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2021 Gold

LULU - Gold (2021)
Par LE KINGBEE le 1er Septembre 2021          Consultée 721 fois

Propriétaire d’une discographie comptabilisant une vingtaine d’albums sur une période s’étalant de 1964 à 2015, cette touche à tout a également fait l’objet d’une cinquantaine de compilations. LULU peut se targuer d’avoir connu une riche carrière. La sortie de ce triple CD de 60 titres (durée 3H15) à prix attractif nous offre l’opportunité de nous pencher brièvement sur son parcours. Après tout, les carrières avoisinant les six décennies ne sont pas légions, surtout à une époque où l’Industrie du disque et plus généralement les consortiums et le monde du travail jettent les gens comme des kleenex, mais c’est là un autre débat.

Marie McDonald McLaughlin Lawrie, aussi connue sous le nom de Lulu Kennedy Cairns, voit le jour en 1948 à Lennoxtown, bourgade situé à un jet de caillou au nord de Glasgow. Toute gamine, elle se passionne pour la chanson, gagne ses premiers concours dès cinq ans. La musique lui permet d’échapper à un univers familial parfois stressant, son père boucher et gros buveur l’autorise à chanter au sein des Bellrocks, un petit groupe local alors qu’elle a tout juste douze ans. Elle enchaîne au sein des Gleneagles et se fait remarquer par la productrice Marion Massey lors d’un show au Lindella Club, une discothèque de Glasgow. Excellente productrice, Massey va chapeauter la carrière de Marie rebaptisée LULU et lui permet de décrocher un contrat avec Decca, alors que la jeune chanteuse a tout juste 14 ans.
C’est en 1964 que Lulu va acquérir une certaine notoriété avec sa reprise de "Shout", une tuerie des ISLEY BROTHERS qu’elle fait monter à la 7ème place des charts. La chanteuse n’a pas encore 16 ans au moment de l’enregistrement, mais son timbre rauque et ultra-dynamique envoie le pâté comme son père envoyait valser les carcasses de bœufs. Si elle grave deux singles au sein des Luvvers (nouveau noms des Gleneagles) dans lequel figure Jim Dewar (futur STONE THE CROWS), elle s’envole vite pour une carrière solo sous la houlette protectrice de Marion Massey. Deux ans plus tard, elle tourne en compagnie des Hollies, tandis que Bert Berns vient lui prêter main forte sur une poignée de singles.
En 1966, elle se produit derrière le Rideau de Fer en Pologne, une première pour une artiste britannique. Elle n’a pas encore vingt ans qu’elle fait la couverture des revues britanniques, passe à la télé, connaît quelques petites aventures avec Davy Jones, chanteur des MONKEES avant de convoler en justes noces en 1969 avec Maurice Gibb, le jumeau de Robin des BEE GEES. En 1967, elle quitte Decca pour la Columbia où elle est cornaquée par Mickie Most.

Bien sûr, le cinéma ne pouvait pas rester insensible à son charme. En 67, elle est au générique du film "To Sir, With Love" ("Les anges aux poings serrés"), un nanar social avec Sidney Poitier. En Amérique, le single se vend à plus d’un million d’exemplaires. Deux ans plus tard, elle remporte le Concours de l’Eurovision ⃰ avec "Boom Bang-A-Bang" puis file Outre Atlantique à Muscle Shoals enregistrer un album pour la firme Atco. Dès le début des années 70, elle se produit dans de multiples émissions télé, participe à un épisode du Monty Python’s Flying Circus, célèbre show TV de la bande à Terry Gilliam. En 73, son mariage avec le beau Maurice prend fin. L’année suivante, elle chante la chanson titre du film L’Homme au pistolet d’or dans la série dédiée à 007. Elle anime plusieurs talk shows, reprend quelques chansons de David BOWIE, une rumeur prétend que les deux artistes sont devenus tourtereaux.

