REPS est un jeune sextet originaire du Sud-Ouest qui pratique un Rock hargneux et puissant mâtiné d’inspirations qui piochent tout autant dans le Punk, dans le Metal, que dans le Reggae. Cette dernière coloration venant essentiellement de l’ajout du saxophone de Christophe qui agit un peu à l’image de MUZO dans LA SOURIS DEGLINGUEE. Le parallèle avec ces derniers ne se limite pas à cela et il existe une réelle continuité artistique entre ces deux groupes, même si REPS a le pied bien plus coincé sur l’accélérateur que la bande à Tai Luc. Mais on trouve dans les deux cas cette volonté de ne pas restreindre son horizon musical et d’aimer colorer son propos de multiples influences. C’est ainsi le cas avec "Camé en relâche" qui plonge ses racine dans un ska assez jouissif, alors que le chaloupé "Et toi tu danses" nous oriente plus vers un Rock Alternatif à la NO MAN’S LAND, et que "Sombre sirène" lorgne plus vers un Hard Rock moderne.

Mais n’allez pas croire que cela débouche sur un grand foutoir. Car les dix titres qui composent cet album sont animés du même esprit festif et dynamique, ainsi que d’un équilibre assez heureux entre sens de la mélodie et puissance. La puissance est évidente, bien restituée par une Production qui valorise avec efficacité la nervosité de l’interprétation. Le caractère mélodieux de la musique de REPS, est moins flagrant, mais il apparaît très vite au détour d’une ligne de Saxophone ("Reps") ou de Basse ("Perdons nous la raison ? ").

Le groupe parvenant à associer habilement agressivité et douceur, notamment grâce à sa capacité à pondre des refrains entraînants et aisément mémorisables. Si l’originalité n’est pas ce qui caractérise le plus REPS il y a lieu de reconnaître que le groupe fait preuve d’un savoir-faire indéniable pour ce qui est d’arranger des morceaux immédiatement efficaces et entêtants. Porté par la justesse des parties de batterie, la richesse apportée par le Saxophone, et une diction très claire, les morceaux font très souvent mouche. A l’image du final hyper jouissif constitué par la triplette magique que sont le très bon "On s’acouphène", le véloce "Loneliness" et ses parties de guitare enivrantes et enfin, d’un "Sain et Clean" qui est certainement une des meilleurs cartes de visite du groupe.

Tout au plus pourrait on regretter que REPS ne pousse pas encore plus loin sa capacité à diversifier son propos, et que le chant peine un peu à se montrer réellement agressif par moment. L'ajout, très ponctuel, du chant d'un des autres musiciens qui posséderait une voix plus rauque, pourrait être une piste à explorer. Mais ce ne sont que des petits détails qui ne gâchent pas la bonne surprise que représente ce premier album. REPS ne révolutionne pas le Rock, mais il l’enrichit et nous fait passer un très bon moment.