'We’re dealing with a primitive filthy-minded vulgar embarassing twisted mind…. Basically, this is a worthless racket. The man is mentally incomptetent.' Dr. Bart Alberti faisant la chronique du cd The Worst Of Monte Cazazza.

Derrière cette présentation quelque peu racoleuse, se cache un artiste à la fois sensible et fou, dont les performances extrêmes étaient autant de crachats à la face des institutions officielles que des séances de catharsis pour lui-même. En somme, la version américaine de COUM Transmissions, avec plus d’animaux crevés et d’effets pyrotechniques.

"To Mom On Mother’s Day" : Les amateurs de THROBBING GRISTLE se sentiront ici à la maison. Guitare bien vomitive de Cosey à l’appui. La première partie du disque est d’ailleurs tout à fait dans l’esprit Industrial Records, ce qui est fort légitime puisque MONTE CAZAZZA est l’inventeur du terme 'musique industrielle'.
Les thèmes abordés : pédophilie, manipulation génétique, guerre bactériologique, manipulation mentale… Des thèmes qui remplissent aujourd’hui le fil impossible à suivre de l’actualité.
"Kick The Habbit Man", basé sur un poème de Brion Gysin, est un morceau d’electro façon flanger qui éclabousse. On enchaîne avec le très tendu "First/Last", à nouveau en compagnie de THROBBING GRISTLE. Sorte de course effrénée noyée sous un torrent d’aboiements en mode delay.
"Stairway To Hell" est un pur moment de bravoure désabusée. Bien belle performance vocale de MONTE CAZAZZA accompagnée d’une grinçante rythmique et d’un piano jazzy très accrocheur. Et puis cette question existentielle : ' Am I among the living / Or am I among thte dead ?'.

La dernière partie est consacrée aux groupes THE ATOM SMASHERS et THE LOVE FORCE, deux projets de l’artiste en compagnie notamment de Elden M. (ALLEGORY CHAPEL LTD.) et Josepht T.Jacobs. Plus vraiment de provocation ici, mais plutôt des morceaux ma foi assez accrocheurs, souvent sensuels et groovy, mais toujours étranges (l’honneur est saut !) : "Liars" avec sa ligne de basse qui vous colle à la peau ; "If Thoughts Could Kill" et sa rythmique bien massive (on est au coeur des 80’s) et son phrasé rapé qui me fait à chaque fois penser à…EMINEM ; "Mark Of The Devil" qui reprend à l’envie le sample du trailer du film allemand de 1970 ; et enfin, last but not least, le très dark et vicieux "Climax".

Malgré la durée du cd (78 min. 12 sec.), on ne sent pas vraiment le temps passer tant la variété du matériel présent nous surprend, titre après titre. Un vrai festival, et bien moins éprouvant qu’on pourrait le croire face à l’image de bad boy scabreux que notre ami aime à se donner. On sent d’ailleurs un type plutôt cool voire, j’ose à peine employer ce terrible mot, gentil. Non pas 'gentil' comme le pauvre type qui présente ses excuses chaque fois qu’une racaille lui marche sur les pieds, of course, mais tout au contraire le gars typique avec lequel on aime à se taper une dernière bière au coin d’un feu finissant – parce que ce gars-là, derrière son masque à la leatherface entaché de faux sang made in Tesco, est tout simplement, tout naturellement sympathique.

In fine, le dr. Alberti, comme la plupart de ses confrères en psychiatrie, est un psychopathe qui s’ignore.
Heureusement pour lui, Bart Albeti n’existe pas. C’est un leurre, ou plutôt une blague. Du moins sur ce disque.

Compilé par LUSTMORD himself, ce Worst Of Monte Cazazza, à défaut de faire de vous un citoyen modèle 2.0, saura vous redonner la pêche et, plus généralement, l’envie de vivre envers et contre tout.