THE LIMIT est le creuset improbable dans lequel Jimmy Recca, ex THE STOOGES, Bobby Liebling, le leader du groupe de Doom PENTAGRAM, Sonny Vincent, un vétéran de la scène Punk newyorkaise, et deux membres du groupe de Doom portugais DAWNRIDER, Hugo Conim et Joao Pedro, ont fusionné leur passion. Ce pour sortir un premier album qui oscille entre Rock énervé, Punk Rock et Doom Metal.

Si les premières mesures de "Over Rover" évoquent la lourdeur et le son des américains de MASTER OF REALITY, très vite le morceau s’emballe pour se diriger vers des horizons qui évoquent plus les STOOGES.
Et rapidement le groupe impose son style : un Rock rugueux et hargneux qui lorgne à la fois vers le Punk et le Garage Rock, tout en se permettant quelques rares incursions en territoire Stoner. A l’image de l’intro de "These Days", le son est dynamique et puissant. Ce qui donne au groupe tous les atouts pour briller. Et c’est ce qu’il fait, avec une recette qui fonctionne à merveille : des compositions simples, directes et efficaces, avec au surplus une petite pincée d’attitude Punk du meilleur effet qui fleure bon la morgue et l’arrogance. On oscille entre les univers du MC5, des STOOGES, des NEW YORK DOLLS, et de St VITUS.

La voix grave et caverneuse de Bobby Liebling (qui fête cette année ses cinquante années d’une carrière bien sulfureuse) est particulièrement en place, ce qui n’était pas évident au regard de l’âge du bonhomme et du fait qu’il n’a pas sortie d’album depuis six ans. Mais il se montre ici impérial. On a parfois l’impression d’entendre Ian Astbury (THE CULT), notamment sur "Kitty Gone". De plus, ses vocaux se marient très bien avec la rythmique de plomb qui assure la charpente du disque. Il faut dire que cette réunion de personnalités issues d’horizons divers se révèle très heureuse et que l’alchimie qui nait entre eux apparait comme évidente et naturelle.

Les guitares, principalement rythmiques, ne sont pas en reste et nous offrent de très bons moments à l’image de ce que la paire de guitaristes nous propose sur "Caveman Logic", ou bien sur "Kitty Gone".
L’album est une sorte de melting-pot bien équilibré entre des influences très bien digérées. A tel point que, délestée de ses chœurs, "Life’s Last Night", sonnerait presque comme du MOTORHEAD. Alors que "Human vs Nature" possède de petits côtés WASHINGTON DEAD CATS. Et que "Over Rover" évoque certains aspects de BLACK SABBATH.

Et comme le groupe n’oublie pas de parsemer ses compositions d’une bonne dose de groove, à l’image du swinguant "Sir lancelot", il y a vraiment lieu de se réjouir à l’écoute de cette dizaine de titres.
D’autant que les compositions, qui sont principalement l’œuvre de Sonny Vincent, sont bien mis en valeur par une Production que ce dernier s’est chargé d’assurer. Et force est de reconnaitre qu’il a réalisé un travail excellent sur ce disque. De fait, il n’y a pas beaucoup de temps morts sur cet album. Et il n’est vraiment pas aisé de trouver des titres un peu moins convaincants, voire dispensables.

Ce genre de réunion très alléchante sur le papier est parfois fort décevante. Mais clairement ce n’est pas le cas de ce Caveman Logic qui fait preuve à la fois d’un professionnalisme et d’une fraicheur qu’il n’est pas aisé de pouvoir associer. Le groupe nous propose une bonne dose de Rock bien gras et hargneux, au travers d’une dizaine de morceaux qui font le lien entre le passé et le présent, entre le Rock et le Punk, mais qui surtout respirent l’authenticité et l’énergie. Nul doute que les fans de tous les groupes cités dans cette chronique pendront un énorme pied à l’écoute de ce Caveman Logic.