Voici donc le second volume, sur trois annoncés, du LICKERISH QUARTET, flamboyant trio constitué de trois ex-JELLYFISH. On ne va pas inutilement se répéter, tout le bien qu’on pensait du volume inaugural s’applique également à cette deuxième offrande. Les trois compères font à nouveau preuve d’un talent insolent et déploient toujours des trésors d’ingéniosité pour les arrangements. "Do You Feel better ?", typique des compositions des albums solo de Manning Jr, est un petit joyau pop avec ses voix aériennes qui planent au-dessus d’une partition faussement aérée comme souvent avec le groupe.

"Sovereignty Blues" est un exercice enjoué de pure nostalgie convoquant les HERMAN'S HERMITS de "No Milk Today" et les BEACH BOYS avec ponctuations exquises à la basse et cloches de rigueur. Ça commence donc fort bien et une fois encore, on s’incline devant le travail d’orfèvre des musiciens même si en cherchant la petite bête, on pourra reprocher une certaine préciosité, un maniérisme à l’entreprise, la critique était déjà valable pour JELLYFISH.

Mais voilà que débute à point nommé la troisième composition "The Dream That Took Me Over" pour balayer ces maigres réserves. Le morceau s’aventure sur des terres Synthpop inédites pour le groupe et est de plus la première chanson interprétée en lead par le caméléon Eric Dover, le vocaliste le plus doué du trio. Plaisir immédiat car plus rapidement assimilable que le reste du répertoire mais qui tient néanmoins le coup des écoutes répétées toujours grâce à la richesses des arrangements. C’est carton plein, du tube en puissance et on rêverait que le morceau bénéficie du centième du budget alloué au "Blinding Lights" de The WEEKND à qui il fait de l’œil (qui lui-même...). On peut toujours rêver.

Le E.P se termine avec l’ébouriffant "Snollygoster Goon", cavalcade pied au plancher psyché-punk certes divertissante mais vite épuisante malgré sa courte durée. Une petite déception qui place ce second volume légèrement en deçà de son prédécesseur. Mais qu’importe ! Ce ménage à trois proposerait un troisième opus constitué de morceaux en solde et autres fonds de tiroir qu’on tiendrait déjà entre les mains un album complet des plus honorables.