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BLUES-ROCK  |  LIVE

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ALBUMS STUDIO

1967 Ten Years After
1969 Stonedhenge
Ssssh

ALBUMS LIVE

1973 Recorded Live
 

- Style : Ted Nugent
- Style + Membre : Alvin Lee
 

 Ten Years After (1706)

TEN YEARS AFTER - Recorded Live (1973)
Par LE KINGBEE le 8 Décembre 2021          Consultée 2021 fois

Notre confrère Maniac Blues, dont je partage les avis, ayant déjà abordé la question TEN YEARS AFTER, on fera court son historique. Le groupe se forme à l’orée des sixties sous le nom des Jaybirds, petit combo destiné au départ à accompagner le trio Ivy League. Si la formation se taille une solide réputation dans les Midlands, le groupe peine à se faire connaitre ailleurs, malgré des prestations incendiaires.
En 1966 après avoir mis sous l’éteignoir le Bonzo Dog Band au Marquee, leur manager Chris White leur suggère de changer de nom. Le quatuor devient The Blues Yard avant de se transformer en Ten Years After.
Alvin et Ric Lee (les deux n’ont aucun lien de parenté) parviennent à décrocher un contrat avec Deram, filiale anglaise de Decca mais c’est leur prestation ébouriffante au Festival de Woodstock, à l’autre bout du monde, qui va leur valoir une soudaine renommée internationale alors qu’Alvin Lee est consacré comme étant le guitariste le plus rapide du monde.

Ce double Live fait donc suite à "Undead" enregistré à Londres au Klooks Kleek, Railway Hotel. En juin 1973, Chrysalis décide de publier un double album issu de quatre concerts remontant à Janvier en Europe. Produit par le groupe, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le disque propose 7 morceaux joués à Francfort, la face C provient du show parisien du 29 janvier, "Help Me" étant extrait d’un concert à Amsterdam.

D’entrée de jeu, on retombe dans la folle ambiance des gros concerts du début seventies. Foule en délire, musiciens qui ont envie d’en découdre et qui ne sont pas là pour le cachet. Un chauffeur de salle à l’accent teuton annonce en grande pompe Ten Years After, des fois que le public ne saurait pas qui il est venu voir. En ouverture, "One Of These Days" avec ses solos de guitare, un harmonica porté, une rythmique solide et des ivoires qui apportent de la consistance pourrait résumer à lui seul le répertoire de TYA. Impression similaire avec "You Give Me Loving" avec des claviers encore plus présents et un chant plus déclamatoire. Il ne faut pas chercher bien loin pour savoir où Elmer Berstein a pioché la bande son du film "McQ" (Un silencieux au bout du canon), un nanar de John Sturges avec John Wayne.
Le groupe s’attaque le couteau entre les dents à "Good Morning Little Schoolgirl", standard de Sonny Boy Williamson enregistré en 1937 au Leland Hotel d’Aurora, dans la banlieue Ouest de Chicago. L’histoire ne dit pas si Sonny Boy, mort depuis 25 ans, s’est retourné dans sa tombe en découvrant cette version. Là Alvin et ses potes passent la surmultipliée, c’est simple la version de Johnny WINTER enregistrée quelques semaines plus tôt ferait presque office d’exercice scolaire. Souvent repris par de jeunes musiciens énervés et bien imbibés, le titre n’a jamais été aussi dynamité que lors de ce concert. Avec son gros solo de batterie (quasiment 85% du morceau) et ses nappages d’orgue, "Hobbit" renverrait presque vers DEEP PURPLE. Second emprunt à Sonny Boy (il s’agit cette fois de Rice Miller, le 2ème du nom) avec "Help Me". Ce grand classique repris par de nombreux harmonicistes en herbe fait ici la part belle à la guitare plaintive d’Alvin Lee. Une version qui s’inspire plus de la reprise des allemands de Cuby & The Blizzards que de l’original.

La face C (celle enregistrée à Paris) comporte un long titre de plus de 16 minutes, subdivisé en cinq parties dont deux reprennent "I Can’t Keep From Cryin’ Sometimes" titre d’Al KOOPER fortement inspiré par un Gospel de Blind Willie Johnson, un évangéliste itinérant et non-voyant. Certains passages se révèlent proches de l’expérimentation, on a parfois le sentiment que le guitariste s’essaie à des effets de manche ou d’accordages de tonalité. La 4ème face débute avec un étrange interlude d’une trentaine de secondes avec "Silly Thing", une sorte d’exercice instrumental d’obédience Country. S’ensuit un long Blues instrumental à 90% avec "Slow Blues In C" ; si les deux tiers du titre se rapprochent des répertoires de John MAYALL ou Alexis Korner, la dernière phase se révèle nettement trop démonstrative à notre goût, on a l’impression qu’Alvin Lee veut absolument épater la galerie. Le quatuor nous offre ensuite "I’m Going Home" que de nombreux chroniqueurs considèrent comme leur marque de fabrique. Pendant plus de 9 minutes, secondé par une rythmique efficace la guitare nous fait invite à de beaux voyages passant par le Blues, le Boogie, le Rock avec une petite incursion dans le Rockabilly. Une version qui diffère par rapport à celle captée à Woodstock. Ce double s’achève sur "Choo Choo Mama", un Boogie Rock endiablé marchant sur les traces de STATUS QUO et qui a la sagesse de ne pas s’éterniser.

Curieusement ce double album connaitra son meilleur classement dans les charts en France avec une étonnante 6ème place. Alors qu’il figurera dans le Top Ten dans pratiquement toute l’Europe, c’est en Angleterre et aux States que le disque restera le plus mal classé, prouvant que nul n’est prophète dans son pays. Si ces quatre faces restent marquées par une certaine inégalité avec des passages en dents de scie et un étalage parfois trop démonstratif d’Alvin Lee, le disque demeure toujours une valeur sure de la production Live des années 70. Ce disque, preuve que le groupe tentait de durcir son répertoire, est considéré comme une référence par de nombreux journalistes Rock. A son encontre, certains jugent à tord ou à raison que le "Live At Fillmore East 1970" édité tardivement en 2001 sous forme de triple album lui est supérieur. Dernier élément, le disque bénéficie d’une excellente prise son pour l’époque puisque passé dans les mailles du studio mobile des ROLLING STONES qui tentaient de rentabiliser leur jouet comme ils pouvaient.

Cette chronique provient de l’écoute du double vinyle Chrysalis pressage allemand. Réédité à maintes reprises, le recueil a également fait l’objet d’éditions sous forme de double CD agrémentées de titres bonus, un moyen comme un autre d’appâter l’auditeur.

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   LE KINGBEE

 
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- Alvin Lee (chant, guitare, harmonica)
- Leo Lyons (basse)
- Ric Lee (batterie)
- Chick Churchill (claviers)


1. One Of These Days
2. You Give Me Loving
3. Good Morning Little Schoolgirl
4. Hobbit
5. Help Me
6. Scat Thing
7. I Can’t Keep From Cryin’ Sometimes (part 1)
8. Extension On One Chord
9. I Can’t Keep From Cryin’ Sometimes (part 2)
10. Silly Thing
11. Slow Blues In C
12. I’m Going Home
13. Choo Choo Mama



             



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