En 1977, LULU plonge en plein dans la marmite Siddha Yoga, une pratique spirituelle issue de l’Hindouisme. Elle épouse John Frieda, un coiffeur devenu millionnaire grâce à la vente de produits de beauté. Durant les années 80, elle anime un tas d’émissions radio, connaît un regain d’intérêt aux USA avec "I Could Never Miss You (More Than I Do)" qui loupe de peu la première marche des charts. Elle subit une opération des cordes vocales et à l’instigation de son coiffeur de mari se sépare de Marion Massey en 1989, mettant fin à 25 ans d’une collaboration fructueuse.
Si la chanteuse enregistre pendant les nineties, les succès demeurent modestes, mais elle est toujours ultra-présente, n’hésitant pas à animer une émission pour la Loterie Nationale. Faut bien vivre comme disait l’autre ! A l’orée du nouveau millénaire, elle se produit désormais sous le nom de LULU Kennedy-Cairns et décroche des mains de la Reine Elizabeth le titre d’Officier de L’Ordre de l’Empire Britannique. En 2002, elle met en boîte un album de duos dans lequel figurent Elton JOHN, STING, Paul McCartney, Bobby WOMACK ; deux ans plus tard, elle sort son 20ème disque Back On Track, entame une longue tournée de promotion et anime une émission quotidienne pour la BBC. On la voit ensuite dans diverses émissions de téléréalité, elle apparaît dans la 6ème saison d’American Idol et n’hésite pas à tourner pour plusieurs publicités. LULU enchaîne les émissions radios, se produit à la télé anglaise, participe à de nombreux concerts, des manifestations de charité. Vous l’aurez compris, elle n’arrête pas, enregistrant un dernier album en 2015, édité, comble de l’ironie, par Decca, son premier label.

Ce triple CD respecte, chose rare chez les Anglais, une chronologie des plus scrupuleuses, ce qui permet d’entrevoir les évolutions, tant aux niveaux des arrangements, de la voix que des modes et des tendances. Le premier volet retrace la période 64-68 avec quelques petites perles de British Pop. On retient plus particulièrement : "Can’t Hear You No More", une compo' du tandem Carole King/Gerry Goffin popularisée par Betty EVERETT. La voix est volontaire et l’interprétation nous paraît supérieure aux essais de Dusty SPRINGFIELD ou celui plus tardif de Carole KING. Formidable titre de Bert Berns (alias Bert Russell) immortalisé par les THEM puis les DUCKS DELUXE de Sean Tyla, "Here Comes The Night" retrouve ici un brin de douceur, une interprétation qui nous semble largement au-dessus de la version Glam de David BOWIE. Autre petite pépite de Bert Berns avec "I’ll Come Running Over" à mi-chemin du Garage et du British Beat, chanson que reprendra Samantha FISH. Malgré le récent décès de Charlie Watts, "Surprise, Surprise" dispose d’autant d’atouts que l’original des STONES, le timbre espiègle rappelant par instants Brenda LEE. A l’écoute de "Leave A Little Love", certains reconnaîtront l’adaptation d’HALLIDAY "Laisse un peu d’amour". Les amateurs de la Motown devraient être comblés avec "Try To Understand". Au rayon de la variété so British, "Call Me" n’a rien à envier aux reprises des SINATRA (père et fille), Nancy Wilson ou Petula Clark. Elle revitalise le "The Boat That I Row"de Neil DIAMOND qu’elle fera grimper dans le Top Ten. Elle s’offre un petit moment de douceur avec "To Sir With Love" qui grimpa sur la 1ère marche du Billboard. Sa version sonne plus intense et authentique que les reprises de Tina ARENA ou de l’ex-BANGLES Susanna Hoffs. Les amateurs de Deep Soul lui préfèreront certainement celle d’Al GREEN. Hormis "Boom Bang-A-Bang", son carton de l’Eurovision, il n’y a pas grand-chose à jeter dans ce premier volet, même si trois ou quatre titres sont caractéristiques de la Brit-Pop sixties. Mention évidement à l’imparable "Shout".

