Recherche avancée       Liste groupes



      
ICED POP  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2012 Kill For Love
2019 Closer To Grey

CHROMATICS - Kill For Love (2012)
Par K-ZEN le 18 Décembre 2021          Consultée 469 fois

On a appris il n’y a pas très longtemps le démantèlement définitif de CHROMATICS.

Après une longue période de réflexion, chacun de nous trois a pris la décision difficile d’en finir avec CHROMATICS. Dans un communiqué lapidaire posté sur son compte Instagram, Adam Miller, membre originel du collectif, ainsi que la chanteuse Ruth Radelet et Nat Walker, ont annoncé qu’ils quittaient définitivement le groupe chapeauté par le boss du label Italians Do It Better, Johnny Jewel, provoquant ainsi sa disparition pure et simple.

Dans un coup de billard à trois bandes, cette décision enterra ainsi définitivement la possibilité de voir sortir un jour l’album Dear Tommy. Arlésienne annoncée depuis 2014 et ainsi à rapprocher du Smile imaginé par Brian WILSON, le disque a connu une trajectoire chaotique atteignant son apogée lorsqu’un Johnny Jewel, insatisfait, décida de détruire l’intégralité des copies physiques de l’album afin de tout réenregistrer avec nouveaux date de sortie et singles à l’appui (encore disponibles sur certaines plateformes de streaming) mais sans que l’album ne pointe jamais le bout de son nez. A la place plutôt, on a eu Closer To Grey déjà présent dans ces colonnes.

Pour nous consoler, il reste d’autres albums hautement recommandables. Parmi ceux-ci, Kill For Love, acquis par votre serviteur pour une modique pièce dans une célèbre fédération d’achats plus simplement réservée aux cadres dorénavant.

Derrière cette pochette, sans nul doute hommage au Loveless déployé par MY BLOODY VALENTINE – l’album de remixes sorti la même année s’intitule d’ailleurs Drumless, par une heureuse coïncidence évidemment… -, s’avance la traditionnelle reprise d’entrée. Et pas n’importe laquelle.

Le crépusculaire "Into The Black" signé Neil YOUNG emploie économie de moyens inaugurale (guitare, piano et une voix angélique) au service d’une langueur maladive, gravité encore renforcée avec le tragique à présent véhiculé par la chanson depuis qu’une de ses lignes a été choisie par Kurt COBAIN en guise d’épitaphe pour sa lettre d’adieu. On y adjoint une percussion légère puis une nappe synthétique enveloppante. C’est superbe. C’est bouleversant. C’est parfait. Ça pourrait se terminer maintenant. Mais non, pas encore.

Cela rappelle simplement la plus pure tradition CHROMATICS : l’art de faire ou d’annoncer des choses abominables avec un sourire désarmant, une moue presque rieuse et des paillettes partout.

Le reste de notre voyage s’articule autour de deux destinations principales.

La grande cité endormie éclairée par l’immense soleil hivernal mourant. Tel est le cadre de l’imposant "These Streets Will Never Look The Same". Notes de piano méditatives, break transcendant, voix passées au vocoder, pour notre plus grand bonheur cette fois-ci. Voici la chanson que cherchait le chauffeur Ryan Gosling sur sa radio, avant de s’en retourner vers un autre monde, meilleur ou pas. Peut-être était-ce vers cette rivière, où affluaient les pêcheurs en quête de sensations mystérieuses.

"The River" est une magnifique conclusion, très nostalgique. Cet incessant trafic mentionné par la sublime Ruth, ne sont-ce pas tous ces bouts de cœur laissés en chemin, au fil de rencontres d’abord stimulantes puis décevantes au fil du temps ? Peut-être ce spectre en faisait-il partie ? "Candy", jolie "Candy", insupportable "Candy" qui laisse livide, désorienté, lorsqu’elle finit par tourner le dos.

Ailleurs, des miroirs brisés de rage. Amours rigides, tourments intimes, romantisme glacial à des heures tardives. Le choix est laissé, avec liberté d’ajouter d’autres items tout au long de ces 77 minutes et 16 pistes un peu trop longues mais octroyant ainsi le temps nécessaire d’errer sans but dans la ville nocturne, les joues humides, attendant l’implosion de la cage thoracique ou la rupture d’anévrisme tout proche.

3.5/5

A lire aussi en NEW-WAVE par K-ZEN :


PERTURBATOR
Lustful Sacraments (2021)
Ombres portées




ULVER
Hexahedron (live At Henie Onstad Kunstsenter) (2021)
Plus qu'un loup, un caméléon


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Ruth Radelet (chant)
- Adam Miller (guitare)
- Nat Walker (batterie)
- Johnny Jewel (synthés)


1. Into The Black
2. Kill For Love
3. Back From The Grave
4. The Page
5. Lady
6. These Streets Will Never Look The Same
7. Broken Mirrors
8. Candy
9. The Eleventh Hour
10. Running From The Sun
11. Dust To Dust
12. Birds Of Paradise
13. A Matter Of Time
14. At Your Door
15. There's A Light Out On The Horizon
16. The River



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod