Avec son troisième album, Curtis HARDING confirme tous les espoirs que l’on pouvait fonder sur lui après le réjouissant Face Your Fear parut en 2018. Et de fait, ce If Words Were Flowers se révèle être une source de lumières et de chaleurs bien agréable. On y retrouve ses racines Soul, qu’il agrège avec bonheur avec des tonalités Blues, Gospel, Psychédéliques, R&B et Rock. On le voit, le bonhomme est plutôt porté vers l’ouverture sur le monde.

Que cela soit avec le planant et légèrement psychédélique "Hopeful", ou bien au travers du plus entrainant et teinté R&B "Can’t Hide It", nous sommes transportés dans un univers où l’allégresse et une certaine joie de vivre nous étreignent. Même lorsqu’il se fait plus intimiste et plus langoureux, comme cela peut-être le cas avec "With You", Curtis HARDING conserve cette tonalité lumineuse qui nous réchauffe immédiatement. Dans tous les cas il possède un don pour donner le sentiment de transmettre de la bienveillance, de l’amour. Le chanteur compositeur évolue dans un univers qui n’est pas très éloigné de ceux de Jonny LANG, d’Isaac HAYES, de Terence Trent D’ARBY et de AndersonPA AK.

C’est à la fois mélodieux, doux, groovy, et enthousiaste. Le tout étant servi par une orchestration de toute beauté qui mêle chœurs, guitares, section de cordes, claviers avec une finesse de tous les instants. Nous sommes majoritairement dans un univers Soul et Funk, mais la multitude des influences qui apparaissent sur If Words Were Flowers est telle que nous dégustons là un très savoureux melting-pot. A tel point qu’à de nombreuses reprises on frôle l’extase. C’est ainsi le cas avec le très bon "I Won’t Let You Down" et ses voix si chaudes, que ce soit la sienne ou bien celles des chœurs. Mais également avec le plus syncopé "Where’s The Love" ou le flamboyant "The One". Le duo, tout en délicatesse, avec la chanteuse Sasami ASHWORTH est également de toute beauté. Il en va de même de "Can’t Hide It" et de ses guitares très connotées années 60.

Il est en fait assez difficile de trouver un titre qui ne contribue pas à faire de cet album un petit bijou de Soul. Une Soul qui navigue habilement entre tradition et modernité. Tout au plus peut-on se demander si les légers effets sur sa voix qu’il utilise parfois, et qui atténuent un peu le côté organique de son chant, sont bien nécessaires. C’est ainsi le cas sur "With You" (Reverb ?) et "So Low" (Vocodeur ?), sans que l’on puisse dire si cette appétence vers de sonorité plus modernes apporte un plus à ses compositions. Cela n’est pas vraiment gênant, mais c’est un peu dommage car sa voix « nue » sait se montrer très envoutante et sucrée, à l’image de ce qu’il propose sur "Forever More" ou sur "I Won’t Let You Down". Et il convient de constater que, qu’il se dote d’une voix de type Crooner ou bien qu’il aille plus titiller les aigues, il parvient toujours à nous transmettre de la chaleur et de l’amour via son chant. Un amour qui semble être un dénominateur à toutes ses compositions et qui donne sens au titre de cet album.

If Words Were Flowers n’est pas à proprement parler un album révolutionnaire, mais c’est un recueil de morceaux si bien ciselés et inspirés qu’il serait bien dommage de ne pas envisager de traverser l’hivers avec le réconfort de ces onze doses de vitamines.