Le second opus propose la période 70-81 avec des titres qui ont le désavantage de ne pas être entrés dans l’inconscient collectif (ces morceaux qu’on ne retrace pas mais qu’on a entendus et qui ont accroché nos oreilles). On regrette que le compilateur n’ait pas cru bon d’incorporer plus d’échantillons de l’album Atco °, seuls deux titres figurent ici : "Oh Me Oh My (I’m A Fool For You Baby" repris par Aretha FRANKLIN et "Feelin’ Alright", œuvre de TRAFFIC reprise par RARE EARTH et c’est là qu’on se dit que la charmante blondinette anglaise est loin d’être une quiche. Deux reprises des BEE GEES agrémentent la galette avec des mélodies peu accrocheuses. A l’écoute de "To The Other Woman (I’m The Other Woman", une reprise de Doris DUKE, le doute n’est pas permis : LULU avait tous les ingrédients pour devenir une grande chanteuse de Soul. Le compilateur n’a pu s’empêcher de nous refourguer deux covers du Sieur BOWIE, un registre qui ne sied guère à celui de la chanteuse. Même sentiment avec "The Man With The Golden Gun", le plus mauvais film de la série consacrée à l’agent 007, selon l’avis général. Si quelques ballades insipides qu’on oublie à peine écoutées viennent fleurir ce second chapitre, celui-ci se termine gracieusement avec l’énergique "Who’s Foolin’ Who", un Boogie Soul popularisé par Bobby BLAND.

Le dernier volet égrène une plus longue période allant de 1982 à 2015. Le premier titre de Chris REA qu’il n’a pas enregistré entame la décennie eighties sans trop de relief. Le compilateur saute dans la machine à remonter le temps et nous propose dès la seconde piste un voyage dans les années 90 avec "Independence", un titre qui allie Dance, Pop parfumée de Soul bien dans l’air du temps. Elle reprend "Relight My Fire", une vieille soupe Pop-Rock de Dan Hartman avec Take That, groupe de Robbie WILLIAMS. L’accent est ensuite sur le travail de compositions avec une demi-douzaine de chansons coécrites avec son frère Billy Lawrie, un répertoire moderne qui essaie de surfer platement sur les tendances du moment. Des titres qui n’arrivent que rarement à retenir l’attention. Seules éclaircies avec "Just One Look", grand succès de Doris TROY et "Put A Little Love In Your Heart", hit sixties de Jackie DeShannon repris avec succès en duo par Annie LENNOX et Al Green.

Ce coffret représente une bonne rétrospective d’une chanteuse qui tente de rester dans le vent. Si la chronologie est parfaitement respectée, on aurait aimé que la période américaine (année 70) soit un peu plus représentée. Présenté sous la forme d’un digipack en trois volets, ce coffret ne présente aucun renseignement sur les nombreux accompagnateurs ayant collaboré aux 60 titres. Notre préférence se porte sur le premier volet, probablement parce que la plupart des titres sont entrés dans l’inconscient collectif via la radio ou des reprises. Le dernier volet porte la griffe d’arrangements modernes, techniquement et financièrement moins complexes, mais aussi moins captivants. Reste le prix attractif qui fait de ce recueil le partenaire idéal pour découvrir LULU.

Note réelle 2,5.


⃰ Cette année 4 artistes remportent l’Eurovision avec un nombre de points identiques (Lulu, Frida Boccara, Salomé et Lenny Kuhr)

° Le second volet contient 4 autres titres Atco (les pistes 3-4-5-7 sont parues en singles).

