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BLUES ROCK SOUTHERN ROCK  |  LIVE

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1971 Wet Willie
1972 Wet Willie II
1974 Keep On Smilin''

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1973 Drippin' Wet!
2012 Miles Of Smiles

WET WILLIE - Drippin' Wet! (1973)
Par LE KINGBEE le 14 Septembre 2023          Consultée 449 fois

Si leurs deux premiers disques n’ont pas révolutionné l’industrie du disque en termes de vente, la notoriété du groupe s’avère grandissante. WET WILLIE a fait ses armes dans de petites salles principalement dans les états du Sud (Alabama, Caroline, Louisiane et Géorgie), un contrat solide chez Capricorn Records avec donc deux albums à la clef et plusieurs premières parties de l’ALLMAN BROTHERS BAND vont permettre au groupe d’acquérir une plus grande célébrité. Les six derniers mois de l’année 72 vont s’avérer intenses. La formation se produit désormais dans de grandes salles ; on les voit au Carnegie Hall, au Madison Square Garden, au Superdome de la Nouvelle Orleans, au Forum et au Whiskey a Go Go (Californie) ou bien encore au Tampa Stadium. Le temps où Jimmy Hall et ses compagnons se produisaient dans les bouges sudistes, le circuit des universités et des bars topless est révolu.

Ce Live provient d'un concert capté lors du Nouvel An 72 au Warehouse de la Nouvelle Orléans en première partie des Allman Brothers. Si le groupe a drainé une solide foule de fans principalement à Macon et Mobile, les frangins Hall et leurs potes apprécient fortement la Crescent City, ville où ils se sont produits plusieurs fois avec succès. Tout est réuni pour faire un bon disque : des musiciens bien rodés qui ont envie d’en découdre, un public électrisé par la programmation et les fêtes de fin d’année et enfin une excellente prise de son avec Aaron Baron, l’ingé-son auquel on doit le Live At Fillmore East des Allman Brothers, le Live At Newport de Dave BRUBECK ou le Live In Cook County Jail de B.B. KING.

Un enthousiaste chauffeur de salle annonce que le groupe vient de Mobile permet de lancer les hostilités. Cinq reprises viennent agrémenter le show, soit presque la moitié de l’album. "That’s All Right", titre du bluesman Arthur "Big Boy" CRUDUP publié en 1947 par la RCA et qui sept ans plus tard vaudra à ELVIS le droit de voguer vers une gloire mondiale annonciatrice de la vague Rockabilly. Avoisinant les 7 minutes, ce premier titre prend une orientation proche du Southern Rock, l’harmonica et le chant de Jimmy Hall semblent mettre la salle en liesse. Cet ancrage groovy et bluesy servira de trame au concert. Le parfait chainon manquant entre les versions d’Albert KING, CANNED HEAT et Mike BLOOMFIELD. Second titre dans la même veine avec "She Caught The Katy (And Left Me A Mule To Ride)", une compo du mandoliniste Yank Rachel et de Taj MAHAL. Si l’harmonica et la rythmique dressent un rythme imparable, la Sunburst Les Paul Deluxe de Ricky Hirsch électrise le public pour de bon. On se laisse toujours prendre par les paroles : "She caught the Katy - And left me a mule to ride - Now my baby caught the Katy". Les BLUES BROTHERS via le film de John Landis permettront à ce Folk Blues d’obtenir une audience mondiale. Troisième cover avec "No Good Woman Blues", un inusité du trompettiste texan Milton Larkin transformé en un entrainant Boogie Blues à la frontière du Wooly Gully. On croirait entendre par moment le timbre de Dennis Greaves et l’harmo de Mark Feltham de NINE BELOW ZERO.
Les amateurs de Texas Blues devraient reconnaitre "I’d Rather Be Blind", une compo de Leon Russell enregistrée par Freddie KING figurant sur l’album Texas Cannonball. Avant que le groupe ne débute son titre dans une orientation Blues Rock, on entend le bruit d’un feu d’artifices annonçant la Nouvelle Année, évènement qui ne semble déranger ni le groupe ni le public. Dernière cover avec en guise de fermeture "Shout Bamalama", hit d’Otis REDDING joué ici entre Rock N Roll et Boogie, le piano et un bref riff d’harmonica apportent un plus. Une version plus enjouée que la version studio de l’opus précédent. Un son et une tonalité vivifiante en droite ligne avec le J. GEILS BAND.

Trois compos viennent s’emboiter impeccablement avec les titres précités. "Airport" * se révèle comme un excellent Blues Rock mid tempo dans lequel la formation peut retranscrire toute l’énergie dont elle est capable. Un titre qui va à l’essentiel et dans lequel tous les instruments sont au diapason. Présent sur le second disque studio, "Rod Hot Chicken" dont l’intro rappelle celle de "Ninety-nine And A Half (Won’t Do)" du tandem Crooper/Pickett, bénéficie d’une double durée pour une version plus spontanée avec un Jimmy Hall intenable aussi bien au micro qu’au saxophone et un Rick Hirsch dont le jeu de gratte se fait plus funky. Jai Johanny Johanson aux congas vient prêter main forte en provenance de l’Allman Brothers Band, une présence qui apporte un peu plus de consistance. Un titre passerelle entre Southern Blues Rock et le R&B du J. Geils Band ovationné par le public.
Mais c’est "Macon Hambone Blues" qui décroche la mention. Formidable blues lent mené par une guitare pleine de feeling, aussi délicate qu’inspirée, cette piste pleine de nuances demeure selon nous le morceau phare, et prouve que Wet Willie pouvait se montrer sous son meilleur jour à travers des tempos et un répertoire éclectique. Jimmy Hall demeure un talentueux chanteur harmoniciste et saxophoniste qui s’avérait déjà capable d’occuper par son charisme la scène Southern Blues. On le reverra plus tard aux côtés de Jeff BECK, BLACKBERRY SMOKE, Tommy Castro, Tab Benoit et d’Hank Williams Jr. pour ne citer que les principaux.

Souvent cité par les fans du registre Southern Rock tendance Blues parmi les meilleurs disques Live issus de la production seventies, Drippin’ Wet ne connaitra curieusement qu’un succès commercial limité au moment de sa sortie. La faute à un manque de promotion, Capricorn Records privilégiant CAPTAIN BEYOND, MARSHALL TUCKER BAND et les divers groupes des Frères ALLMAN, à un pressage limité. Autre bémol, une pochette conçue par Pacific Eye & Ear, une prolifique entreprise de design basée en Californie qui pouvait désorienter à l’époque les acheteurs, le visuel avant s’orientant sur une illustration Rock Psy s’éloignant largement du registre de la formation. Ce disque sorti en mars 1973 a été réédité par Capricorn Records sous format CD en 1998. Le meilleur opus du groupe.

*Titre homonyme à ceux de Magma Carta et The Motors.

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   LE KINGBEE

 
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- Jimmy Hall (chant, harmonica, saxophone)
- Rick Hirsch (guitare)
- Jack Hall (basse, chœurs)
- Lewis Ross (batterie, percussions)
- John Anthony (orgue, piano, chœurs)
- Jai Johanny Johanson (congas 4)


1. That's All Right
2. She Caught The Katy (and Left Me A Mule To Ride)
3. No Good Woman Blues
4. Red Hot Chicken
5. Airport
6. I'd Rather Be Blind
7. Macon Hambone Blues
8. Shout Bamalama



             



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