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1979 Inflammable Material

STIFF LITTLE FINGERS - Inflammable Material (1979)
Par K-ZEN le 27 Novembre 2022          Consultée 563 fois

Neuf flammes. Ou plutôt une matrice de flammes, bien carrée, 3x3, symétrique, diagonalisable sans aucun doute, (je n’ai pas pu m’en empêcher). Une illustration facile mais diablement habile, il faut bien le reconnaître.

Au commencement, il y avait un groupe nommé HIGHWAY STAR, d’après la chanson gravée par DEEP PURPLE évidemment, dans lequel on retrouvait le chanteur et guitariste Jake BURNS, le guitariste Henry CLUNEY et le batteur Brian FALOON, avec l’apport de Ali McMORDIE à la basse. A l'instant précis où explose le punk-rock, le collectif devient STIFF LITTLE FINGERS, patronyme emprunté à une chanson signée des VIBRATORS. Ils ont pensé se nommer The FAST dans un premier temps, mais un groupe américain portait déjà cette appellation.

Après avoir dégotté un manager en la personne de Gordon Ogilvie, ils auto-produisent leur premier single "Suspect Device", via leur propre label Rigid Digits. Ce premier titre plaît instantanément au fameux DJ John Peel qui le passe alors tous les soirs pendant une semaine, au grand étonnement des Nord-Irlandais. Urgente et bien crue, la chanson est une bonne carte de visite du groupe, présentant un riff punk saignant et un refrain saccadé et écorché qui marque au fer rouge. Aussi décisive que "Sonic Reducer" envoyée par les DEAD BOYS depuis l’autre côté de l’Atlantique ?

Le propriétaire du magasin Rough Trade, Geoff Travis, ne manque pas non ce brûlot, ni la vitesse à laquelle le single se vend. Au cours d'une conversation avec Ogilvie, il lui confie vouloir produire le prochain single des STIFF ainsi que presser leur premier album. Cela est conclu sur une poignée de mains et un partage équitable des futurs gains. Le single en question, "Alternative Ulster", est un titre plus power pop, sorti la même semaine que "Teenage Kicks" des rivaux UNDERTONES, moins engagés politiquement.

Originellement écrit pour être inclus gratuitement avec le fanzine du même nom, BURNS réalise le potentiel important du titre en tant qu’hymne et le groupe décide ainsi de l’utiliser comme second single. Travis, conformément à ce qu’ils ont conclu ensemble, suggère que si son label flambant neuf peut faire un single, il peut en faire de même pour un album.

Inflammable Material est donc le premier L.P à être pressé par le si jeune label qui va devenir un des plus fameux bastions indépendants mondiaux mais aussi l’album indie originel à entrer dans le Top 40 (quatorzième position au final).

Textuellement, le disque parle bien évidemment du conflit nord-irlandais et de la vie difficile dans cette région ("Wasted Life"). Musicalement, c’est une véritable usine à hymnes, parfois brefs (les cinglants "Here We Are Nowhere" durant même pas une minute, "White Noise" moins de deux minutes), avec force riffs tranchants, où la voix bien véhémente et rauque qui caractérise Jake BURNS marque instantanément.

Mais on retrouve aussi trois chansons plus remarquables dans le cadre d’un disque punk. L’anti-lovesong "Barbed Wire Love" au break rigolo véhicule un romantisme exacerbé, voire forcé. Second degré ? C’est fort probable, en tout cas cela fonctionne parfaitement. La chanson reggae typiquement incluse est représentée par "Johnny Was", exceptionnelle reprise de Bob MARLEY au riff énorme, traversée d’un rythme martial en ouverture, d’un solo magnifique en même temps que d'un chant un peu plus mélodique. Enfin, "Closed Groove" est clairement la meilleure chanson de l’album, funky, plus lente et robotique, finalement post-punk déjà, au feeling très GANG OF FOUR et proposant une voix parlée.

Le groupe qui a été rejeté un an auparavant par Island ("Rough Trade" en traite) est devenu un immense succès populaire, participant à une tournée en Grande-Bretagne et recevant de plus en plus d’avis favorables de la part de la presse musicale comme Paul Morley, journaliste au New Musical Express, qui trouve Inflammable Material encore plus décisif que les premiers enregistrements gravés par CLASH, RAMONES ou SEX PISTOLS.

Le problème se posant alors pour le groupe nord-irlandais est simple. Comment confirmer après un tel album ? Comment ne pas avoir l’impression d’avoir tout dit en seulement treize chansons et 40 minutes ? Place au périlleux défi du second album sur lequel tant trébuchèrent.

(… Juste avant que la mort ne frappe, ils avaient allumé la radio pour ne plus penser à cette funeste cargaison siégeant dans leur dos. Au-dessus de l’écriteau 'Explosives', à l’horizon, la fumée dégagée par le taladro embrasé avait été rejointe par une seconde, épaisse, blanche, immanquable. Luigi était un bon gars...)

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- Jake Burns (chant, guitare lead)
- Henry Cluney (guitare, chant)
- Ali Mcmordie (basse)
- Brian Faloon (batterie)
- Andy Kelly (basson sur "alternative ulster)


1. Suspect Device
2. State Of Emergency
3. Here We Are Nowhere
4. Wasted Life
5. No More Of That
6. Barbed Wire Love
7. White Noise
8. Breakout
9. Law And Order
10. Rough Trade
11. Johnny Was
12. Alternative Ulster
13. Closed Groove
14. Suspect Device (single Version)
15. 78 Rpm
16. Jake Burns Interview (part One)



             



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