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   LE KINGBEE

 
  N/A



- Lulu (chant)
- Jimmy Page (guitare 1-4-5-9)
- Charlie Freeman (guitare 23-24-25-27)
- Duane Allman (guitare 21-22)
- Cornell Dupree (guitare 21-22)
- Eddie Hinton (guitare 21-22)
- Jimmy Johnson (guitare 21-22)
- Ray Russell (guitare 38-40)
- Michael Thompson (guitare 55-56)
- Cary Baylis (guitare 42)
- Barry Gibb (guitare 44)
- Alan Kendall (guitare 44)
- John Paul Jones (basse 10-11-14-15)
- Tommy Mcclure (basse 23-24-25-27)
- David Hood (basse 21-22)
- Alan Tarney (basse 38-40)
- Nathan East (basse 55-56)
- George Perry (basse 44)
- Sammy Creason (batterie 23-24-25-27)
- Roger Hawkins (batterie 21-22)
- Peter Van Hooke (batterie 38-40)
- Steve Ferone (batterie 44)
- Abraham Laboriel (batterie 55)
- Vinnie Colaiuta (batterie 56)
- Felix Cavaliere (percussions 21-22-23-24-25-27)
- Ray Cooper (percussions 38-40)
- Andrew Love (saxophone 21-22-23-24-25-27)
- Ed Logan (saxophone 23-24-25-27)
- Floyd Newman (saxophone 23-24-25-27)
- Simon Clark (saxophone 55-56)
- Tim Sanders (saxophone 55-56)
- Steve Beighton Saxophone 42)
- Jack Dale (trombone 23-24-25-27)
- Annie Whitehead (trombone 55-56)
- Wayne Jackson (trompette 23-24-25-27)
- Roddy Lorimer (trompette 55-56)
- Mike Utley (orgue 23-24-25-27)
- Barry Beckett (claviers 21-22)
- Lynton Naiff (claviers 38-40)
- Toby Baker (claviers 55-56)
- Steve Anderson (claviers 42)
- Estelle Brown (chœurs 23-24-25-27)
- Cissy Houston (chœurs 23-24-25-27)
- Sylvia Shemwell (chœurs 23-24-25-27)
- Myrna Smith (chœurs 23-24-25-27)
- Joanne Stone (chœurs 38)
- Vicki Brown (chœurs 38)
- Stevie Lange (chœurs 38)
- Carol Kenyon (chœurs 40)
- Ronnie Carrol (chœurs 40)
- Tony Rivers (chœurs 40)
- Lawrence Johnson (chœurs 55-56)
- Michelle John Douglas (choeurs 55-56)
- Sharon White (choeurs 55-56)
- Rachel Oteh (choeurs 56)


1. Shout
2. Can't Hear You No More
3. Here Comes The Night
4. I'll Come Running Over
5. Surprise, Surprise
6. Leave A Little Love
7. Try To Understand
8. Tell Me Like It Is
9. Call Me
10. The Boat That I Row
11. To Sir With Love
12. Let's Pretend
13. Love Loves To Love Love
14. You And I
15. Best Of Both Worlds
16. Me, The Peaceful Heart
17. Boy
18. Morning Dew
19. I'm A Tiger
20. Boom Bang-a-bang
21. Oh Me Oh My (i'm A Fool For You Baby)
22. Feelin' Alright
23. Hum A Song (from Your Heart)
24. After The Feeling Is Gone
25. Melody Fair
26. Everybody's Got To Clap
27. To The Other Woman (i'm The Other Woman)
28. It Takes A Real Man (to Bring Out The Woman In Me)
29. Make Believe World
30. The Man Who Sold The World
31. Watch That Man
32. The Man With The Golden Gun
33. Take Your Mama For A Ride
34. Boy Meets Girl
35. Heaven And Earth And The Stars
36. Don't Take Love For Granted
37. I Love To Boogie
38. I Could Never Miss You (more Than I Do)
39. If I Were You
40. Who's Foolin' Who
41. I Will Do It For Your Love
42. Independence (brothers In Rhythm Mix)
43. I'm Back For More (single Version)
44. Let Me Wake Up In Your Arms
45. –how 'bout Us (single Version)
46. Relight My Fire (radio Version)
47. Goodbye Baby And Amen (brothers In Rhythm Mix)
48. Every Woman Knows (radio Mix)
49. Better Get Ready (single Version)
50. Hurt Me So Bad (damien Mendis Radio Mix)
51. Where The Poor Boys Dance
52. –we've Got Tonight
53. All The Love In The World
54. Keep Talkin'... I'm Listening
55. Put A Little Love In Your Heart
56. Just One Look
57. Faith In You
58. Cry
59. Hypnotised
60. I Don't Wanna Fight



             



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