ELDOVAR, c’est une rencontre surprenante, une alchimie improbable. En effet ce groupe est né de la collaboration de ELDER et KADAVR. Sachant que KADAVAR est un groupe allemand qui pratique une sorte de Doom Metal souvent assimilé à du revival de BLACK SABBATH. Alors que ELDER est un groupe américain qui évolue plutôt dans un Stoner Rock fortement teinté de psychédélisme. KADAVAR a mis a profit la période troublée née de la pandémie pour convier leurs confrères de ELDER à venir jammer dans des studios berlinois. De cette surprenante association est né le projet ELDOVAR (ELDER + KADAVAR) qui vient d’accoucher du magnifique A story of Darkness and Light, un album qui évolue aux confins de plusieurs univers. La musique d’ELDOVAR pouvant tout à la fois être taxée de Rock planant, de Rock psychédélique, de Stoner, de Rock Progressif…

On est donc là assez loin de la filiation avec BLACK SABBATH que les deux groupes revendiquent habituellement. En effet, c’est plutôt vers un voyage lumineux et aérien que ELDOVAR nous entraîne. Et, au fil de cette balade féérique, les noms de ARCHIVE, de LED ZEPELIN, de PINK FLOYD, voir parfois la facette la plus planante de REVEREND BIZARRE, pointent le bout de leur nez. Ainsi, avec le magnifique "El Matador" c’est le Rock planant d’ARCHIVE qui pourrait être évoqué. Alors qu’avec "In The Way" ce sont plutôt de accents Zeppelinesques qui enrichissent la première partie. Quant à "Raspletin", ce morceau évoque une version policé des WICKED LADY avec ses guitares qui parviennent à se montrer tout à la fois lourdes et aériennes. On est d’ailleurs assez proche du On The Treshold Of Reality de MIND DOCTORS, le projet de Martin Weaver, ex WICKED LADY.

On le voit, on évolue majoritairement dans un Rock très teinté années 60’ et 70’, avec une orientation à la fois psychédélique et progressive, au travers desquelles quelques réminiscences Doom pointent le bout de leur nez. Et le résultat est enthousiasmant. Le groupe parvient à créer des ambiances, des univers musicaux, de très grande beauté. Avec comme points d’orgues les sublimes "El Matador", "Rebirth Of The Twins", "Raspletin" et "Blood Moon Night". Que se soit en se montrant très planant ("Rebirth Of The Twins"), très accessible ("Blood Moon Night") ou bien plus sombre et rugueux ("Raspletin"), ELDOVAR démontre une capacité à se montrer toujours intéressant et efficace. En cherchant la petite bête on pourrait éventuellement regretter le côté un peu brouillon de "From Deep Within" et notamment la légère réverbération sur le chant, mais pour le reste il n’y a pas grand-chose à redire.

Uniquement à tirer bien bas son chapeau devant cette réussite aussi inattendue que complète et a espérer que les deux groupes donneront une suite à ce très bel album. 4.5/5