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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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1969 Velvett Fogg

VELVETT FOGG - Velvett Fogg (1969)
Par LE KINGBEE le 30 Octobre 2022          Consultée 913 fois

Ne tournons pas autour du pot, si le groupe VELVETT FOGG fait parfois encore parler de lui aujourd’hui, il le doit à trois choses : sa pochette avec deux jeunes filles aux seins aussi nus que peinturlurés, à son prix de vente, un exemplaire scellé se serait vendu pour la modique somme de 320 € il y a peu, somme astronomique quand on sait que le disque a été réédité plusieurs fois en vinyle mais aussi sous forme de CD, ce qui a contribué à faire baisser considérément sa côte. Edité en petite quantité par les anglais de PYE Records, ce disque fait encore mouche auprès des collectionneurs et des amateurs de Rock Psy. Troisième raison pour laquelle le combo revient sur le devant de la scène, il a brièvement abrité dans ses rangs le guitariste Tony Iommy avant que celui-ci ne parte fonder BLACK SABBATH, dont il reste membre permanent.

Fondé à Birmingham en 1968 par l’organiste Frank Wilson, Velvett Fogg est à peine né qu’il a déjà du plomb dans l’aile. Le batteur Graham Mullett et le bassiste Mick Pollard (deux anciens équipiers de Wilson au sein de Gravy Train) le guitariste Bob Hewitt et le chanteur Ernie Handy forment la première ossature avant que les deux derniers susnommés ne prennent leurs cliques et leurs claques. Si Wilson décide de s’occuper du micro, la formation voit un déferlement de guitaristes. Tony Iommi joue brièvement avant d’être remplacé par Ian Leighton (ex The Medium) supplanté aussi sec par Paul Eastment, un cousin de Iommi. La formation se stabilise et prend un rythme de croisière en se produisant pendant plus de six mois en Allemagne jouant dans les bases militaires américaines et britanniques disséminées sur le territoire.

De retour sur sa terre natale, la formation bénéficie de l’apport de Keith Law dans un rôle de parolier. Ancien arrangeur auprès des Sugarbeats et du West Coast Consortium, Jack Dorsey a gravi les échelons chez PYE, firme pour laquelle il s’est lancé dans la production. Après avoir repéré le groupe lors d’un concert à Londres, Dorsey se met en tête de leur faire enregistrer "Telstar", une compo de l’anglais Joe Meek popularisée en 1962 par les Tornados puis par les Ventures. Fin 68, malgré l’intérêt que certains portent à la conquête spatiale et aux différents programmes Apollo, on peut se demander à qui peut profiter cette reprise ? A personne, ce n’est qu’une lubbie d’un producteur-arrangeur dont la carrière n'a jusqu’alors jamais cassé trois pattes à un canard. Couplé à "Owed To The Dip", qui plagie sans vergogne le "The Jive Samba" de Cannonball Adderley, ce premier et seul single de Velvett Fogg reste à ranger dans le tiroir des bons gros bides.

Malgré cet échec cuisant, Dorsey qui s’est implanté comme producteur-arrangeur et chef d’orchestre au sein du label PYE, décide de poursuivre l’aventure en signant le groupe pour un premier disque. Le projet aurait pu être intéressant à l’écoute de "Yellow Cave Woman", un puissant Rock Psyché de 7 minutes dans lequel l’assemblage de percussions quasi tribales, une guitare à la coloration orientale, un chant plein de dualité entre Wilson et Eastment viennent mettre sur orbite un orgue Hammond prenant peu à peu le pouvoir. Le combo s’attaque aux BEE GEES avec "New York Mining Disaster 1941" et parvient à nous surprendre avec son nappage d’orgue et ses délicates touches de guitare. Paul Eastment apporte deux chansons : "Wizard Of Gobsolod" un mélange de Pop et de Folk Psy avec une gratte orientalisée, un titre qui a le mérite de ne pas s’éterniser. "Lady Caroline" se déguste comme une mixture de Folk et de Rock Psyché avec encore une fois une guitare tournée vers l’Orient, un titre qui s’oublie hélas très vite.

De son coté, Keith Law reste le pourvoyeur de trois autres morceaux avec "Once Among The Trees", un long Folk Prog de plus de 5 minutes sonnant comme du sous JETHRO TULL. "Within The Night", encore une pièce teintée d’orientalisme, évoque KALEIDOSCOPE mais on n’a du mal à souscrire à la mélodie. Enfin n’oublions pas que Law reste à la création du titre d’ouverture, le meilleur de l’opus. Certainement en manque de chanson, PYE décide de rajouter "Owed To The Dip" issu du single, mais l'histoire de l'accréditation et du changement de nom laisse une impression mitigée. Coécrit par Wilson et Mullett, "Plastic Man" se montre beaucoup plus dur, aux confins d’un Proto Metal. Frank Wilson s’offre le premier rôle sur "Come Away Melinda", une compo de Fran Minkoff et Fred Hellerman deux membres éminents des Weavers. Souvent interprétée sous forme d’un Folk contestataire, la chanson avait été enregistrée par Harry Belafonte avant de tomber dans la besace de nombreux groupes Country Folk. L’excellente Bobbie GENTRY lui apportera un délicat fumet parfumé d’une belle balade Pop de style BEATLES. URIAH HEEP et U.F.O. reprendront eux aussi la chanson dans des interprétations moins prise de tête.

Au moment de faire les comptes seul un petit tiers de l’album parvient à retenir l’attention, ce qui fait trop peu pour décrocher la moyenne. Le disque partait pourtant sur de bons rails avec l’excellent "Yellow Cave Man" et la reprise des frangins Gibb mais le groupe s’essouffle rapidement ne sachant trop sur quel pied danser, hésitant entre Rock Psy, Folk ennuyeux et un flou programmé entre Proto Metal et Orientalisme. Le groupe doit son blaze au surnom du chanteur Mel Tormé, surnommé ironiquement Velvet Fogg (Brume de velours) à cause de son timbre, le groupe rajoutant simplement un T à Velvet et un G à fog, sans doute un délire qui nous échappe. Signalons que la plaquette de la pochette dorsale est due à la plume de John Peel. Le label Sanctuary, auteur en 2002 de la première édition CD, a cru bon de rajouter "Telstar", un bonus loin d’être indispensable. Ah… dernière chose dénotant du manque de sérieux du label PYE : Ian Leighton figure sur la pochette alors qu’il n’a jamais participé au moindre enregistrement. Second et dernier point, les deux jeunes filles grassement bariolées sont des amies du groupe, mais on ignore leurs noms tout autant que leur numéro de téléphone.
Note réelle : un petit 2 !

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- Frank Wilson (orgue, chant)
- Paul Eastment (guitare, chant)
- Mick Pollard (basse)
- Graham Mullett (batterie)


1. Yellow Cave Woman
2. New York Mining Disaster 1941
3. Wizard Of Gobsolod
4. Once Among The Trees
5. Lady Caroline
6. Come Away Melinda
7. Owed To The Dip
8. Within The Night
9. Plastic Man



             



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