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2005 36.02

MADINKÀ - 36.02 (2005)
Par RICHARD le 22 Septembre 2021          Consultée 583 fois

Vous connaissez MAGRITTE et son fameux tableau La Trahison des Images avec son non moins fameux ceci n'est pas une pipe. Dans le domaine musical, MADINKÀ, c'est un peu ça. Ce n'est pas INDOCHINE. Pourtant, tout au long de sa grosse décennie d'existence (1995-2007), le groupe emmené par le Corse Noël Matteï n'a eu de cesse d'être comparé à celui de Sirkis. Comme le sparadrap du capitaine Haddock ou le chewing-gum vicieux collé sous la semelle d'une Doc, l'ombre du leader d'INDOCHINE restera vivace, à la fois amicale et pesante. Si MADINKÀ n'est pas nécessairement une formation jumelle, il n'en demeure pas moins qu'elle demeure fortement liée à celle du vieux corbeau. Voyez donc plutôt par vous-même.

Ainsi, sur le plan des petits potins, ceux qui font du bien, la bassiste Gwen Blast a en effet été la femme de Sirkis et de cette union est née la petite Théa. Pour l'anecdote, "Memoria", l'émouvant titre qu'on retrouve sur Black City Parade, évoque cette relation et cette rupture. Avec son combo, Gwen a aussi fait les premières parties du groupe de son mari. Vous suivez toujours ? Sur le plan strictement artistique, certaines sonorités, les thèmes abordés par Matteï ainsi que sa voix sont très proches de ceux du sieur Nicola. Pour conclure sur ces rapprochements, Matteï a écrit les textes de l'album solo de Dominik Nicolas (La Beauté de l'Idée, chroniqué ici), le cofondateur et guitariste d'INDOCHINE. En voici une belle histoire de famille. Fini le point Gala, revenons quand même à ce troisième et dernier album de MADINKÀ.

En 36 minutes et deux secondes (d'où 36.02, malin le lynx, hein?) le quatuor expose sans conteste ses titres les plus intéressants de sa carrière bien trop discrète. MADINKÀ y développe des ambiances qui apparaissent à vrai dire comme hors d'âge. C'est sans doute ce qui fait son charme. Effluves rock, pop, electro, le groupe passe de l'un à l'autre et l'auditeur se retrouve ballotté par des mots simples que d'autres diront simplistes. Lorsqu'il opte pour des mélodies directes, il fait indéniablement mouche. L'introductif "Up" qui allie electro et guitare a le goût des choses bien faites. "Ton Petit Ami" (sans doute le meilleur titre) avec ses arpèges à la CURE et la douce alternance de la voix de Noël et Gwen ne manque pas non plus de charme. Le texte par son lexique de " tu, je suis, mon,ma " rappellera à l'évidence le SIRKIS façon "Punishment Park".

Cette similitude s'avère encore plus frappante sur le pourtant excellent "Anonym#31" où là encore la voix du leader et son érotisme bon enfant ("se limer à mort") ne peuvent qu'évoquer l'univers indochinois. En faire abstraction ne sera toutefois pas chose aisée si vous êtes familier du gang de qui vous savez. Musicalement, c'est quand même (un peu) possible. On y décèle alors l'ombre de NEW ORDER ("Life Time", un improbable Blue Monday hexagonal) et là de la belle pop à guitare triste (l'émouvant "Ton Oxygen"). MADINKÀ insuffle à ses dix titres une forme de torpeur malgré quelques sursauts électriques à l'image de "Trash Princess" où Gwen se la joue en mode harpie possédée.

La seule petite restriction pour adhérer à cet univers baignant dans une adolescence fantasmée, ce sont peut-être les textes. En effet, objectivement, on les dirait presque écrits par Sirkis. Je n'évoque toutefois pas un ersatz, mais plutôt une même plume trempée dans une encre qui esquisse les contours d'un monde où Peter PAN serait adepte de jeux interdits. Matteï se refuse donc à grandir et aime les amours troubles (le froid et sensuel "Comme Un Ministère"). Ces similitudes se retrouvent également dans cette manière de chuchoter ses "stars" et autres "sky" ou dans l'usage de ces montées vocales terriblement sirkisiennes. C'est troublant mais aucunement rédhibitoire, normalement.

MADINKÀ n'est pas INDOCHINE, c'est certain. Il est toutefois difficile de ne pas y penser, ne serait-ce qu'une seule seconde, malgré des titres plutôt intéressants qui sonnent encore de manière bien pertinente après toutes ces années passées.

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   RICHARD

 
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- Noël (chant)
- Stef (guitare,programmations)
- Gwen (basse,chœurs)
- Jean (batterie,programmations)


1. Up
2. Ton Petit Ami
3. Anonym#31
4. Life Time
5. Ton Oxygen
6. Adultère
7. Beauté X
8. Electrod
9. Comme Un Ministère
10. Trash Princess



             



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