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The KILLERS - Hot Fuss (2004)
Par MR. AMEFORGÉE le 18 Octobre 2007          Consultée 5445 fois

Mon premier contact rapproché avec les Killers se fit par l’entremise d’un fan absolu de Beethoven :
– Eh ! Tu trouves pas que le gimmick au clavier, à la fin de ce morceau, rappelle vachement l’Hymne à la Joie ?!
– Hum… Moui… C’est joyeux en effet… et en cherchant bien, ça pourrait faire penser à un hymne…
– Mais si, écoute bien ! *sifflote la célèbre mélodie de la Neuvième Symphonie* Tututu tutu tulututu…
– Ah ouais, un peu…
Bon les accords, c’était pas tout à fait ça. Quoi qu’il en soit, même en étant un peu à côté de la plaque, le bonhomme eut le mérite de porter mon attention sur le groupe des tueurs, qui sévissait déjà pas mal sur les radios, sans que j’en connaisse l’identité.

Or donc, The Killers est un quartet originaire de Las Vegas, et qui n’a donc rien à voir ni avec le groupe français de metal du (presque) même nom, ni avec Beethoven. Fondé dans les années 2000, il fait partie de ces formations héritières de la new-wave, qui tentent plus ou moins de démontrer que le rock, décidément, n’est pas mort. Hot Fuss marque l’acte de naissance du groupe, qui sera immédiatement sanctionné d’un succès commercial, à la faveur de quelques tubes imparables, au moins au pays des ondes.
En quoi consiste la sauce, me demanderez-vous ? Contrairement à un groupe comme Interpol, par exemple, qui joue de son héritage avec une certaine sobriété que d’aucuns qualifieraient de subtile, The Killers ne fait pas dans la demi-mesure : les synthés en gros contreplaqués rutilants, effets électro un peu kitschs, que vient soutenir le ronron charnu des guitares, habillent l’ensemble d’une grandiloquence arrogante et juvénile. Ensuite, il y a tout juste la place pour la voix filtrée de Brandon Flowers, qui se veut indispensable mais qui peine parfois à s’imposer. On s’en doute, c’est ce côté tapageur, décomplexé, qui fait à la fois le charme, la personnalité pour ainsi dire, de l’entité, mais aussi son éventuelle faiblesse.

En entrant davantage dans les détails, il nous faudra absolument critiquer l’agencement des titres du disque : à une première moitié qui produit un effet bœuf, avec quasiment aucun déchet, un festival de trucs accrocheurs, du rock de dance floor emphatique qui ne mérite en définitive pas qu’on le boude, se succède une seconde partie mitigée voire insipide, dont les artifices de claviers et les références à d’antiques genres désuets ne suffisent pas à dissimuler les navrantes tentatives de remplissage.
Du coup, l’enthousiasme initial est d’autant plus fort que la suite est pénible. Mais parlons de ce qui plaît : l’ouverture « Jenny Was a Friend of Mine », conquérante, avec son gimmick de basse vrombissante qui se mélange à la pâte électro, le simple et fédérateur « All the Things That I’ve Done », qui s’élève en un crescendo de chœur gospel, ou encore « On the Top » avec ses bitonios tout droit sortis de la fabrique Kraftwerk, par exemple. Et bien sûr, les deux tubes auxquels il aura été difficile d’échapper ces dernières années : « Mr. Brightside », dansant et frais, avec ses bidules de claviers sur la fin qui ne font pas penser à l’Hymne à la Joie mais presque (c’est donc celui-là), et « Somebody Told Me », parfait produit pop, qui tient son mérite à l’équilibre entre la densité des guitares rock, les arrangement techno hallucinogènes et les beat dance générés par le jeu de cymbales.
Dès lors, on ne pourra que déplorer la présence de morceaux comme « Midnight Show » trop proche de la recette tubesque précitée, l’inspiration en moins, ou « Everything Will Be Allright », vieille ballade mielleuse qui aurait pu servir de générique au film la Boum.

Donc voilà le truc. Hot Fuss est indéniablement un bon album, au sens ludique et non prise de tête du terme. L’abus de synthé n’en garantit pas la durée de vie à long terme, mais, dans un rapport immédiateté/plaisir, il se laisse tout à fait tolérer. En revanche, la seconde moitié du disque gâche un peu la fête et empêche de pousser l’éloge jusqu’en des hauteurs élitistes. Cela dit, le groupe n’a pas à s’incliner face à un concurrent comme Bloc Party, par exemple, sympathique lui aussi, mais souffrant également d’une hétérogénéité chronique. Reste à savoir si les Killers réussiront à survivre à la fin de l’effet de mode « renouveau new-wave » et à ne pas s’abîmer dans le creux de la vague.
Et peut-être que la prochaine fois, je vous parlerai de mon pote qui entend la Marche Turque de Mozart dans le « We Are the Champions » de Queen.

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   MR. AMEFORGÉE

 
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- Brandon Flowers (chant, claviers)
- Dave Keuning (guitare)
- Mark Stoermer (basse)
- Ronnie Vannucci Jr. (batterie)


1. Jenny Was A Friend Of Mine
2. Mr. Brightside
3. Smile Like You Mean It
4. Somebody Told Me
5. All These Things That I've Done
6. Andy, You're A Star
7. On Top
8. Change Your Mind
9. Believe Me Natalie
10. Midnight Show
11. Everything Will Be Alright
12. Glamorous Indie Rock & Roll



             



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