margaret SINGANA ou Bettye Swan ou à celle de Lyle Lovett qui contribuait à apporter une autre sensibilité ou bien aux Dixie Chicks dans une version newgrass. Bien sûr, le morceau ne pouvait pas échapper à quelques bons gougnafiers (Carole LAURE, Carla BRUNI ou Wanda JACKSON). Mais à l’instar de certains gâteaux, si on revient bien souvent vers les crèmes aux œufs ou les clafoutis de notre enfance, ceux que nous préparaient nos grand-mères, ceux sans colorants ni artifices il en est de même pour cette pièce intemporelle.

Si les textes demeurent marqués par la solitude, l’abandon, les amours perdus, la tristesse d’une séparation ou d’un divorce, des thématiques chères à la chanteuse, c’est par le biais de "Stand By Your Man", titre plein de grâce, que ce disque demeure dans nos mémoires, rappelez vous : "Sometimes it's hard to be a woman-Givin' all your love to just one man-You'll have bad times, and he'll have good times- Doin' things that you don't understand…", un morceau souvent repris mais rarement égalé. Hormis Bob Moore, la line up n’est que suggestive, aucune information ne circule sur sa composition réelle.

⃰ Titre homonyme à ceux de Carl PERKINS et des ROMANTICS.
⃰ ⃰ Titre homonyme à celui de Gwen STEPHANI.
° Titre homonyme à celui de LL COOL J.

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- Tammy Wynette (chant)
- Bob Moore (basse)
- Pete Drake (steel guitar)
- Jerrt Kennedy (guitare)
- Pete Wade (guitare)
- Buddy Harman (batterie)
- William Pursell (piano)


1. Stand By Your Man
2. It's My Way
3. Forever Yours
4. I Stayed Long Enough
5. It Keeps On Slipping My Mind
6. My Arms Stay Open Late
7. I've Learned
8. Cry, Cry Again
9. Joey
10. If I Were A Little Girl
11. Don't Make Me Go To School



             



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