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1979 Chewing Hides The Sound
 

- Style + Membre : The Residents

SNAKEFINGER - Chewing Hides The Sound (1979)
Par LE BARON le 8 Février 2021          Consultée 1059 fois

Qu’on me pardonne de l'annoncer d’emblée, Chewing Hides The Sound est un trésor. Il fait partie des disques rares parce qu’impeccables, ceux dont on sait dès la première écoute qu’ils nous étaient destinés. Tout y coule de source, tout semble évident. Chewing Hides The Sound est une épiphanie, un moment de grâce essentiel de mon existence, une balise marquant un avant et un après.
J’exagère ? Assurément. Il n’empêche, j’ai dit là l’essentiel. Passons néanmoins à l’anecdotique.

SNAKEFINGER, de son vrai nom Philip Charles Lithman, a de nombreuses qualités : il est multi-instrumentiste, chanteur et anglais. Fondateur de CHILLI WILLI AND THE RED HOT PEPPERS*, groupe folk, bluesy, et déjà sympathique quoique plus ordinaire, il est aussi un vieil ami et compagnon de route de The RESIDENTS, ayant notamment joué sur Eskimo, The Commercial Album** ou The 13th Anniversary Show - Live In Tokyo.
The RESIDENTS étant le groupe le plus connu avec lequel ait travaillé notre Doigt-de-serpent, cela donne une idée de sa notoriété, quasi nulle aujourd’hui. Il faut dire qu’en plus de jouer une musique une peu bizarre, SNAKEFINGER a eu le mauvais goût de mourir tôt. Et que si un décès précoce peut vous rendre immensément célèbre et pour longtemps – on pense évidemment au club des 27*** –, il faut tout de même avoir pondu quelques tubes avant de passer l’arme à gauche. Caramba, encore raté.

Au premier abord, Chewing Hides The Sound frappe par son évidente proximité sonore avec un disque de The RESIDENTS. De fait, ces derniers ont si largement participé à la confection de l’album qu’il sonne finalement comme un des leurs, tout aussi barré mais en plus pop, plus accessible, et plus joyeux. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les versions de "Picnic in The Jungle". Autant celle de SNAKEFINGER est enlevée et hilarante, autant celle de The RESIDENTS – à écouter sur The 13th Anniversary Show -, est inquiétante.
La guitare de SNAKEFINGER est pour quelque chose dans ce changement de ton, amenant une vraie chaleur dans l’univers délirant mais souvent froid du groupe. Et puis, il y a la voix, largement trafiquée mais pas toujours, et dont la justesse parfois hasardeuse couplée à une interprétation très premier degré amène un élément essentiel à l’ensemble, un côté bricolé, débridé, dont l’imperfection n’est pas sans panache.

Il faut en effet un certain cran pour entonner avec toute la superbe nécessaire des titres aussi improbables que "Kill The Great Raven", "Jesus Was a Leprechaun", ou ce "Picnic in The Jungle" déjà nommé.
Du cran – et du goût ! –, il en faut également pour reprendre les titres de deux Statues du Commandeur, chacune dans leur genre. KRAFTWERK d’abord, avec "The Model", que SNAKEFINGER parvient à humaniser grâce à sa transposition pour guitare ; Ennio MORRICONE ensuite, dont notre Doigt-de-serpent reprend dans une version à la fois fidèle et totalement barrée le "Magic and Ecstasy" tiré de "L’Exorciste II".

Iconoclaste, doté d’un sens de l’humour absurde, SNAKEFINGER réussit parfaitement son coup d’essai en solo. S’affranchissant de l’humour grinçant de The RESIDENTS, il nous embarque dans un univers également délirant, mais drôle et jouissif.
Parfois proche de la New-Wave pour le son – il y a plein de synthés et de boîtes à rythmes là-dedans –, SNAKEFINGER en est pourtant très éloigné par l’esprit, beaucoup trop comique, et qui lui font prendre sa place dans la lignée de Dada et de ZAPPA plutôt que de tout autre représentant de l’époque post-punk.
La lignée de Dada et de ZAPPA, rien que ça ? Eh oui, on vous l'a dit, ce disque formidable est susceptible de provoquer des épiphanies.


*Ça ne vous évoque pas un autre groupe, ce nom ?
** http://fp.nightfall.fr/index_11075_the-residents-commercial-album.html
***Le club des 27 est évidemment une pure invention. On désigne sous ce vocable les musiciens morts à 27 ans, de Robert JOHNSON à Amy WINEHOUSE.

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   LE BARON

 
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- Snakefinger
- Steven Brown (saxophone soprano)
- Phil Culp (basse)
- Don Jackovich (percussions)
- The Residents (production)


- chewing Hides The Sound
1. The Model
2. Kill The Great Raven
3. Jesus Was A Leprechaun
4. Here Come The Bums
5. The Vivian Girls
6. Magic And Ecstasy
7. Who Is The Culprit And Who Is The Victim?
8. What Wilbur?
9. Picnic In The Jungle
10. Friendly Warning
11. I Love Mary
12. The Vultures Of Bombay



             



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