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BLACKENED DARKSYNTH  |  STUDIO

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2019 Valediction
 

- Style : Carpenter Brut, Perturbator

GOST - Valediction (2019)
Par STREETCLEANER le 1er Février 2022          Consultée 1088 fois

L’album Possessor (2018) était un bon mix de darksynth, d'ambiances de film d’horreur et de rage trouvant son ADN dans le black metal. C’est vraiment à partir de Possessor que GosT s’est fait plus dark. Avec Valediction, GosT monte d’un cran dans la violence tout en délaissant quelque peu le côté horrifique de la production précédente.

Si tout ce mélange fonctionnait bien sur Possessor, Valediction doit affronter un côté plus ambigu. Valediction (qui signifie 'discours d’adieu') a bien le cul entre deux chaises dont l’harmonie peut poser question : le black metal d’un côté et la synthwave/darksynth de l’autre. Imaginons quelques instants le public de DEPECHE MODE si son groupe se mettait à incorporer des éléments de black metal dans sa musique. On peut douter que ça passe crème. Bien sûr, il y a toujours eu de la musique électronique violente et sombre, comme on la trouvait dans l’aggrotech, on peut citer l’album Bunkertor 7 de WUMPSCUT, par exemple, qui pouvait plaire aux (black) metalleux ; mais ce type de musique ne fait plus vraiment recette depuis quelques années déjà.

Ceux qui ont vu GosT en concert avec CARPENTER BRUT savent à quel point la musique de GosT peut avoir un côté hargneux et brut. Il fallait voir James Lollar, masqué, se déchaîner sur scène avec sa basse balançant de grosses distorsions, la musique de CARPENTER BRUT apparaissait bien sage en comparaison.

Il faut noter que Valediction est un album chanté (n’est présent qu’un seul instrumental) ; le premier album vraiment chanté en réalité, même si le chant était présent sur Possessor. Le chant est ici donc partagé entre vociférations et hurlements black metal et chant clair plus typé synthpop. Paradoxalement, cet album s’écarte fortement de la synthwave des débuts influencée par l’electro-house de JUSTICE (tout en renversant la croix), et montre une orientation plus cold wave et mélodique ; cette nouvelle tendance prendra tout son relief sur le suivant Rites of Love and Reverence.

"Relentless Passing" commence sur les chapeaux de roues, entrée en matière particulièrement radicale, entre cris stridents et batterie à la vitesse de jeu inhumain ; puis, de manière surprenante, apparition d’une césure totale avec un long pont chanté façon synthpop. Un schéma que reprend "Timeless Turmoil". "Ligature Marks" use du procédé inverse, c’est le bridge incrusté qui est black metal. "Wrapped in Wax" présente cette combinaison de manière encore différente, le titre étant en quelque sorte divisé en deux parties, la seconde étant black metal. "Wrapped in Wax" traduit aussi la tendance de cet album à user de la distorsion, entraînant un effet de fort grésillement, on n’est pas loin du drone.

"Push" pourrait, quant à elle, rappeler dans sa première partie la synthpop de COVENANT, est-ce donc si surprenant ?

Il n’y a rien de mauvais dans ces titres, notamment "Ligature Marks" possède un côté catchy et gothique indéniable ; mais ce mélange est-il approprié ? Après de nombreuses écoutes, on peut rester convaincu de son côté bancal car la bascule dans des territoires trop différents est par essence exagérée.

Finalement, les chansons les plus convaincantes sont celles qui sont entièrement synthpop, comme "Dreadfully Pious" ou "Bloody Roses". "She Lives in Red Light" est de son côté le petit bijou de l'album. Il s’agit d’un titre mélodiquement très attachant dans ses refrains et couplets, sur fond de boucle jouée au synthé. Cette composition extrait de l’obscurité toute l’attirance vénéneuse dont est capable GosT.

Le cardinal de Retz a eu cette phrase célèbre : On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment. Valediction est un album ambigu car on peut douter de la pertinence de la cohabitation de ces deux musiques trop différentes, qui pourraient laisser insatisfait chacun de ses publics. Valediction a du mal à choisir à qui il s’adresse, même si l'on comprend que le public est surtout issu de la scène metal. Le suivant Rites of Love And Reverence prendra clairement parti, faisant démentir la phrase du cardinal ; en sortant de l’ambiguïté il sera nettement plus convaincant. Il n’en reste pas moins que Valediction est un album plutôt appréciable pour ceux qui ne rechignent pas au grand écart.

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- James Lollar


1. Relentless Passing
2. Wrapped In Wax
3. Dreadfully Pious
4. Timeless Turmoil
5. Bloody Roses
6. The Call Of The Faithful (faithless)
7. She Lives In Red Light (devine)
8. Ligature Marks
9. Push
10. Severance



             



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