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1972 Vinegar Joe
 

- Membre : Robert Palmer

VINEGAR JOE - Vinegar Joe (1972)
Par LE KINGBEE le 10 Janvier 2021          Consultée 1055 fois

En 1970, le groupe Dada⃰ enregistre son seul album pour l’écurie Atco, filiale d’Atlantic. Composé de douze musiciens dont quatre chanteurs, le groupe ne connait qu’un succès d’estime et le disque ne se vend pas. C’est par le biais d’un pressage anglais que certains titres attirent l’attention de Chris Blackwell, patron du label Island Records. Ancien assistant de production (on le retrouve au générique du film James Bond contre Dr. No), Blackwell a le vent en poupe ; si sa maison de disques s’illustre dans le domaine du Reggae et du Ska, elle connait depuis la fin des sixties de surprenants succès avec SPENCER DAVIS GROUP, TRAFFIC, JETHRO TULL, FREE, KING CRIMSON ou MOTT THE HOOPLES (pour n’en citer que quelques uns). Si Dada a éveillé l’intérêt du producteur, celui-ci ne retient que trois membres du groupes la chanteuse Elkie Brooks, Robert PALMER (qui connaîtra bientôt une carrière solo internationale) et le guitariste bassiste Pete Gage, ex membre des Zephyrs et un ancien compagnon de route de Geno Washington qu’on retrouvera plus tard chez Dr. FEELGOOD.

Fondé en 1971 sur une partie des cendres de Dada, VINEGAR JOE regroupe le batteur Rob Tait (ex Arc, Pete Brown, Kevin AYERS), la bassiste harmoniciste Steve York (ex Manfred MANN, East Of Eden, Graham Bond) et le claviériste Tim Hinkley (ex Jody Grind, Al STEWART). Plusieurs musiciens sont invités à finaliser l’album : le batteur Keef Hartley ( ex ARTWOOD, John MAYALL) ou l’organiste Dave Thompson (ex Pete Brown) ainsi qu’une section cuivre. Enregistré aux célèbres Olympic Studios de Londres, endroit prisé par les STONES, LED ZEP ou les WHO, ce premier éponyme bénéficie d’une production maison, l’ingé-son Vic Smith ⃰ ⃰ et Pete Gage tentent de s’inspirer d’une sonorité proche de l’ALLMAN BROTHERS BAND et de WET WILLIE.

Si VINEGAR JOE connait un certain succès sur les scènes anglaises, les mauvaises langues diront qu’il le doit à la plastique et au charme d’Elkie Brooks (durant un temps Madame Gage à la ville). La pochette de John Padley avec des figurines en pâte à modeler représentant les différents membres servira également à interpeller les potentiels acheteurs d’un disque qui se vendra difficilement. Pour preuve, la pochette de cet éponyme ornera longuement la vitrine de Dave Music, magasin de disques tenu par Guy l’Américain à deux pas du Gibus, prenant ainsi la poussière.

N’enfonçons pas plus que nécessaire cet album qui connaîtra le même sort aux Etats Unis via une production Atco, échange de bon procédé entre Atlantic et Island. On retrouve ici une coloration rappelant légèrement celle de Data, avec des musiciens venus d’univers différent ; mais si Data nous invitait dans un décor mêlant Jazz Rock et Prog, ici c’est vers une ambiance nettement plus bluesy à laquelle le combo nous convie. VINEGAR JOE délivre un disque assez personnel, les dix titres provenant de l’imagination du groupe, Palmer et Gage étant les plus gros pourvoyeurs avec quatre chansons chacun, les deux titres restants provenant de collaboration entre Gage et Elkie Brooks, et Gage avec York et Thompson.

"Rusty Red Armour" avec son assemblage de guitare funky et fuzz pourrait servir de synthèse au futur répertoire de Robert PALMER. Mais quand on tend bien l’oreille, on reconnait bien un refrain pioché dans un succès des STONES, enregistré pour la petite histoire par Vic Smith. Le timbre puissant et parfois aigu d’Elkie Brooks prend la relève sur "Early Monday Morning", une pièce bluesy pleine de nuances. Bourré de breaks, chaque instrumentiste semble vouloir mettre la chanteuse au diapason. La chanson se termine sur des effets de vocalises et on comprend alors pourquoi la chanteuse avait enregistré quelques années avant quelques titres d’Etta JAMES publiés en single par Decca.

