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STEPPENWOLF - Steppenwolf (1968)
Par LE KINGBEE le 23 Octobre 2022          Consultée 868 fois

Grande figure du mouvement Psychédélique, STEPPENWOLF se fonde sur les cendres des Sparrows, groupe canadien principalement constitué d’immigrants européens. Suite à la disparition des Sparrows, le guitariste John Kay, l’organiste Goldy McJohn, le bassiste Rushton Moreve, Jerry Edmonton (batterie) et son frangin Dennis (alias Mars Bonfire) forment STEPPENWOLF, nom inspiré par Le Loup des Steppes, roman d’Hermann Hesse.

Premier constat, le groupe semble monter en gamme et agressivité, après s’être produit sous le nom de Sparrows (traduisible par moineaux). Il se transforme en un froid prédateur avec ce carnassier solitaire. Le combo s’adjoint les services du guitariste Michael Monarch, recruté grâce à une petite annonce déposée dans un magasin de disques en remplacement du cadet Edmonton. Sous la houlette de Gabriel Mekler, producteur débutant qu’on retrouve plus tard auprès de Janis JOPLIN, Etta JAMES ou Three Dog Night, la formation enregistre son premier single en octobre 1967 avec "The Ostrich" couplé à "A Girl I Knew". Le 45-tours sort en janvier 68 mais ne connaît aucun succès.

Les choses auraient pu en rester là, sauf qu’avant de s’envoler pour une carrière solo, Dennis Edmonton leur a laissé un beau cadeau avec "Born To Be Wild". Edité en 1968, ce troisième single grimpe contre toute attente sur la seconde marche du Hot 100 et devient l’hymne des bikers et aussi de toute une génération hippie issue du Summer of Love.

Publié par Dunhill Records, ce premier opus se révèle comme une bouée de sauvetage pour le label de Lou Adler, la firme ne connaissant que de maigres succès via The Grass Roots et The Mamas and The Papas. Sans le savoir, Tom Gundelfinger, photographe attitré de l’écurie Dunhill/ABC, lance involontairement avec cette pochette aux bords argentés les premières expressions du Metal ou d’un proto Hard, sentiment renforcé par la présence du hit "Born To Be Wild". Au vu des tuniques portées par les cinq musiciens, on peut dater le disque à trois ans près.

Parmi les onze pistes, on retrouve les six titres des trois premiers singles. Enregistré à Los Angeles, cet éponyme laisse aujourd’hui une impression mitigée, celle d’un groupe aux influences multiples qui aime bien en découdre mais ne sait jamais véritablement où et comment se placer. Si John Kay demeure l’unique pourvoyeur du groupe avec huit titres (dont deux co-écrits avec Gabriel Mekler), aucun d’entre eux ne rentre dans les annales et encore moins dans les charts. Parmi les titres parus en singles, "Everybody's Next One" et "A Girl I Knew" diffusent un léger parfum Psyché via l’orgue de Goldy McJohn, tandis que "Take What You Need" tangue dangereusement entre Folk Psy et Beat British. Le trépidant "The Ostrich" avec ses deux grattes qui envoient le pâté et un tempo entre Blues et Hard nous laisse une meilleure impression.

Parmi les autres compos de John Kay, le plus groovy "Our Wall’s Too High" évoque par moments les DOORS. Les paroles, probablement écrites et imaginées sous l’influence d’hallucinogènes et plus particulièrement de l’acide lysergique diéthylamide plus connu sous le nom LSD, flirtent avec une incompréhension grandissante. "Desperation" s’inscrit dans la même lignée en plus bluesy avec un texte plus clair remettant en cause notre quotidien. Le titre sera repris plus tard par Humble Pie et Calvin RUSSELL. Comme son titre peut le laisser supposer, "Berry Rides Again" est un clin d’œil à Chuck BERRY, un boogie piano/guitare proche d’un shufle. Rien d’exceptionnel mais McJohn s’amuse comme un petit fou avec ses touches d’ivoire.

