Né à Bergame, en Italie, Andrea VISCARDI a commencé à caresser les touches noires et blanches du piano à l’âge de six ans. Précoce ? Aujourd’hui âgé de 32 ans, le musicien a développé et perfectionné sa technique pianistique au Mozarteum de Salzbourg, à l'Académie royale de musique à Londres, et au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan, dont il est diplômé en 2012. Ajoutez à cet honorable pedigree de nombreuses distinctions reçues dans divers concours internationaux, et voici le commencement d’une belle histoire pour cet artiste accompli. Touche-à-tout créatif, Andrea se distingue par une grande capacité à l’évocation, que l’on peut entendre sur cet EP 3 titres publié en digital uniquement via le label japonais Phono Klavier Limited. Désireux de redécouvrir le son de compositions classiques contemporaines, l’artiste voit le piano comme un véhicule pour donner naissance à des émotions bariolées.

Composé de trois morceaux, pour une durée inférieure à 7 minutes, Prelude est un EP certes peu quantitatif, mais porté en contrepartie par une richesse mélodique d’une puissance rare. A travers lui, Andrea VISCARDI explore la relation étroite entre l’art et la nature, un mariage fort bien évoqué par ce visuel à la fois apaisant et énigmatique qui illustre cette nouvelle sortie. Les trois morceaux ici présentés sont à la fois indépendant et interconnectés, portés par des ambiances fortes et un piano qui procure à la fois un sentiment de sérénité et de mouvement. Décrire des morceaux enregistrés avec cet instrument est un exercice difficile, puisque c’est souvent à travers les silences et les soupirs qu’il révèle sa beauté. Virtuose et nuancé, le piano est ici empreint d'une timidité audacieuse, et donne naissance à des ambiances simultanément grandioses et intimistes. Ce sont justement ces espaces entre les notes qui permettent à l'esprit de combler le vide. Ainsi, "Romance", plus posé que l'introductif "Prelude", permet à l'imagination de tisser une toile apaisante comme une balade au cœur d'une nature sauvage et préservée. "Etude Après Une Promenade Dans La Nature", qui clôture l'EP, est sans doute également la pièce la plus savoureuse, puisque les ambiances se font ici douces-amères, tendres autant qu'éblouissantes. Une pièce invitant à l'introspection.

Il nous en faudrait plus, bien sûr, pour ne pas ressentir de frustration à l'écoute de ce piano dont la virtuosité se met au service de compositions savoureuses et originales. A la manière de Cécile SERAUD, le piano, capté ici sans faux-semblants, prévaut par sa capacité d'évocation plus que par la dextérité de son interprète. Une musique savoureuse.