Si un harmonica, une guitare acoustique et une contrebasse viennent tempérer la cadence sur "Ride Me Easy, Rider", la chanteuse ne l’entend pas de cette oreille et n’hésite pas à pousser son organe vocal. Interprétée par Robert PALMER, "Circles" est une ballade Pop à mi chemin entre Cat STEVENS et Billy JOEL. Cette face A s’achève sur "Leg Up", un Rock qui évoque fortement Back Street Crawler, probablement le titre le plus faible de la face. "See The World" se démarque par les harmonies vocales (les trois préposés au chant sont de la partie) et la présence de l’orgue, l’instrument instaure une sonorité à cheval entre Prog et ambiance churchy. Sur "Never Met A Dog", la basse prend de l’ampleur et de la rondeur et parait être un bon consensus face à la slide de Pete Gage, un titre évocateur de BRINSLEY SCHWARZ.

Etonnante transposition de "Avinu Malkenu", une prière issue du Talmud récitée entre Rosh Hashana et Yom Kippour. Là, le bottleneck de Gage nous emmène non pas vers les rives du Jourdain mais vers celles plus boueuses du Mississippi, avant que la guitare et les chœurs nous expédient vite fait bien fait sur les bords beaucoup plus gris de la Tamise. Si la prière a été reprise sous forme de chanson par Barbara STREISAND ou Julie ZENATTI, Elkie Brooks change totalement les paroles pour ne reprendre que deux strophes en hébreu. Un titre qui permet de parcourir des facettes diamétralement opposées. "Gettin’ Out", une ballade Pop chantée par Robert PALMER et dans laquelle le piano endosse le premier rôle s’inscrit en droite ligne avec un répertoire à la Elton JOHN, un morceau banal mais qui monte crescendo. Le disque se termine sur "Live A Little, Get Somewhere" une somptueuse ballade gorgée de douceurs dans laquelle l’orchestration n’a de cesse de lancer la voix d’Elkie Brooks sur de bons rails. Une chanson d’une incroyable tranquillité d’âme pouvant s’inscrire dans les répertoires veloutés de Kate BUSH, Martha VELEZ ou Tori AMOS. Selon nous la meilleure part de la galette.

Bien qu’inégal, avec un répertoire conjuguant à la fois Pop, Rock à des séquences bluesy, ce disque s’écoute toujours avec plaisir. Si trois ou quatre titres auraient mérités une autre approche, ce premier jet vaut essentiellement par la qualité d’une orchestration plus élaborée que les productions du moment et par le chant d’Elkie Brooks. Un disque qui ne mérite pas une note inférieure à 3 et qui sera classé dans le tiroir de la Pop.

⃰ Rien à voir avec le trio homonyme californien fondé dans les années 90.
⃰ ⃰ Vic Smith est aussi connu sous le nom de Vic Coppersmith- Heaven.

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- Rusty Red Armour
- Early Monday Morning
- Ride Me Easy, Rider
- Circles
- Leg Up
- See The World
- Never Met A Dog
- Avinu Malkenu
- Gettin' Out
- Live A Little, Get Somewhere


1. Elkie Brooks (chant, Tambourin)
2. Robert Palmer (chant, Guitare)
3. Pete Gage (guitare, Chant)
4. Steve York (harmonica, Contrebasse, Basse)
5. Tim Hinkley (piano, Orgue)
6. Dave Thompson (piano, Orgue, Synthétiseur, Saxopho
7. Rob Tait (batterie, Percussions)
8. Keef Hartley (batterie)
9. Conrad Isadore (batterie)
10. Gaspar Lawal (bongos)
11. Dave Brooks (saxophone, Flûte)
12. Roger Ball (saxophone)
13. Mike Rosen (saxophone)
14. Malcolm Duncan (trombone)



             



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