C’est en 2007, soit 3 ans environ après la naissance du duo, que sort Live In New York City aux formats CD et DVD. A l’époque, seuls deux disques sont parus, les très réussis et remarquables Blackfield et Blackfield II, ce qui n’empêche pas les deux amis de s’attaquer à la grosse pomme. Pour être honnête, ils ne jouent pas au Madison Square Garden mais à la 'Bowery Ballroom', salle de 550 places bien garnie pour l’occasion, et qui aura le plaisir de voir interprétés 16 des vingt titres de ces opus (dont un joué deux fois) plus une reprise.

Si la musique, globalement calme et posée, jouée par le groupe ne se prête pas à de grandes extravagances, la version filmée met en évidence si besoin était la nature profonde respective des deux protagonistes : Steven comme d’habitude d’une grande sobriété -jean, tee-shirt et pieds nus-, alors qu’Aviv apparaît en costume-cravate, les yeux pailletés, et se lancera au fil du show dans un effeuillage qui le verra finir torse nu pour les derniers titres.

Malgré de brèves montées de température, l’essentiel du spectacle repose sur la belle interprétation d’une musique parfaitement conçue et réfléchie qui va passer haut la main l’épreuve de la scène, les musiciens en soutien tenant parfaitement leur place sans jamais en faire trop. Steven est comme de coutume parfait dans son chant comme son jeu de guitare, impeccable en rythmiques comme en solo, alors que Aviv joue beaucoup de guitare acoustique et parfois des claviers. Le chant de Steven est, comme sur les disques, prépondérant alors que celui de Aviv souvent plus fragile se révèle extrêmement émouvant à plusieurs reprises. Les deux voix combinées, toujours superbes, se complètent joliment.

Il est difficile de choisir dans le florilège de titres imparables qui nous est proposé. Mes préférences vont à "Miss You" aux mélodie et ambiance magiques, "Blackfield" qui passe magnifiquement l’épreuve de la scène avec un Steven au top, "Glow" particulièrement émouvante, "End Of The World" délicieuse pépite pop, ou encore "Hello", petit miracle d’harmonie dont le refrain et le solo de guitare nous font planer sur un nuage de beauté et d’harmonie. "Where Is My Love" bien dynamisée, "Open Mind" et "My Gift Of Silence" sont tout aussi superbes.

Rayon curiosités, la reprise de "Thank You" de Alanis Morissette, déjà enregistrée par Steven, est ici parfaitement à sa place, dans une belle filiation et un joli hommage au résultat magnifique tant le Britannique s’approprie le titre. En définitive, tout est recommandable ici, aucun titre n’est en retrait ni superflu. La densité remarquable du répertoire du duo nous offre de superbes moments.

Ce premier Live correspondait à une époque où BLACKFIELD nourrissait les plus grands espoirs, l’investissement d'Aviv et de Steven comptant pour beaucoup dans la réussite du projet. On sait que, les choses ayant évolué peu à peu, les sommets espérés n’ont pas été atteints au point de considérablement limiter les prestations Live de notre duo.
Il nous reste ce beau témoignage à savourer sans modération, car rien ne dit qu’il ne restera pas unique dans la carrière de BLACKFIELD.