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1976 Original Moose On The Loose

TIMEBOX - Original Moose On The Loose (1976)
Par LE KINGBEE le 9 Avril 2021          Consultée 760 fois

Contrairement à ce qu’annonce le site Discogs, ce disque n’est pas une compilation mais l’unique album de TIMEBOX, groupe qui aurait du connaitre une plus grande notoriété. L’erreur est largement compréhensible, les dix pistes provenant de cinq singles publiés par Deram entre 1967 et 1970 rachetés sous licence par Peters International, un label new yorkais spécialisé dans les rééditions, rachats de droits et compilations à petits prix. Rare sur le marché français, le disque se négocie depuis peu à la baisse, RPM, l’une des branches de Cherry Red, ayant eu la bonne idée d’éditer en 2008 sous format CD "Beggin’- The Sound Of London’s Mod/Club Scene", un recueil de 27 titres dont bon nombre d’inédits, bien plus complet.

Aujourd’hui, le nom de TIMEBOX semble bien oublié, malgré un line-up qui ferait saliver plus d’un groupe. Contre toute attente, le nom du groupe ressortait des oubliettes par le biais de Madcon, un duo norvégien de Hip Hop qui reprenait "Beggin’". Le clip et la chanson passant alors sur les ondes et les télés, il n’en faudra pas plus pour que certains journalistes fassent le rapprochement avec Timebox, choix des plus étrange alors que le titre avait été préalablement été enregistré par les Four Seasons de Frankie Valli. Revenons brièvement sur ce groupe dont certains membres se feront connaitre plus tard sous d’autres bannières autrement plus colorées et renommées.

Fin 65, l’organiste Chris Holmes et Peter « Ollie » Halsall⃰ un guitariste surdoué d’à peine quinze ans jouent au sein des Music Students. Le bassiste Clive Griffiths, le chanteur guitariste Kevin Fogarty (ex Teenbeats) et le batteur Geoff Deans, trois membres de Take 5, groupe au bord de la dissolution, les recrutent. Originaire de Southport, ville située à une encablure de Liverpool, le groupe fait ses gammes sur les bords de la Mersey avant de gagner Londres où il est managé par Laurie Jay. Ollie et ses potes se produisent une fois par semaine au Whisky A Go-Go sous le nom de Time Box. En avril 66, la formation se transforme en Timebox, locution argotique américaine désignant une cellule, et se produit en première partie des Small Faces. La formation recrute brièvement John Henry, un chanteur afro-américain et grave deux 45 T. pour le label Picadilly. L’aventure tourne court, John Henry rattrapé par la patrouille pour cause de désertion. Face à cette soudaine défection, la formation recrute Mike Patto⸋, un chanteur d’expérience (ex-National Youth Jazz Orchestra, Bo Street Runners).
Le groupe se stabilise avec l’arrivée du batteur John Halsey. Repéré par Gus Dudgeon (futur producteur d’Elton JOHN, Chris REA ou XTC) au Windsor Festival, Timebox va enregistrer une poignée de singles pour Deram, filiale anglaise de Decca. Si "Beggin’" accède à la 38ème place des charts, l’aventure sera de courte durée ; Chris Holmes décide de quitter ses potes et rejoint Babe Ruth tandis que Mike Patto fonde alors Patto avec un contrat à la clef chez Vertigo.

