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- Style : Peter Tosh
- Style + Membre : The Wailers

Bob MARLEY & THE WAILERS - Confrontation (1983)
Par NESTOR le 14 Juin 2021          Consultée 1448 fois

En septembre 1980, après les deux concerts donnés au Madison Square Garden, Bob MARLEY s'effondre lors d'un footing dans Central Park. Les examens médicaux révèlent des métastases au cerveau, aux poumons et à l'estomac signe que son cancer s'est généralisé. Les médecins lui donnent alors un mois à vivre tant son cancer est développé. Le chanteur insiste pour donner un dernier concert à Pittsburgh, fin septembre 1980 afin de clôturer le Uprising Tour.

Puis il suit des séances de radiothérapie et de chimiothérapie qui lui font perdre ses dreadlocks. Sous la pression de sa femme il se fait baptiser dans une Église orthodoxe éthiopienne, dont la plus haute autorité était feu l'empereur d'Éthiopie Hailé Sélassié, considéré par les rastas comme étant la réincarnation de Jésus. Il suit un ultime traitement en Allemagne dont il ressort très affaibli et amaigri. Peu après son trente-sixième anniversaire, les médecins déclarent ne plus pouvoir rien faire pour sauver Bob MARLEY, et celui-ci décide de retourner en Jamaïque. Lors de l’escale à Miami où il s’arrête pour voir sa mère, il est placé en soins intensifs et meurt le 11 mai 1981. Des funérailles nationales sont organisées à Kingston où il est enterré dans un mausolée construit en toute hâte.

Deux ans plus tard, quasiment jour pour jour, sort Confrontation, un album posthume qui agrège des morceaux issus de sources différentes. Une grande partie de ceux-ci proviennent de cessions organisées entre le retour des WAILERS du Zimbabwe en avril 1980 et le début du Uprising Tour, en mai 1980. Ils étaient destinés à intégrer l’album qui devait constituer le dernier volet de la trilogie commencée avec Survival (1979) et Uprising (1980). Et ils furent complétés avec des morceaux plus anciens qui proviennent des sessions des albums Rastaman Vibration (1976), de Survival et de Uprising.

Si la vocation de l’album Survival était d’œuvrer à rassembler les tribus (Les Douze Tribus d'Israël est un mouvement considéré comme la plus grande congrégation Rastafari), et que Uprising avait pour but de les guider vers l’action, ce dernier volet devait annoncer la bataille finale des tribus contre les forces du mal dans le monde. Une sorte de revanche du tiers monde envers « Babylone », l’incarnation des forces d’oppression sur le peuple élu.

Pour sérieux et grave qu’il soit, ce thème n’impacte pas négativement l’ambiance du disque, plutôt lumineux et enjoué. Cela est certainement dû au fait qu’il a été finalisé sous la houlette de sa femme, Rita Marley et de Chris Blackwell, le président de Island Records, qui ne partageaient peut-être pas l’ambition philosophique de Bob MARLEY. Et qui avaient certainement à cœur de donner une image positive et inoffensive de l’icone MARLEY. Cette volonté, à visée commerciale, s’incarne dans le titre d’ouverture qui devait initialement s’appeler "Burn Down Babylon" et qui est mentionné comme "Chant Down Babylon" sur la pochette du disque.

Mais si on fait abstraction de ces petites turpitudes un peu mesquines, il faut reconnaitre que ce dernier album fait honneur à Bob MARLEY. Ancré dans un Reggae lumineux et entrainant, magnifiquement produit, il est à la fois facile d’accès et très typé Reggae. Si un seul titre issu de Confrontation figure sur Legend (1984), la compilation de référence de Bob MARLEY, il est bien difficile d'y trouver un seul morceau qui ne serait que moyen. Au-delà de "Buffalo Soldier", qui fait allusion aux régiments de cavalerie afro-américains des USA, appelés 'Buffalo Soldiers' par les Amérindiens qui trouvaient que les cheveux des Afro-Américains ressemblaient à la peau d’un buffle, et qui deviendra une des chansons les plus connues de Bob MARLEY, les pépites sont en effet très nombreuses.

Que ce soit l’entrainant "Chant Down Babylon", ou le plus nonchalant et langoureux "Give Thanks and Praises" dont le chant et le rythme alanguis sont supportés par des chœurs très bien en place, les morceaux font preuve d’une redoutable efficacité. "Blackman Redemption" et "Rastaman Live Up" possèdent également cette indolence ensorceleuse. Ce sont deux titres issues de sessions datant de janvier 1979 dont Bob MARLEY n’était pas totalement satisfait. Il les a donc réenregistrés plus tard en remplaçant les I Threes par les Meditations pour les chœurs. Ce sont ces dernières versions, produites par Lee PERRY qui sont sorties en single dans un premier temps. Mais, sur Confrontation, ce sont les versions avec les I Threes qui apparaissent. Il faut dire qu’au sein des I Threes, on trouve… Rita Marley !

"Trench Town", et son côté très roots, possède un charme indéniable, même s’il sonne un peu 'old school' dans ce disque à la production très claire et puissante. Tout le contraire de l’étonnant "I Know", probablement mon morceau préféré, qui détonne fortement avec ses sonorités R&B et ses nappes de claviers. Il souffle une ambiance solennelle dans ce morceau épique porté par des chœurs tranchants et un chant qui, lui, semble parfois flirter avec ses limites. Mais qui respire l’exaltation. Très surprenant et totalement réussi. Il se dit que Bob MARLEY, à l’article de la mort, aurait demandé à Aston Barret, un des membres des WAILERS, de faire de cette chanson, issue des sessions de Rastaman Vibration, un single. Ce dernier aurait donc remixé ce morceau qui fut diffusé peu de temps après le décès de son géniteur.

Si pour certains cet album manque d’unité et est entaché par un décalage entre une forme lumineuse et joyeuse et un fond plus sombre et revendicatif, il est à mon sens une excellente porte d’entrée dans l’univers de Bob MARLEY. Notamment du fait d’une production qui rend ces morceaux, pourtant foncièrement Reggae, très accessibles à tous.
Un bel hommage posthume.

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   NESTOR

 
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- Bob Marley (chant, guitare)
- I Threes (rita marley, judy mowatt, marcia griffiths )
- Aston « Family Man » Barrett (basse)
- Carlton « Carlie » Barrett (batterie)
- Carlton « Santa » Davis (batterie)
- Junior Marvin (chant, guitare)
- L Anderson (guitare)
- Earl « Chinna » Smith (guitare)
- Tyrone Downie (claviers, chant)
- Earl « Wya » Lindo (claviers)
- Bernard « Touter » Harvey (claviers)
- Glen Da Costa (saxophone ténor)
- Ronald « Nambo » Robinson (trombone)
- David Madden (trompette)
- Alvin « Seeco » Patterson (percussions)


1. Chant Down Babylon
2. Buffalo Soldier
3. Jump Nyabinghi
4. Mix Up, Mix Up
5. Give Thanks And Praises
6. Blackman Redemption
7. Trench Town
8. Stiff Necked Fools
9. I Know Marley Rastaman Vibration
10. Rastaman Live Up



             



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