STICKY FINGERS, ce n’est pas seulement un album des ROLLING STONES, c’est également un très bon groupe de Reggae/Rock australien qui, depuis 2008, nous a déjà proposé quatre albums, dont les excellents Land of Pleasure (2014), Westway (The Glitter & The Slums) (2016) et Yours to Keep (2019). Si le groupe est encore fréquemment catalogué dans le genre Reggae, c’est désormais plus dans un univers Rock à tendance 'Chill' qu’il évolue.
En effet, le quintet a continué à faire évoluer son style, et très rares sont les réminiscences Reggae qui subsistent sur Lekkerboy. Précisons toutefois qu’il a toujours été difficile de résumer les STICKY FINGERS à un genre bien défini, tant le groupe s’est continuellement évertué à expérimenter de nouveaux sons et ambiances musicales avec, toutefois, toujours le même talent pour nous pondre des morceaux efficaces et convaincants.
Et c’est encore le cas, comme le démontre "My Rush" qui oscille librement entre Rock moderne et Rock légèrement Psychédélique. Tandis que le bien mal nommé "Napalm" nous porte dans un Rock aérien et nuageux, "Save The Day" évolue plus dans des sonorités évoquant les R.H.C.P.
Mais, on peut dire que les STICKY FINGERS mélangent habilement un Rock bien maîtrisé, assez propre, des sonorités légèrement psyché et des rythmiques qui s’inspirent parfois de couleurs Reggae.
Quoiqu’il en soit, il est évident que, sans aller jusqu’à la sobriété d’un "Love Song" essentiellement construit autour du couple guitare acoustique/voix, rares sont les morceaux qui perpétuent la fougue juvénile du groupe. Cela reste encore un peu le cas du très bon "Lupo The Wolf" qui nous permet de retrouver la musique entraînante et dansante des STICKY FINGERS. Ce titre propose un équilibre très heureux entre sonorités modernes et un sens mélodique que l’on pourrait qualifier d’éternel. Il en va de même de "We Can Make The World Glow" dont l’ambiance vaguement Reggae rappelle les opus précédents du groupe. Mais les autres titres versent majoritairement dans un Rock paisible qui oscille entre ballade, Surf Rock et Rock légèrement Psyché.
Ce n’est pas toujours renversant d’originalité, mais le groupe possède le talent nécessaire pour faire d’un titre assez commun et flegmatique comme "Where I am From", une petite pièce tout en finesse et en charme, notamment du fait d’arrangements et d’interprétations pleins de grâce.
Certes, on trouve moins de morceaux imparables, de Hits en puissance, que par le passé. A ce titre, Lekkerboy ne possède pas le côté tape-à-l’œil de ses trois prédécesseurs. Mais il dégage une force tranquille, un charme certain nés de l’alchimie que le groupe parvient à créer tout au long de l'album.
Tout en douceur et en charme, un peu à la manière du chanteur compositeur bermudien MISHKA, les STICKY FINGERS nous offrent un beau voyage apaisant qui nous entraîne sans à-coups, mais avec un savoir-faire indéniable.
Alors certes, quelques petites pointes d’adrénaline de temps en temps ne seraient pas du luxe et rendraient probablement l’ensemble encore plus efficace. Mais, si Lekkerboy n’est pas le sommet artistique du groupe, il s’inscrit toutefois sans rougir dans une discographie pourtant très riche, au sein de laquelle tout amateur de Rock paisible trouvera son compte et son bonheur.

Pour l’anecdote, c’est l’activiste et homme politique australien, Danny LIM, qui orne de son visage la couverture de ce cinquième album.