C’est sur les reprises que la formation parvient à tenir le cap et faire frétiller nos oreilles. En ouverture, John Kay et ses sbires s’attaquent à "Sookie Sookie", une compo du tandem Don COVAY/Steve Cropper enregistrée sous le nom de Don Covay & The Goodtimers. Par rapport à l’original, on constate l’absence totale de cuivres et un durcissement de la chanson. Certains journalistes supposent maintenant que pour faire face à un manque de virtuosité et de feeling, le groupe avait adopté l’usage de la distorsion. Pour les amateurs d’anecdotes, la présente version connaitra les honneurs de certaines radios noires, avant que les programmateurs s’aperçoivent que Steppenwolf n’était en fait qu’un groupe de jeunes blancs aux cheveux longs, le single disparaissant aussi sec des ondes radios. Les pochettes des 45-tours. américains ne proposaient à l’époque qu’un enrobage cartonné sans la moindre photo. Le morceau connaît de bonnes reprises par l’intermédiaire d’Etta JAMES, Iggy POP et Tina Britt.
Seconde cover avec l’inoxydable "Hootchie Kootchie Man", standard de Willie DIXON popularisé par le label Chess et Muddy WATERS. Si le titre est typographié différemment sur la rondelle, il est délivré sous forme d’un blues musclé respectant cependant les schémas et codes des 12 mesures, caractéristique typique du Blues. Une version beaucoup plus sage que celle des SHADOWS oF THE KNIGHT enregistrée deux ans plus tôt sous forme de Garage Blues Psyché. Mais c’est sur "The Pusher", fantastique compo anti-came d’Hoyt Axton, que le groupe se montre le plus convaincant. John Kay s'y révèle puissant, rageur et vindicatif tandis que le jeu des deux grattes s’emboîte remarquablement dans une coloration psy. Pour les cinéphiles, Hoyt Axton a connu une petite carrière au cinéma, c’est lui qui joue le rôle de Rand Peltzer dans The Gremlins de Joe Dante. Cocaïnomane depuis son adolescence et fumeur d’herbe, Axton livrait un titre sans concession sur son addiction et la nuisance des dealers. Le titre sera repris plus tard par son géniteur, Nina SIMONE et U.F.O. mais le chant volontaire de Kay apporte selon nous une dimension supplémentaire : You know I've smoked a lot of grass - You know, I've seen a lot of people walkin' 'round - With tombstones in their eyes - But the pusher don't care.

Terminons ce panorama par "Born To Be Wild" *, titre qui vaudra au groupe de passer à la postérité par l’entremise de ce don du ciel. Le succès de ce désormais standard sera amplifié par la bande son du film Easy Rider de Dennis Hopper. Le titre figure au panthéon de la contre-culture, le texte arborant un esprit de liberté. Les paroles parlent d’elles-mêmes : Get your motor runnin' - Head out on the highway - We were born - Born to be wild. Porté par un chant habité, une guitare pleine de rage sous un fond d’orgue oscillant entre Garage et une sonorité à la Ray Manzarek, cet hymne Hell’s Angels engendrera par la suite de nombreux moutards souvent bien laids (SLADE, Kim WILDE, SLAYER).

Plus d’un demi-siècle après sa sortie, cet album sert plus ou moins de relique au Rock Psychédélique, mais aujourd’hui seule une petite moitié des pistes parvient à éveiller le loup qui dort, "Born To Be Wild" faisant office d’arbre, celui qui cache la forêt.

Note réelle un petit 3.


*Titre homonyme à celui de Jimmie Skinner.

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   LE KINGBEE

 
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- John Kay (chant, guitare, harmonica)
- Michael Monarch (guitare)
- Rushton Moreve (basse)
- Jerry Edmonton (batterie, percussions)
- Goldy Mcjohn (orgue, piano)


1. Sookie Sookie
2. Everybody's Next One
3. Berry Rides Again
4. Hootchie Kootchie Man
5. Born To Be Wild
6. Your Wall's Too High
7. Desperation
8. The Pusher
9. A Girl I Knew
10. Take What You Need
11. The Ostrich



             



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