Voyez donc notre athlète ! Tous muscles dehors, les épaules sont de plus en plus larges et l’or de plus en plus présent. Oui c’est bling bling à donf, c’était le rap d’alors, il fallait en foutre plein la vue. Un collier de 2 kilos de métal doré avec un poing d’or signé LLCOOLJ en guise d’arme. Cela nous donne un rappeur prêt à en découdre et qui se la pète moins gentil qu’avec la panthère. C’est bien sûr l’état d’esprit qu’il devait adopter après cette livraison sans doute un brin trop gnangnan. Le rap n’a rien d’une démonstration uniquement bling bling, il faut savoir payer de sa personne et pour le coup James Todd Smith adopte ici la bonne attitude pour son quatrième album en pleine période Gangsta Rap.

Nous avons cinq singles à nous mettre sous la dent pour ce quatrième opus de l’homme aimé des femmes ! Une paille ! Tout ceci débute avec "To Da Break Of Dawn", un titre drivé par une basse répétitive, une vibe funky et un flow redoutable de James, tout ceci autocentré sur notre massif MC bodybuildé, en live, sous la fonte, sur un ring, rien ne lui fait peur, très chouette. Puis la vidéo de "The Boomin System" le montre dans une bagnole de flics. A mourir de rire quand on connaît la suite de sa carrière ! Même efficacité globale que le précédent et une ambiance Mad Max plutôt cool. La vibe du single suivant "Around The Way Girl" devient très R’n’B. James y évoque son goût pour les nanas les plus simples. Tout ceci est très taillé pour le billboard et ses sommets, c’est d’ailleurs la première fois qu’il atteint le top 10 du Hot 100.

James Todd repart sur le ring pour "Mama Said Knock You Out" - on s’en serait douté – et là le flow se fait agressif. Parfois, LL sait jouer au méchant aussi, même si chacun a déjà compris qu’il était plus lollipop que Gangsta. Ce titre est superbe de bout en bout avec des samples de James BROWN et de SLY AND THE FAMILY STONE pour plus d’efficacité. Sur une idée de sa grand-mère de foutre Ko les mouvements gangsta de NWA et ICE-T qui envahissaient les ondes, il fallait le dire car LL était alors en plein doute sur la suite de sa carrière.
La liste des singles s’acheve sur un retour de la dance R’n’B que notre gentil rappeur aime titiller. Cela nous donne "6 Minutes Of Pleasure" au joli chant susuré, au ton doucereux de LL et à l’ambiance détendue du gland que l’artiste aime a créer dans ses chansons. Chacun de ses singles obtient de jolis résultats au billboard.

Le reste est à la hauteur : on retient le refrain en chorus de "Eat Em Up, LL". Il fait la preuve de ses capacités en matière de flow rapide et efficace sur "Murdergram". LL ramène plusieurs potes en featuring sur "Farmers Blvrd", BIG MONEY GRIP, BOMB et HIC pour l’hymne à flower en choeur, bien efficace et même s’il se montre plus classique sur "Cheesy rat Blues" ou "Milky Cereal", l’ensemble garde une bonne tête et des épaules de vainqueur. L’instru de "Mr Good Bar" est psychiatrique et celle de "Illegal Search" carrément galopante, toutes deux bien sympas. On remarque certes que "Jingling Baby" est la resucée de son précédent opus. Mais la conclusion de ce quatrième opus, la lancinante "The Power Of God", achève de ma convaincre que cette livraison est la meilleure de LLCOOLJ jusqu’à présent.

Il fallait que notre gentil LLCOOLJ rebondisse et montre un visage plus méchant. Au final, l’esprit est respecté. Cela me rappelle la petite dispute qui l’a opposéà ICE-T alors que James campait le rappeur le plus en vogue d’alors. ICE s’est pointé en lui disant I Don’t Think So, incarnant alors à son paroxysme le furieux Gangsta rap si méchant. C’est la réponse de James, elle est cinglante et lui permet de garder son aura intacte malgré le débarquement à venir de Tupac SHUKAR et de BIGGI. C’est un 4.