Dix ans ! Dix longues années que les tarés de LIMP BIZKIT ont déserté les charts du monde entier. Ca fait long pour un groupe finalement encore très jeune ! Alors ouais ouais y'a eu reformation et les cramés du bulbe ont bien sorti quatre singles pour annoncer leur nouvel album prévu depuis … 7 ans ? Ca fait long ! Qui plus est l’objet n’est pas disponible de manière physique… ok admettons… et Fred Durst a pondu la couverture amusante de l’opus. Borland à, dans quelques milliards d’interviews, décrit la genèse de l’album sur dix ans et la difficulté de son chanteur, entre désaccords et solitude, à mettre un point final sur cette difficile mission. On ne s’attardera pas trop sur le titre… Délai après délai, nous y sommes et voici enfin le sixième opus des biscuits mollassons.

Nous avons un premier single, joué lors de multiples occasions - Lollapalooza – il s’agit de "Dad Vibes". On y retrouve de suite les éléments de fabrique fu groupe, les tics vocaux de Fred, les rythmiques tronçonnages de Wes. On penche beaucoup plus vers un flow hip hop qu’un chant metal, c’est clair et assumé. L’ambiance est rap, seule la gratte donne à l’ensemble une identité métallique. En revanche, je n’adhère pas aux superlatifs généralement laissés par les critiques de tous poils, je trouve que ce titre est à peine moyen et ne mérite pas le positionnement en single, manque de mouvement et de percussions, ce qui vu le genre pratiqué est un putain de handicap !

On repointe vers le nu Metal avec l’ouverture de "Out Of Sryle", qui évoque même KORN par instant, un joli bridge, un rythme qui déglingue bien les vertèbres, et un petit coté psychiatrique bien senti. "Dirty Rotten Bizkit" lalila ! Toujours cette même recette même si on a l’impression que les marsupilamis sauteurs … sautent moins… Ma foi rien d’étonnant Fred a 51 piges ! Il chante enfin sur l’étrange "You Bring Out The Worst In Me", les couplets ondoient superbement jusqu’au refrain très core qui gâche un peu la sauce … dommage. Enfin un peu de "salaceris" – on en manquait – avec "Turn It Up Bitch" et sa basse tournoyante, du hip hop dans le texte. Sympa mais pas décisif. On passe aux biscuits d’apéro croustillants sur "Snacky Poo", avec un chouette flow de Fred tout du long mais le titre manque un peu d’envolées… Hypnotique mais fatigant. L’interview de Fred à la fin vaut son pesant de caramels mous cela dit… hilarante mais c’est pas de la musique !

Plusieurs morceaux sont acoustiques ! Voyez donc "Don’t Change" et son atmosphère presque brit pop… ça vous étonne ? Bah voyez les crédits c’est juste une reprise d’INXS mise au goût du jour, un vieux titre tiré de Shabooh Shoobah en 82, ça ne nous rajeunit pas ! "Empty Hole" sonne certes alternatif, mais je pense plutôt à PUSCIFER, même le chant de Fred rappelle Maynard, l’autre fou furieux de l’Arizona cette fois. Enfin la petite rythmique folky à la RED HOT CHILI PEPPERS de "Goodbye" est superbe, avec un joli chant presque doux qui repose les neurones, pas du tout du nu metal mais très recommandable, le titre de l’album.

Et puis du Core : "Pill Popper" évoque l’industrie pharmaceutique… miam les labos… On y hache menu dans une ambiance destructrice. "Love The Hate" est bien noirâtre et "Barnacle" se tient pas mal… Tous ces titres sont autant de baffes rapides de deux minutes chacune, on a connu le groupe plus bavard. C’est d’ailleurs un peu le gros défaut de cette livraison, on a pas le temps de s’attacher au coté répétitif du groupe, et il manque clairement de ritournelles marquantes sans que l’ennui se pointe pour autant. Je ne vois pas de raisons de casser ce disque cela dit, les moments acoustiques sont sympas mais la folie créatrice de leurs jeunesse est derrière eux… Dix ans pour pondre un disque seulement moyen, c’est ballot !