Le titre du disque peut surprendre surtout à une époque où l’on se foutait royalement des espèces en voie de disparition (reste à savoir si cela a véritablement changé, mais c’est là un autre débat). En fait Timebox pose la question de la survie de l’orignal, le cousin canadien de l’élan européen. Y a t-il ici un jeu de mot trop hard pour nos neurones gauloises ou une faute de typographie entre Original et Orignal?
Les choses se révèlent vite plus sérieuses avec "Poor Little Heartbreaker" avec une belle intro de guitare et un nappage d’orgue qui donne du liant à l’ensemble. Un titre nerveux plongeant l’auditeur dans l’ambiance. La formation nous offre quelques Rocks Psy de bonne facture : "Gone Is A Sad Man" pourrait figurer dans le "Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band" des BEATLES. Même sentiment avec "Yellow Man" avec un chant plus volontaire renforcé par les chœurs de plus en plus dynamiques. Composé par Patto et Ollie Halsall, "Baked Jam Roll In Your Eye" donne l’impression d’entendre une jam session en droite ligne avec Badfinger. On appréciera (ou pas, c’est selon) la teinte des claviers sonnant comme un orgue de manège. "A Woman That’s Waiting" évoque l’univers de Free, avec ses chœurs aromatisés de cuivres. Autre titre dans la lignée d’une Pop aux embruns Psyché avec "Walking Through The Streets Of My Mind".
Le groupe temporise ses ardeurs avec "You’ve Got The Chance", à mi-chemin entre slow blues et ballade psyché pourrait lui s’insérer dans le répertoire stonien. Derrière les consoles, on retrouvait là Wayne Bickerton, futur producteur des RUBETTES, qui ignorait probablement qu’il avait une pépite entre les mains, un caillou qu’il aurait juste fallu ciseler pour le transformer en diamant. Autre changement de cap avec "Girl Don’t Make Me Wait", une compo de Bunny Sigler, dans une trame proche de la Northern Soul. Il y fort à parier que ce titre inspirera plus tard les MOTORS, groupe de Nick Garvey. Autre reprise avec "Don’t Make Promises", belle création du folkman Tim Hardin. Le morceau sera repris par Marianne FAITHFUL, Rick NELSON, Joan BAEZ et Roger Whittaker (pour ne citer que les principaux). La présente version s’avère nettement plus dense via l’apport d’une sitar et du vibraphone d’Ollie Halsall, instrument transformant cette ballade Folk en un excellent Rock Psyché. Notre bel Hexagone n’échappera pas à son adaptation, Ronnie Bird chantera le titre sous l’intitulé "Ne me promets rien", un titre qui valait largement une bonne moitié de la production française du moment. Terminons par le plus grand succès du groupe avec "Beggin’". Composée par Bob Gaudio, membre des Four Seasons, et Peggy Farina (ancienne chanteuse des Angels), la chanson connaitra une cover de bonne facture par l’entremise des Schocking Blue, avant que Madcon ne lui redonne une seconde vie, le titre étant alors repris par une myriade de petits combos Soul. Notre préférence se porte sur la présente version arrangée par Mike Vickers ( Manfred Mann), le vibraphone et le chant de Mike Patto apportent un plus par rapport aux autres versions.

Principalement vendu en Allemagne, ce premier et unique disque peut être considéré comme la genèse du futur Patto. Le répertoire tangue entre un répertoire Pop en droite ligne avec les BEATLES et les divers Beat Brit de la Mersey et un Rock Psy s’ancrant dans une tonalité proche de FREE, Small Faces et consorts. La production d’Alfred "Teenage" Aldred, un ancien présentateur de l’émission Ready Steady Go, journaliste, auteur de plusieurs book notes et grand amateur de Jazz n’aura jamais contribué à refléter les talents du combo.

⃰ Pete « Ollie » Halsall, futur membre de TEMPEST et compagnon de route de Kevin AYERS est décédé en 1992 à 43 ans des suites d’une crise cardiaque médicamenteuse.
⸋ Mike Patto est décédé en 1979 victime d’une leucémie.

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- Mike Patto (chant)
- Pete 'ollie' Halsall (vibraphone, sitar, guitare)
- Clive Griffiths (basse)
- Geoff Deans (batterie 2-7-8-9)
- John Halsey (batterie 1-3-4-5-6-10)
- Chris Holmes (orgue)
- Kevin Fogarty (chant 8-9, guitare 8-9)


1. Poor Little Heartbreaker
2. Gone Is The Sad Man
3. Yellow Van
4. Baked Jam Roll In Your Eye
5. You've Got The Chance
6. A Woman That's Waiting
7. Girl Don't Make Me Wait
8. Don't Make Promises
9. Walking Through The Streets Of My Mind
10. Beggin'



             



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