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SOUTHERN ROCK  |  STUDIO

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1988 Open All Night
 

- Style : The Black Crowes

The GEORGIA SATELLITES - Open All Night (1988)
Par LE KINGBEE le 17 Février 2022          Consultée 645 fois

Le fric et l’industrie phonographique sont hélas souvent indissociables, comme nous allons le voir avec les GEORGIA SATELLITES, petit groupe de Rock se produisant dans le circuit des bars. Au tout début des eighties, les guitaristes Rick Richard et Dan Baird se produisent au sein de Keith & The Satellites ; la formation confrontée à plusieurs changements de personnel change logiquement de nom suite au départ de Keith Christopher leader déclaré du band et devient The Georgia Satellites. Le combo enregistre une démo de six titres pour Praxis, un petit label indépendant de Nashville qui préfère mettre ses billes dans la promotion de Jason & The Scorchers. Malgré l’apport de Jeff Glixman, producteur et ingé-son ayant cartonné avec KANSAS, Gary MOORE, SAXON, ce premier jet ne parvient pas à intéresser la moindre maison de disques.
Lassés de se produire dans le circuit des tavernes et des universités de Géorgie, les deux guitaristes se séparent faute de contrat. L’histoire aurait pu en rester là sans la ferveur de Kevin Jennings, manager du groupe et surtout grand fan du groupe. Suite à l’envoi de la démo à Making Waves, le label londonien édite un mini album de six titres dont émerge "Keep Your Hands To Yourself", une compo pleine d’humour de Dan Baird sur le mariage qui recueille les louanges de la critique anglaise, assez pour attirer l’œil d’Elektra qui signe aussitôt le groupe. La variante d’une fable de De La Fontaine, l’histoire d’un renard alléché par l’odeur d’un fromage, en l’occurrence un petit matelas de billets verts pour Elektra.

Les deux compères s’attachent les services du bassiste Rick Price* et du batteur Mauro Magellan et retournent en studio sous la houlette de Jeff Glixman. Contre toute attente, le premier éponyme accède à la 5ème place du Billboard, porté par une nouvelle version de "Keep Your Hands To Yourself" et d’une relecture de "Every Pictures Tell A Story", vieux titre de Rod STEWART. Le succès est tel que MTV invite le combo pour la commémoration du Jour de l’An, une fête artificielle qui semble dérouter les natifs d’Atlanta, mais un beau pied de nez à toutes les majors qui sont passées au travers.

En 1988, Elektra décide qu’il est temps de renvoyer les quatre larrons en studio. Le groupe ne s’est pas reposé sur ses lauriers se produisant abondamment sur tout le territoire rodant parfaitement un répertoire personnel et efficace. Dan Baird a fait travailler sa plume et ses méninges afin de composer de nouvelles chansons.

Si durant cette fin eighties, les pochettes de BON JOVI, JUDAS PRIEST ou IRON MAIDEN sont source de bestsellers, et alors que la tendance du moment consiste à nous balancer un Hard Rock FM souvent de pacotille, la présente pochette parvient à interloquer. Tirée d’une photo de Caroline Greyshock, auteure de quelques bons visuels (CHEAP TRICK, GREGG ALLMAN BAND, SCORPIONS ou Emmylou HARRIS) la pochette interpelle. Si l’allure des musiciens sonnent quelque peu hardos, les regards ne sont pas agressifs et même plutôt sympathiques mais cette prise de vue en noir et blanc évoque aussi un univers stonien.

La période durant laquelle le groupe fit ses gammes dans le circuit des tavernes et bouges Georgiens se retrouve dans le titre. "Open All Night" rend hommage à tous ces endroits où on peu boire jusqu’à plus soif tout en restant sous le feu des décibels. D’entrée de jeu, Dan Baird et ses potes font mouche sur "Open All Night", un Boogie Rock dont les riffs accrocheurs ont le mérite de ne pas s’éterniser. C’est un brin bourrin mais tellement sympa qu’on en redemande. L’enthousiaste "Sheila" se déguste comme du petit lait, le rythme virevoltant oscille entre Boogie à la ANGEL CITY et Rock à la RAMONES. The Georgia Satellites ne restent pas le pied dans le même sabot, "Cool Inside" s’avère nettement plus Hard, tandis qu’on retrouve quelques influences stoniennes dans "My Baby". L’accentuation ROLLING STONES est encore plus palpable avec l’excellent "Mon Cheri", titre qui pourrait sortir d’"Exile On Main Street".
Retour au bon vieux Southern Rock avec "Down And Down", là les quatre compères diffusent un parfum dont pourraient se parer AC/DC ou ANGEL CITY. Même impression avec "Dunk ‘N’Dine" dont les riffs se font parfois plus menaçants. Léger changement de cap avec « Baby So Fine » qui tangue entre Cow Punk et un Rock proche des SAINTS australiens. Le disque se termine sur "Hand To Mouth", unique compo de Rick Richards, un titre plein d’une fausse douceur où le piano de Ian McLagan (ex Small Faces, Rod STEWART) se taille la plus grosse part du gâteau.
Deux reprises viennent agrémenter le tableau s’insérant parfaitement dans l’ensemble. Création de Ringo STARR figurant dans le double album blanc, "Don’t Pass Me By" se retrouve ici gommé de tout artifice Folk Psyché se transformant en un Rock n Roll festif dans lequel piano et guitares se livrent à une sacrée sarabande. Autre bonne pioche avec le standard de Dave Curlee Williams "Whole Lotta Shakin’ Goin’ On" popularisé par Roy Hall et Jerry Lee LEWIS. Là encore Ian McLagan délivre une solide prestation. Bill HALEY, Wanda JACKSON ou Tony Sheridan (autres repreneurs) sont relégués au dernier rang, celui des mous du genoux.

Si les riffs sont simples et si le groupe n’a rien inventé, le répertoire et le punch des Georgia Satellites fait mouche sur pratiquement chaque piste. La bonne humeur sans prise de tête s’avère terriblement contagieuse. Dan Baird et ses potes nous pondent avec cet opus un disque de Southern Rock qui ne va pas chercher midi à 14 H. mais qui demeure trente cinq ans après sa sortie terriblement frais et efficace.
Note réelle 3,5.

* Homonyme du bassiste anglais (ex MOVE, WIZZARD)

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   LE KINGBEE

 
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- Dan Baird (chant, guitare)
- Rick Richards (chant, guitare)
- Rick Price (basse, chant)
- Mauro Magellan (batterie)
- Ian Mclagan (piano 3-5-11)


1. Open All Night
2. Sheila
3. Whole Lotta Shakin'
4. Cool Inside
5. Don't Pass Me By
6. My Baby
7. Mon Cheri
8. Down And Down
9. Dunk 'n' Dine
10. Baby So Fine
11. Hand To Mouth



             



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