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Linda RONSTADT - Simple Dreams (1977)
Par LE KINGBEE le 20 Octobre 2022          Consultée 935 fois

Depuis le milieu des seventies, Linda RONSTADT s’est placée dans le peloton de tête des chanteuses oscillant entre Country et Folk Rock. Mais le meilleur est à venir. En 1977, le Billboard marque l’hégémonie de deux albums : "Hotel California" des EAGLES qui se classe en tête des albums pendant sept semaines et "Rumours" de FLEETWOOD MAC qui va avoir la main mise sur la première marche pendant 29 semaines. Vous ne rêvez pas, les chiffres parlent d’eux-mêmes, Stevie NICKS et ses potes vont truster à eux seuls la première place durant plus de la moitié de l’année. Oui mais voilà, tout à une fin et c’est Linda RONSTADT qui va mettre un terme à se règne sans partage en éjectant Fleetwood Mac le 3 décembre 77.

Que les fans de FLEETWOOD MAC se rassurent, le groupe reprendra sa marche en avant dès janvier 78 en regrimpant sur son trône pendant deux semaines avant de laisser sa place à la BO du film "Saturday Night Fever" Number One pendant 24 semaines.

Huitième album studio, "Simple Dreams" est enregistré au Sound Factory à Hollywood entre mai et juillet. Le producteur Paul Asher, frangin de l’actrice Jane Asher et ancien duettiste de Peter & Gordon, a peaufiné un répertoire sur mesure pour la chanteuse. Entourée d’une partie des musiciens figurant sur "Hasten Down The Wind", la cohésion et la complicité sautent aux yeux dès l’entame, alors que le batteur Rick Marotta (ex-BRETHREN, Howard TATE, Randy NEWMAN) fait des premiers pas remarqués, présent sur six titres. Si la chanteuse peut se targuer de figurer sur plusieurs couvertures de Time et de la revue Rolling Stone, il faut se souvenir que la nuisette portée par la jeune chanteuse avait de quoi engluer de nombreux fantasmes.

Non contente de voir son disque sur la plus haute marche du Hot 100 du Billboard, deux 45 singles vont caracoler en tête du Top 5, une première depuis les BEATLES. Une première écoute permet de voir qu’Asher ne change pas son équipe gagnante, le producteur garde grosso modo le même genre de répertoire principalement constitué de ballades. Une seconde écoute place en filigranes la qualité des textes et une production adoucie par rapport au précédent recueil, ce qui met en valeur le timbre de la chanteuse.

A l’image de son précédent disque, Linda offre un brillant hommage au regretté Buddy HOLLY avec "It’s So Easy"*, clin d’œil placé cette fois en ouverture. Le titre se retrouve paraphé d’un décor Country Rock agréable. C’est autre chose que de se farcir les soupes fadasses de Skeeter Davis, Connie Francis ou P.J. Proby. En parlant d’ingrédients, Linda reprend deux compos de Warren Zevon : "Carmelita" une balade aux textes sombres, l’héroïne étant sur le point de détruire un amour naissant. Linda nous en délivre une excellente version son intonation hispanique apporte un incontestable cachet. On conseillera au passage la future version de Dwight YOAKAM épaulé de Flaco Jimenez. Second emprunt à Zevon avec "Poor Poor Pitiful Me" ; le tempo et l’orchestration penchent vers une plus grande modération, la guitare acoustique de Dan Dugmore nous entrainant vers une coloration entre Country Folk et Country Rock nettement moins marquée que l’original. Michel Mallory adaptera pour Sylvie Vartan la chanson avec "Pauvre Sylvie", adaptation affligeante méritant amplement son titre.

Quand on soulignait plus haut que Ronstadt et Asher reprenaient pas mal d’éléments de l’opus précédent, cela inclue un grand nombre de balades. "Simple Man, Simple Dream", compo de J.D Shouter, prolifique auteur pour les EAGLES, s’insère parfaitement dans la catégorie de la balade mélancolique avec une histoire d’amour qui a du mal à se mettre en place. Autre balade pleine de tristesse, "Sorrow Lives Here", œuvre d’Eric Kaz un ancien BLUES MAGOOS, nous plonge dans une certaine frustration avec un amour perdu et une belle amitié qui s’effrite. Ce sentiment de grisaille perdure avec "I Never Will Marry", titre old time de la Carter Family, le dobro de Mike Auldridge impacte cette impression de spleen avec cette énième histoire d’amour envolé. Les paroles réhaussent une tristesse sans fin qu’on ne souhaite à personne : "For the only man I ever loved -Has gone on the morning train - When the train pulled out - The whistle blew with a long and a lonesome moan". Dolly PARTON joue ici un rôle de choriste dans ce morceau.

