Dan REED est le chanteur de l'excellent DAN REED NETWORK, un groupe de Hard Fusion qui nous régala de quatre fantastiques albums (trois à la fin des années 80 et un en 2016).
Et justement, un an après nous avoir régalés avec Fight Another Day (2016), le disque de la reformation inattendue du groupe avec lequel il a commencé, il nous revient avec son quatrième album solo.

Ce Confessions est un recueil de dix compositions aussi intimistes que paisibles qui diffèrent totalement de l’ambiance énergique et groovy que développe le DAN REED NETWORK.
Tout est ici lent, délicat et empreint de spiritualité, ou tout au moins de bons sentiments. L’artiste ne s’en était pas caché lors de la sortie de son premier effort solo : sa quête de recherche intérieure et ses voyages l’ont amené vers des rivages où l’amour de son prochain et le travail sur soi sont devenus ses priorités.
Si on pourrait trouver cette démarche tout autant positive et belle que bien naïve et ennuyeuse, sur le plan musical, c’est clairement vers cette seconde option qu’il faut s’orienter. Confessions s’apparente à un électro-encéphalogramme plat, à un constat de décès artistique. Dix compositions qui se ressemblent toutes et qui au surplus ne diffèrent pas beaucoup de celles que l'on pouvait déjà trouver dans certains de ses précédents albums. La faute en incombe à des tempi qui ne décollent jamais, à un chant monocorde et sous-exploité et à des arrangements aussi plats que fades qui, en fondant tous les instruments en une masse indistincte, ne rendent pas hommage aux musiciens.
Une partie de l'explication réside peut-être dans le fait que le bonhomme s'est chargé de quasiment tout dans cet album. Et, à l'exception de trois invités à la guitare, il a cumulé les rôles de chanteur, guitariste, batteur, bassiste et claviériste. Même si la musique pratiquée n'est pas très exigeante, il en résulte peut-être un manque de recul.
On pourrait s’extasier devant l'intimisme et la nostalgie de ces compositions, mais cela est bien difficile tant le sentiment de redite et l’absence totale de surprise semblent être ici érigés en loi.
En cherchant bien, l'auditeur pourra trouver quelques passages qui évoquent un Phil COLLINS sous antidépresseurs, mais cela n'est pas en mesure d'apporter suffisamment de variété pour éveiller notre intérêt pour un Dan REED que l’on a connu bien plus inspiré. Pourtant, l’ensemble n'est pas foncièrement mauvais, mais cela s'apparente bien plus à un recueil de ballades faciles dont le seul but est de permettre au chanteur de poser ses textes. Ce qui est un handicape plus que sérieux pour les non anglophones.
Le constat assez amer est d’autant plus dommageable que l’homme est humainement délicieux et qu’il a prouvé, récemment encore, qu’il est capable de proposer des choses fantastiques. Cela explique d’ailleurs probablement en grande partie la déception ressentie à l’écoute de ses confessions : Dan REED est capable de si belles choses lorsqu’il délaisse ses introspections masturbatoires qu’on peut avoir la dent dure avec lui lorsqu’il s’acharne à sortir ses bluettes insipides en solo.
Fight Another Day, l'album de la reformation du DAN REED NETWORK, était mon album préféré de l'année 2016. Ce Confessions est ma principale déception de l'année suivante.