Voilà près de trente années que KORN et moi vivons une histoire parallèle, jamais essayé de vraiment rentrer dans le monde des cadors du NU Metal, aujourd’hui leader du métal alternatif. Que voulez-vous que je vous dise, j’ai coincé devant le premier album, et même après avoir acheté The Untouchables, pas moyen de faire la part des choses ni de retenir la moindre chanson. Il est bien évident que la longévité du groupe devrait suffire a me convaincre de sa valeur, il est temps que cette gabegie cesse… Personne n’en veut ? Allez le dernier KORN est pour moi, advienne que pourra ! Nous en sommes donc au quatorzième opus de la bande à Jonathan Davies, mais à part ça, inculte que je suis, totalement incapable de vous dire ou nous en sommes… Mais c’est de la zique, ça va le faire !

On va être pragmatique et débuter par les quatre singles, voyons voir, je bite rien au groupe, ça doit être une bonne porte d’entrée non ? "Start The Healing" sort en fin d’année 2021, la vidéo peuplée de technomongers nous plonge dans une ambiance à la Giger, le peintre suisse, ce pied de micro… la mélodie est mignonne, bien tronçonnée et Johnny susurre plus qu’il ne chante, le refrain est assez sympa, c’est très lourd et visiblement sous accordé. "Forgotten" le single suivant est toujours très lourd, propose quelques digressions rythmiques de bon aloi, mais ce n’est pas tout à fait ça, même si on nage en plein nu metal, pas très loin de LIMP BIZKIT finalement.

On continue avec "Lost In The Grandeur", au ton assez pop mais dont le refrain est très réussi et me rappelle certains élans passés et lointains de PARADISE LOST – c’est normal les fans ? C’est globalement la même analyse pour "Worst Is On Its Way", qui ferme la marche des singles, la mélodie est superbe et immédiatement catchy, ce putain de refrain s’insinue dans la caboche avec une force quasi tellurique malgré la biomécanique de la musique, vraiment cool, le titre à retenir de cette livraison, et un des meilleurs de l’année.

Mais question qualité on n’en reste pas là car retentit alors la rythmique cinglante en mode rouleau compresseur qui introduit "Let The Dark Do The Rest", qui se poursuit par des couplets lourds et teigneux, mais la voix claire de Jonathan s’y pose à merveille avec un à propos rare dans le metal lourd. L’arrivée du refrain sur cette noire lourdeur est comme une éclaircie, un bel instant ou les extrêmes se joignent. "My Confession" œuvre dans une syncope permanente, avec des vibes issues du hip hop, un flow sur les couplets, et un aspect plutôt grungy sur le reste du titre. Quelques influences FAITH NO MORE transparaissent de ci de la.

Une efficace symbiose règne sur "Disconnect" entre la voix de Jonathan Davies et les diverses lignes de guitare et de synthés, qui rendent le titre extrèmement mémorisable et addictif. Puis une certaine urgence psychiatrique sous-tend "Hopeless And Beaten" durant son développement, des notes intenses et incisives jaillissent tel des geysers, ponctuant chaque ligne ds couplets. Le joli bridge permet à Jonathan une ligne de chant claire. Le refrain se tient bien et se chante avec Jonathan sur "Penance To Sorrow". Enfin, "I Can’t Feel" le bonus track, nous ramène dans les contrées du lourd, avec un accordage idoine. On y remarque un joli bridge aux consonances presque gothique.

La conclusion coule de source, je suis un ahuri de n’avoir jamais essayé de percer les brumes qui entourent KORN ! Ce jugement sans appel mis à part, il faut admettre que ce quatorzième opus est pétri de qualités, plusieurs titres sont même carrément supérieurs, j’en appelle à "Worst Is On Its Way" dont le refrain tourne en boucle dans ma tête depuis la première écoute ! Impossible de descendre sous le 4 pour cette livraison qui me donne clairement envie d’en découdre avec le groupe californien.