Bon bin voila, j’étais un enfant des années 70 et à cette époque-là, Tino était le king des émissions télé ! On en a bouffé les samedis et dimanches soirs ! Le Tino qui n’avait pourtant rien d’un jeune premier accusait déjà le poids des années. Mais qu’importe ! Un Noël sans lui n’était tout simplement pas envisageable. Alors, voilà une manière de lui rendre hommage au lieu de se gausser d’un énième artiste américain ! Mais oui, en France, l’hommage via les chansons de Noël n’est pas généralisé, il faut croire qu’on n'est pas assez cul béni !

"Petit Papa Noël". Qui parmi vous n’a jamais chanté cette chanson ? Qui ne ressent pas encore un peu de la magie des fêtes de fin d’année lorsqu’elle retentit et qu’on ferme les yeux, transporté vers une époque où l’innocence primait avant tout. Je crois que nous ressentons tous la même chose. Cette chanson est donc le symbole des fêtes à la française. Les Américains se pâment devant "White Christmas", ici c‘est "Petit papa Noël" de très très loin le single le plus vendu de l’histoire hexagonale. Seul cantique laïque de notre histoire, il faut dire que cette composition dégage une aura terrible. A la base, il s'agit d'une chanson d’Emile Audifred qui demande au père Noël le retour d’un prisonnier français en Allemagne. Tino l’adopte dès la première écoute et demande à Raymond Vincy de réécrire les paroles. Ca c’est du classique, du lourd !

Le "O Tannenbaum" germain devient "Mon beau sapin" avec les roulements de "r" caractéristiques du chanteur corse. Ouais on connaît tous. Le Bing CROSBY français continue avec "White Christmas", "Noël blanc" et dieu que c'est suranné ! Préférez Bing sur ce coup ! "Douce nuit" subit un joli traitement avec son accordéon tranquille. "Il est né le divin enfant" me ferait presque rougir tant c'est kitsch. Finalement, je ne connais de ces chansons que les versions de Tino et la dynamique de "Vive le vent" se laisse bien apprivoiser. Je garde un bon souvenir de "Noël c'est l'amour" qui laisse deviner les belles capacités vocales du natif d'Ajaccio. Et, oui, je retombe sur "La marche des rois mages", une chanson que je dois fredonner au moins une fois par semaine, ça signifie forcément quelque chose, dont acte.

"Pour Noël" ou "Cette nuit-là" ne me rappellent rien. On verse des torrents de sucre sur les cadeaux ! L'exotique "Petite étoile de Noël" évoque les rois mages, comme une B.O des années 40. "Le Noël des petits santons" est terrible, je ne dois qu'à mes souvenirs d'enfance de ne pas jeter le CD tel un frisbee. "Noël des enfants oubliés" est digne de CLAYDERMAN avec sa ligne de piano statique. Enfin, la fameuse "Berceuse" est bien sûr de BRAHMS, une adaptation facile mais qui s'écoute sans déplaisir.

Il est bien difficile de jauger des chansons qui nous habitent depuis nos plus tendres années et sur lesquelles nous n'avons jamais eu le moindre esprit critique. Plus difficile que pour les Anglo-Saxons, c'est une certitude. Cependant, il reste quelques éléments probants : "Petit Papa Noël" est un chef-d'oeuvre, voilà une évidence. Si quelqu'un parmi les lecteurs n'apprécie pas, qu'il le dise et argumente, cela sera très intéressant. Ma mémoire garde de manière vivace "La marche des rois mages" qui dégage selon moi toujours un certain ravissement. Les classiques restent 'classiques' mais les autres chansons ne sont que prétextes à la glorification télévisuelle de l'instant. Je reste donc sur un trois inutile, désolé. C'est le moment qui veut ça, joyeux Noël à tous !