AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Salam n’est pas a proprement parler un nouvel album de DIAM’S. C’est en effet la Bande originale du documentaire qui vient de paraître sur elle (et auquel elle a largement contribué). Mais, sachant que son précédent album SOS datait de 2009 et que la chanteuse s’était depuis retirée de la carrière musicale en 2012, cela n’en reste pas moins un petit évènement.

Attention pourtant, cet "album" ne ressemble en rien à ce qui a fait la renommé de l’artiste. On ne retrouve en effet pas les titres punchy et incisifs qui étaient sa marque de fabrique et qui ont contribué à son succès.
Le disque est composé à 80% de musique minimaliste et répétitive, principalement des nappes de claviers très épurées et aériennes et des chœurs à peine perceptibles (sauf sur "Salam" où ils se font plus présents et plus impactants). Nous sommes bien là en présence de musiques d’accompagnement et non pas de pièces correspondant au format classique d’une chanson.

Seuls trois morceaux s’approchent un peu de ce format. Tout d’abord "A force de courir" qui s’achève sur des extraits audio de témoignages et d’émissions mentionnant DIAM’S, puis "J’me sens coupable" sur lequel elle pose une voix qui ressemble fortement à une caricature de ce qu’elle faisait par le passé. Et enfin, "De plus en plus", probablement le titre le plus intéressant de l’album. Un monologue dans lequel la chanteuse dépeint le mal-être et les addictions qui ont accompagné et pourri son succès. Bien qu’avec un flow un peu ampoulé, elle déclame avec sensibilité ce texte touchant et bien écrit.

Les instrumentaux, bien qu’assez agréables à écouter, flirtent avec l’anecdotique. Pourtant l’ambiance étrange qu’ils distillent, et qui oscille entre le mystérieux et l’inquiétant, se marie bien avec le côté angoissé et sombre des textes qui émaille les titres "chantés". Clairement nous n’avons pas là affaire à un projet musical à proprement parler. Le but est pour la chanteuse d’accompagner le documentaire qui évoque les problèmes qu’elle a rencontrés (et dont elle ne semble pas totalement être débarrassée) et de communiquer sur son mal-être.

Comme elle l’indique elle-même : "ce n'est pas de la musique, ce sont des textes a cappella que j'ai enregistrés parce que je voulais m'adresser directement aux gens. Et mes producteurs ont fait un habillage musical". De ce fait, cette œuvre ne peut être appréhendée comme un véritable album et doit être plutôt considérée comme le témoignage, que l’on pourra trouver tout autant touchant que malséant, d’un artiste qui n’est pas parvenu à trouver totalement le bonheur au travers de son art.
Pas inintéressant donc, mais plutôt anecdotique.