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- Style : Kōji Kondō
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Akito NAKATSUKA - Zelda Ii: The Adventure Of Link Ost (1987)
Par CHIPSTOUILLE le 25 Avril 2022          Consultée 587 fois

La plupart des grandes séries de jeux-vidéo ont pris leur envol avec leur second épisode. On ne peut pas en dire autant de bien des sagas de Nintendo. Super Mario Bros 2, Metroid 2, Wario Land 2, Starfox 2 : autant de jeux aux destins contrariés pour différentes raisons. Zelda II: The Adventure of Link, seul épisode de la saga ayant conservé son numéro en occident, semble également être le mouton noir de sa propre série. De nos jours, on le retrouve en effet régulièrement en bas de liste lorsque les fans énumérent leurs épisodes préférés.

Cela n'a pourtant pas toujours été le cas. A sa sortie, le jeu s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires, et les magazines de l’époque attestent encore de son succès. Ce revirement d’estime ne s'explique réellement que par le demi-tour stylistique effectué par l'épisode suivant, et qui ne s'est jamais vraiment démenti par la suite, à quelques clins d’œil près (1). Ce demi-tour a donc condamné ce deuxième épisode à l'isolement. Il fait ainsi depuis office de tête de turc.

Changement de point de vue, de genre, importance des sauts et du bouclier, apparition de magies, de points d'expérience et d'une carte à explorer où les villages se multiplient. Un troisième épisode aurait d'ailleurs dû voir le jour sur la même console, accentuant plus encore tous ces éléments empruntés au genre du RPG. Aucun doute, Nintendo jalousait le succès de Dragon Quest et Final Fantasy. Shigeru Miyamoto toujours à la production et déçu que le résultat n’ait pas dépassé les ambitions de départ, a préféré renier toutes ces évolutions sur l'épisode suivant. Il leur a fallu attendre la série Pokémon pour parvenir à trouver une série à succès dans le genre.

Cette différence dans l'approche du jeu s'explique également par un changement presque complet de l’équipe de développement. Bouleversement qui n'a donc pas épargné les musiques. Le discret Akito NAKATSUKA (Ice Climber, Excite Bike, Punch Out) est venu remplacer le célèbre Koji KONDO sur cet épisode boudé malgré lui. NAKAMATSUKA étant plus versé dans le blues et quelques rythmes dansants comme la salsa, Zelda II s'imprègne d'un rythme aussi maudit qu'ensorcelant, qui ne renie pourtant pas le style initié par Koji KONDO sur l'épisode précédent. Contrairement à ce que vous pourrez lire ailleurs, aucun des thèmes du premier épisode n’est ici véritablement arrangé. De même, les thèmes ou les gimmicks de ce deuxième épisode n’ont été, à ma connaissance, que peu repris par la suite. Seul le thème des combats semble avoir refait une apparition dans l'épisode The Minish Cap (et accessoirement Super Mario Maker 2). En somme, en matière de gameplay comme de musique, cet épisode pourrait n’avoir jamais existé que le destin de la série n’aurait semble-t-il pas été différent.

Si NAKAMATSUKA possède donc le sens du rythme, on peut cependant regretter deux éléments. Le premier est l’usage abusif de vibrato, en particulier dans les aigus, ce qui peut donner un aspect 'nasillard' à l’intégralité de cette bande-son. A noter que ce défaut est moins prégnant dans la version originale du jeu sortie sur Famicom Disk System, add-on exclusif au Japon qui disposait de spécificités sonores (dont une cinquième piste) que nous n'avons pas connues en occident. Notez également que la version originale possède des pistes supplémentaires qui ne nous sont jamais parvenues en occident (qui ne seront donc pas consédérées dans cette chronique).

L’autre regret est que certaines de ses phrases musicales se terminent sur des accords dissonants. Était-ce volontaire de la part de NAKATSUKA de provoquer un tel sentiment de gêne ? Le jeu, malgré des contrôles d'une précision rarement atteinte sur le support, est d'un niveau de difficulté élevé. Zelda II n'hésite pas à vous balancer des ennemis en pleine figure à la fois véloces, volants et invisibles, ce alors que vous vous trouvez à deux pas d'un puits de lave. Prudence, parade, précision et fuite étaient donc les maîtres mots de cet épisode et, d'une certaine façon, par son engagement rythmique et la résolution non satisfaisante de ses phrasés, sa musique visait assez juste de ce point de vue.

En cours de partie, c’est l’enchaînement entre le thème de la carte ("Above Ground") et celui des phases de bataille ("Battle") qui revient le plus. Ce sont également les deux thèmes que l'on aime le plus fredonner. Si on leur adjoint quelques titres supplémentaires (village, palais, boss, de grands classiques), la grande majorité du jeu tourne donc autour de 5 compositions, agrémentées de quelques gimmicks et de très rares variations. Les autres thèmes, à l’image de ceux du palais final, n’apparaissaient finalement que trop peu à l’écran pour être restés dans les mémoires. Si Zelda II double les statistiques de l'épisode étalon, nous étions encore bien loin de la concurrence en matière de variété sur une oeuvre d’une telle durée de vie. Ainsi, à force de tourner en rond, la B.O de ce deuxième Zelda pourrait rapidement vous courir sur le haricot. Nostalgie aveuglante ou méthode Coué, je ne saurais dire, mais rien de tout ceci ne m’a empêché de l’apprécier.

(1) Je citerais notamment les passages souterrains en vue de côté de Link’s Awakening, les combats de Skyward Sword qui redonnaient de l’importance au placement des coups d’épée, ainsi que l'opportuniste retour de "Dark Link" dans Ocarina of Time.

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Et bis repetita


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   CHIPSTOUILLE

 
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- Akito Nakatsuka (composition)


1. Title
2. Above Ground
3. Battle
4. Flute
5. Town
6. In The Room
7. Temple
8. Boss
9. Temple Clear
10. Level Up
11. Great Temple
12. Last Boss (dark Link)
13. Fanfare
14. Princess Zelda
15. Ending



             



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