C’est une note.

Ou une goutte.

On ne sait pas vraiment. C’est une occurrence en tout cas. Un événement, qui vient nous cueillir, nous surprendre, nous imprégner, nous extraire de notre torpeur.

Quelque chose de très onirique ressort de l’écoute de ce nouveau single du pianiste italien Andrea VISCARDI. Comme dans un songe, l’artiste, qui donne suite par ce court morceau à un E.P publié l’an passé, crée un foisonnement, une profusion d’émotions par le biais d’un minimalisme source de beauté. "Distance" contient peu de notes, l’impression est même d’avoir affaire à un morceau 'simple', tant dans sa construction que dans son exécution.

Il n’en est rien. En effet, si la technique semble ici remisée au second plan, ce n’est que pour mieux porter l’émotion et la richesse mélodique de ce morceau très intime, dont certaines combinaisons mélodiques évoquent parfois l’univers de Yann TIERSEN. La musique proposée par Andrea VISCARDI est faite d’un agencement astucieux de mineures et de majeures, d’une combinaison délicate de notes dont la fusion provoque chez l’auditeur un sentiment d’apaisement nostalgique, de délicat laissez-faire. Comme si, la bataille de l’existence achevée, chacun goûtait enfin à un vertueux repos.

Il serait inopportun d’en dire plus puisque la musique, plus que jamais ici, parle pour elle-même. Un voyage à entreprendre comme on applique un baume sur une plaie.