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2007 Hourglass
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- Membre : Depeche Mode, Porno For Pyros

Dave GAHAN - Hourglass (2007)
Par BNJ le 29 Octobre 2007          Consultée 6030 fois

Il y a du Nip/Tuck au royaume de Depeche Mode. A première vue, la formule semble un brin décalée mais à bien y regarder, pas tant que ça. La série de la chaîne câblée FX raconte l’histoire de deux hommes qui ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre (Sean et Christian) mais qui, en même temps, ne cessent de se retrouver en concurrence et donc en opposition. De frères ennemis qui rêvent d’être meilleur l’un sans l’autre mais qui savent que cet espoir est vain. Dave Gahan, dans la relation qu’il entretient avec Martin Gore, a donc beaucoup de Christian Troy. Plus charismatique mais moins doué, il n’aura de cesse de parvenir à trouver sa place au sein d’un groupe où il est à la fois indispensable et futile, comme une belle image sans âme.

Peu satisfait de « Exciter » (mais qui le serait ?), Gahan avait déjà trouvé dans « Paper monster » en 2003 un bon exutoire à sa triste condition. Il opposait au tout électro du DM d’alors un album plus rock et direct. Sans doute plus en accord avec lui-même. Et c’est aussi pour ça que « Hourglass » est une surprise. Une première surprise d’abord au niveau de la forme, avec un parti pris délibérément « dark-electro-rock » (bien plus que dans Playing The Angel), et une seconde avec des textes qui en disent long sur l’état d’esprit de l’artiste au moment de la conception de l’album. Et pour quelqu’un qui clamait à qui bon voulait l’entendre qu’il n’avait « jamais été aussi agréable de faire partie de DM », ça n’a quand même pas l’air d’aller très fort…

Dave Gahan surprend tout le monde en ouvrant Hourglass avec le titre « Saw Something », délicat et tourmenté. C’est un véritable contre-pied à tout ce qu’il avait fait, seul ou avec le groupe, avant. D’ailleurs, dans sa conception, le titre ressemble assez à « Goodbye », présent dans Paper Monster… en dernier titre ! Et déjà, dans les paroles, on sent chez Gahan la volonté de faire le point (« after the storm had passed »… la dernière tournée de DM ?), de SE retrouver et de retrouver dans l’autre un semblant de vérité. Le parallèle entre le texte et la relation complexe qu’il entretient avec Martin Gore est d’ailleurs propice à toutes les interprétations (inventions ?) lorsque, toujours dans le même titre, Gahan chante « You and I have come so far, we've reached beyond the farthest star, time and time and time again, I want you back, you were a friend ». Peut-on y voir une référence à Darkest Star, le dernier titre de Playing The Angel ? Le doute n’est en tout cas pas permis concernant la chanson « Use You » dans laquelle on imagine plus concrètement Gahan se mettre à la place de Gore, servant de son image pour propulser son propre talent : « We have each other, you are my brother, sitting here beside you, I just wanna use you ». On fait difficilement plus explicite. Et cette idée-là, plus ou moins diffuse, est présente tout au long de cet album…

Et la musique, me direz-vous ? Elle est dans la droite ligne de ce qui a été supposé juste avant. Du Paper Monster en mieux, pourrait-on dire, tant Chris Eigner (batteur producteur, qui parvient à insuffler un vrai rythme à l’album) a plus de talent de Knox Chandler. Entre les titres carrés comme « Kingdom » et « Down », plus agressifs comme « Deeper and Deeper » (influencé par NIN) ou « Use You », l’album fait surtout la part belle aux titres introspectifs comme « Miracles » (dans lequel Gahan pose sa voir avec une douceur totalement inédite), « Insoluble » ou aux ambiances parfois teintées de gospel (« 21 days »), tantôt de techno éthérée à la Junior Boys (« Endless »). L’ensemble est en tout cas admirablement produit, au moins aussi bien que Playing The Angel, dirons-nous.

Un peu à la manière de David Gilmour avec « The Division Bell » (dont le véritable thème est Roger Waters), Dave Gahan livre avec Hourglass un album empli de regrets, de doute, de tristesse mais d’une véritable force qui permet bien souvent de faciliter la digestion de certains lyrics un peu limites (Gahan reste un parolier très moyen). Musicalement, l’étendue proposée dans l’album fait penser à « SOFAD », sans en atteindre la perfection. Unique, féroce, particulièrement osé, Dave Gahan livre ici un coup de poing un peu désabusé dans sa propre image. Son œuvre, en tout cas, la plus personnelle.

A moins que…

« Oh, calm down people, it's just a little lie, you know it doesn't mean nothing, and I realize you could be right » (Little Lie)

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   BNJ

 
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- Dave Gahan (chant, guitare, synthé)
- Christian Eigner (synthé, batterie)
- Andrew Phillpott (guitare, synthé)
- John Frusciante (guitare)
- Graham Finn (basse, guitare)
- Niko Stoessl (guitare, backing vocal)
- Kevin Murphy (cello)
- Jenni Muldor (backing vocal)
- Karl Ritter (dobro)


1. Saw Something
2. Kingdom
3. Deeper & Deeper
4. 21 Days
5. Miracles
6. Use You
7. Insoluble
8. Endless
9. A Little Lie
10. Down



             



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