Si vous avez parié que la face B s’ouvre sur un Rock, vous avez perdu votre mise. Linda reprend "Blue Bayou" gravé début sixties par Roy ORBISON. Bien évidemment, c’est encore une histoire d’amour contrarié dont il est question. La présente version connaitra les honneurs des charts, grimpant sur la 3ème marche du Billboard Hot 100. Une version en espagnol sera publiée en single sous le titre "Lago Azur". Contrairement à l’original, pas d’harmonica mais une steel guitar et une mandoline qui accentuent le sentiment de regret. Cette fois, c’est à Don Henley qu’échoue le job de choriste. Historiquement, c’est suite à cette seconde vie que le morceau renaitra de ses cendres faisant le bonheur d’une centaine de repreneurs. Chez nous autres, Mireille Mathieu en chantera l’adaptation "A Blue Bayou", titre qui perdait toute son essence, un comble à l’heure où notre pays souffre d’une pénurie de gasoil. "Maybe I'm Right" peut faire figure d’intru, la chanson étant l’œuvre de Waddy Wachtel, guitariste attitré de la chanteuse. Cette balade Folk nous conte encore une fois l’histoire d’une amoureuse éconduite.

Le disque s’emballe enfin avec "Tumbling Dice", titre des STONES figurant sur "Exile On Main St.". Si les aficionados de la bande à Jagger demeureront probablement attachés à la version de leurs idoles, Linda Ronstadt ne s’en sort pas si mal. Si l’histoire conte encore une histoire d’amour, celle d’un joueur de dé infidèle, la slide et le chant montent en gamme et viennent booster le tempo. Il était temps. Selon nous, la meilleure reprise du morceau avec celle du bluesman Johnny Copeland. L’album s’achève avec "Old Paint", une vraie chanson de cowboy issue du traditionnel. Linda nous entraine sur les traces d’une monture aussi vieille que sympathique. La chanteuse s’offre pour la seconde fois quelques petits solos de guitare à consonance Ranchera, bien épaulée par le dobro de Mike Auldridge. Cette Western Song tombera par la suite dans la besace de nombreux groupes Folk et contestataires.

Alors deux façons d’interpréter ce disque. Si vous aimez le Country Rock pur et dur, vous passerez votre chemin. Si les balades ne vous rebutent pas et si vous aimez prendre votre temps, les chansons tristes et surtout les chansons d’auteurs sortant des carcans, vous vous laisserez probablement entrainer par la voix de Linda. Reste à savoir où ranger ce disque dans sa discothèque ? Les tiroirs du Folk Rock et du Country Rock semblent les plus propices malgré le nombre élevé de titres lents (7 sur 10). Mention aux deux reprises de Warren Zevon, celle des Stones et à l’intemporel "It’s So Easy".
Note réelle 3,5.

*Titre homonyme à ceux de Wishful Thinking, Guns N Roses, Sheryl Crow.

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- Linda Ronstadt (chant, guitare 5-10)
- Waddy Wachtel (guitare 1-2-5-6-7-8-9)
- Dan Dugmore (guitare 1-2-7-9, steel guitar 3-6)
- Kenny Edwards (basse 1-2-3-6-7-8-9, mandoline 6, chœurs 1-2-6-7-9)
- Richard Feves (contrebasse 3)
- Mike Auldridge (dobro 5-10)
- Rick Marotta (batterie 1-2-3-6-7-9, cloche 6, shaker 3)
- Don Grolnick (piano 3-4-6-9, orgue 2, clavinet 1-7)
- Peter Asher (maracas 7, tambourin 7, chœurs 1-8-10)
- Steve Forman (marimba 6)
- David Campbell (viole 3)
- Charles Veal (violon 3)
- Dennis Karmazyn (violoncelle 3)
- Dolly Parton (chœurs 5)
- Don Henley (chœurs 6)
- Larry Hagler (chœurs 7)
- Jd Souther (chœurs 8)
- Herb Pedersen (choeurs 10)


1. It's So Easy
2. Carmelita
3. Simple Man, Simple Dream
4. Sorrow Lives Here
5. I Never Will Marry
6. Blue Bayou
7. Poor Poor Pitiful Me
8. Maybe I'm Right 3
9. Tumbling Dice
10. Old Paint



             



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