Lorsque Aviv GEFFEN et Steven WILSON, les deux amis, se retrouvent quatre ans après le dernier album de BLACKFIELD, la situation a bien changé pour Steven : il est désormais embarqué dans sa carrière solo, et est en train de finaliser son second album, le monumental et complexe Grace For Drowning. Du coup, le projet BLACKFIELD repose plus que jamais sur les épaules d’Aviv qui partage avec Steven une vision pessimiste du monde qui les entoure, mais l’exprime différemment, à travers une musique plus simple et beaucoup moins élaborée. Mais ne nous y trompons pas : l’Israélien a une vraie patte, un don pour écrire des mélodies et des refrains joliment addictifs, et pour installer de belles ambiances souvent tristes mais profondes et émouvantes.

Welcome To My DNA, au titre en forme de profession de foi et à la pochette dans les nuages, permet à Aviv de s’exprimer pleinement, puisqu’il compose dix des onze titres de l’opus, mais en laissant le lead vocal à Steven sur la plupart des morceaux, ne s’en réservant que deux. On reconnaît par ailleurs la production et les arrangements d’orfèvre du Britannique, même si Aviv s’occupe le plus souvent des cordes.

Le résultat ? Eh bien, comme pour les deux premiers opus du duo, on ne peut qu’être séduits par les mélodies et harmonies superbement troussées au long d’un disque d’excellent niveau, où rien ne sort réellement du lot, mais rien ne vient non plus déparer à l’ensemble, chaque pièce ayant quelque chose d’attractif, et l’ensemble s’écoutant parfaitement sans aucun temps faible.

Si je devais choisir, je m’arrêterais sur le superbe instrumental "Blood", assez pêchu et gorgé de mélodies orientales associées à une grosse guitare bien rock. Mais j’aime aussi beaucoup "Zigota" à la veine légèrement progressive et aux riches orchestrations qui tissent une superbe ambiance, "DNA", chanson douce et assez triste à la superbe mélodie, ou encore "Glass House", titre introductif à l’orchestration très classe et aux jolis chœurs en canon sur la fin.

"Waving", seul titre de Steven, nous séduit avec sa guitare sèche et son refrain plus dynamique et entraînant que le reste du disque, alors que "Rising On The Tide" est au contraire lent et intime, mais doté d’une mélodie superbe. Sur "Go To Hell", Aviv crache son mal-être à la face du monde par le biais de paroles très violentes, alors que son chant écorché et légèrement chevrotant sur "Dissolving With The Night" s’avère néanmoins extrêmement émouvant, le reste du morceau étant superbe.
"Far Away", "On The Plane" et "Oxygen" sont également fort recommandables, toujours dans la tonalité douce-amère qui caractérise le travail du duo, et portés par des mélodies et arrangements simples, mais irrésistiblement séduisants.

Aviv GEFFEN avait fondé beaucoup d’espoirs sur ce disque, se lançant avant sa sortie dans de tonitruantes déclarations quant à sa qualité et à son inéluctable succès, Steven restant comme de coutume plus réservé, et surtout probablement plus concerné par son œuvre solitaire. La déception a dû être grande face à la relative indifférence avec laquelle l’opus fut accueilli. C’est dommage car il est totalement addictif, donne envie d’y revenir souvent et révèle de jolis trésors, passée la première impression un peu mitigée que son atmosphère morose peut générer.
Du coup, je suis bien ennuyé pour le noter, je vais tout de même rester sur un 4 car il n’est en rien inférieur à l’opus précédent, même si la note réelle est plus proche de 3,5.