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COCOROSIE - Noah's Ark (2005)
Par MR. AMEFORGÉE le 16 Novembre 2007          Consultée 4750 fois

Pour des raisons d’ouverture internationale, cette chronique sera transcrite en anglais dans ses moments clés (this review will be translated like an english key).

Après le succès inattendu de la Maison de mon Rêve, qui a révélé un « groupe » à l’univers enfantin particulier, Cocorosie remet le couvert avec son Arche de Noé (Cocorosie comes back with her Noah's Ark !). Avec sa pochette, qui figure parmi les plus puissantes de toute l’histoire de la musique (one of the most powerful pictures of the whole musical History of motherfuckers), tons pastels d’un naturalisme délicat qui traduit un sens aigu des réalités, mettant en scène trois cabris licornéens en train de… faire des trucs qui plairaient sans doute à notre ami Sigmund Freud (to make crac-crac like Freddie Krueger), nous captons d’emblée l’idée d’excentricité, à la fois rigolotte et bizarre, juvénile et troublante, qui cimente l’expérience Cocorosie. Car il s’agit bien d’une expérience, comme si Candy rencontrait Frankenstein.

La musique, que les étiqueteurs estampillent folk psychédélique, consiste en ballades au bord de la comptine (childish death-metal attacks), tramées par quelques accords de guitare ou de harpe et des sons plus étranges, bruits d’animaux comme on peut en tirer de jouets électroniques pour enfants, rythmées en sus par le souffle protéiforme des beatbox : la recette n’est pas foncièrement différente du premier opus, mais demeure assez fraîche (the recipe is similar to the previous disc, but rest cool). Le chant, qui est le plus souvent ici l’apanage de la sœur cadette, Bianca, se fait murmure grêle, à la saveur bluesy. Sierra ne manque pas toutefois de nous servir quelques vocalises de chant lyrique comme sur « Bear Hides and Buffalo ».
C’est un voyage au pays d’une enfance fantasmée par des femmes adultes, abordé dans son versant artistique. Si le titre « K-Hole » donne le « la » prototypique de l’album, ballade pastorale très douce, quelques morceaux, avec leurs spécificités spéciales et caractéristiques (with their own special peculiarities of themselves), tirent leur épingle du jeu, comme « Beautiful Boyz » chanté en duo avec Antony Hegarty, qui semble être le guest que le milieu indie s’arrache ces dernières années, au trémolo torsadé comme une diaprure de cuivre. On évoquera « The Sea Is Calm » hommage au cinéma, avec narration et sonorité lo-fi, pas forcément des plus convaincants, le rap de « Bisounours » dont on relèvera la savoureuse connotation, l’enthousiasmant « Armageddon » aux allures de célébration gospel autour d’un feu de camp ou bien encore « Brazilian Sun » et son jeu de chœurs et d’arrangements exotiques.

Cocorosie produit une musique qui ne ressemble qu’à elle-même (Cocorosie makes a music like Sex Pistols meet Vangelis and a happy hippy rabbit), sans impétuosité, avec cette joliesse étrange, cette jolie étrangeté, qui peut dérouter mais qui finalement demeure à peu près inoffensive. Avec une volonté, semble-t-il, de ne pas jouer la prestidigitation, l’illusion immergeante, comme c’est le cas lorsque l’on parle de « créer des ambiances » : ici le monde enfantin, décalé, se donne dans ce qu’il a de factice, de manière assumée, d’où cette sensation de construction de bric et de broc, touchante et modeste.
Il faudra d’ailleurs absolument lire les chansons pour comprendre que le côté « enfantin » de la musique ne va pas du tout de pair avec une thématique régressive et débilitante de l’enfance « innocente » (thematic of bloody Chantal Goya’s childhood). C’est notamment le rapport à la sexualité, hors normes, qu’on trouve figuré sur la pochette, par définition inconnue de la vraie enfance, et qui se décline dans les paroles : essayez « Beautiful Boyz » ou bien la « gentille » conclusion « Honey or Tar » pour voir. Une façon de redéfinir la pop transformiste sous des dehors azimutés en somme (A manner of redefining pop like Lou Reed under one any azimutés all in all). Reste, malgré des textes vraiment inventifs, à affiner le sens de la mélodie pour espérer transmuter un jour l’originalité inhérente en chef-d’œuvre (to transform a white dove into a magical phoenix of enchanted lands).
Allez, si toi aussi tu veux faire l’amour à des licornes, prends ton préservatif au kiwi, tes chewing-gums à la noix de coco rose, et rejoins-nous sur le pont de l’arche de Noé, on y fornique ohé ohé.

PS : je remercie mon ami Mr. Gougueule pour la traduction.

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1. K-hole
2. Beautiful Boyz
3. South 2nd
4. Bear Hides And Buffalo
5. Tekno Love Song
6. The Sea Is Calm
7. Noah's Ark
8. Milk
9. Armageddon
10. Brazilian Sun
11. Bisounours
12. Honey Or Tar



             



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