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1990 The Rembrandts

The REMBRANDTS - The Rembrandts (1990)
Par LE KINGBEE le 16 Février 2023          Consultée 451 fois

Au début des nineties, plusieurs formations issues de Los Angeles tentent de se démarquer de la production dite de masse, avec plus ou moins de réussite. Outre The BANGLES, SOCIAL DISTORTION ou The Blasters *, The REMBRANDTS connaissent un petit moment de notoriété avec un premier éponyme édité par Atco.

Si certains chroniqueurs toujours rapides à dégainer le colt et à déverser un wagon de clichés ont cantonné les REMBRANDTS dans le tiroir des duos, c’est aller vite en besogne, même si Danny Wilde et Phil Solem sont assurément les têtes pensantes du groupe.

Après avoir œuvré au sein de Kyxx, groupe formé avec des potes de lycée, Danny Wilde intègre The Quick, enchaîne avec The Three O’Clock ** et Great Buildings, deux expériences qui tournent court avec un album à la clef pour chacune des entités mais qui mettent à jour la rencontre entre Wilde et Solem. Wilde traverse les eighties sans faire de grosse vague, il enregistre pour Island Records, puis la firme de Chris Blackwell le refourgue à Geffen. A cette époque, le label de David Geffen mise sur de nouveaux artistes (ASIA, Kylie MINOGUE) et ne s’intéresse que très peu au guitariste, préférant investir sur de gros noms (Elton JOHN, CHER, Irene Cara) et des groupes de Hardos souvent lancés par MTV (WHITESNAKE, Tesla, GUNS N’ ROSES).
Solem et Wilde qui sont toujours restés en contact décident de remettre le couvert. Les deux amis forment The REMBRANDTS fin 1989 et s’attachent à composer de quoi sortir un disque. Les deux amis sont rejoints par le batteur Pat Masteletto, ancien membre de XTC et COCK ROBIN, sur les conseils de Doug Fieger, tandis que l’organiste David Zeman (ex-Gin Blossoms) vient grossir le reste du combo.

Enregistré entre mars et mai 1990 dans le home studio de Danny Wilde, ce premier éponyme rencontre un certain succès, les programmateurs radios tombant sous le charme de "Just The Way It Is, Baby". Avec ses doux riffs de guitare, une mélodie simple mais accrocheuse et un refrain répétitif qui ne va pas chercher midi à quatorze heures, le titre connaît les honneurs des charts de nombreux pays et, pour une fois, c’est chez nous qu’il grimpe sur les plus hautes sphères. Avec ce titre, c’est le plein de fraîcheur que nous offre le groupe avec son intro bon-enfant débutant comme un conte de fée parsemé d’un chorus entêtant : Do you remember once upon a time - When you were mine ? – Baby - That's just the way it is, baby, whoa, whoa.
Si les radios et les télés se sont entichés du single "Just The Way It Is, Baby", transformant la chanson en un hit imparable, cela semble bien réducteur. En fait, les Rembrandts nous proposent une belle escapade entre la Mersey et la Bay Area, une excursion pleine de contraste entre l’humidité du fleuve Liverpuldien et la diversité du Sud Californien traversé par ses plages en bordure du Pacifique, des chaînes de montagnes en passant par des vallées arides jusqu’au désert de Mojave.

"Save Me", chanson sur la solitude, pourrait servir de pont avec le futur répertoire des 4 Non Blondes, autre groupe de la Bay Area. "New King" évoque par sa rythmique un autre voisin célèbre en la personne des KNACK, rien d’anormal Pat Masteletto ayant joué avec Doug Fieger et Berton Averre.
De l’autre côté de l’Atlantique, les BEATLES demeurent une influence pour les Californiens, plusieurs titres pourraient en effet provenir d’une galette de Fab Four : "Someone", "Every Secret Thing", une ballade typique de la Californie, réussit le tour de force de se déverser dans la Mersey, le principe des vases communicants, un titre qui rappelle les BANGLES. Le court "Goodnight" (à peine 90 secondes) évoque certains titres de George HARRISON. L’accordéon en arrière-plan de "Show Me Your Love" sert de passerelle entre Lloyd COLE et les Heartbreakers de Tom PETTY. "If Not For Misery", une ballade pop, invoque l’univers de Badfinger, groupe gallois ayant enregistré pour Apple.

La formation s’offre un petit interlude d’une vingtaine de secondes avec l’instrumental "Moonlight On Mt. Hood" joué tout en délicatesse et en acoustique. On se demande juste pourquoi l’avoir affublé d’un tel nom, le Mont Hood étant un volcan endormi de l’Oregon ayant servi de décor au film de Kubrick "Shining".
Les REMBRANDTS nous offrent également quelques petites douceurs pop dont l’âme semble se balancer entre l’inhalation des embruns de l’océan et celle du macadam urbain de Los Angeles. "Burning Timber" ou "Confidential Information" évoque CROWDED HOUSE. Si le groupe diffuse une coloration Synthé Electro Pop sur "Everyday People", le message d’espoir et l’appel à la liberté chanté par Danny Wilde et Phil Solem viennent en contre-pied de la production du moment, souvent agressive, pessimiste voire apocalyptique. Si les références à la chute du Mur de Berlin apparaissent clairement, les paroles finales insistent sur le pouvoir d’un peuple constitué de gens ordinaires, genre revendiqué par les quatre musiciens.
En guise de final, le groupe s’offre un mini feu d’artifice avec "Follow You Down" ; si le tempo monte d’un cran, on nous parle ici de la symbiose, sorte d’âme sœur, que peuvent vivre deux êtres.

Ce premier jet rafraîchissant et plein de simplicité se démarquait d’une production de masse où l’esbroufe, la surenchère, l’agressivité, des textes souvent vides de sens allaient devenir les maîtres mots d’une décennie musicale pauvre et sans imagination réelle. Les Rembrandts n’ont rien inventé, le jeu de guitare et les mélodies reposent sur deux recettes bien connues : le Power Pop et le Jangle Pop, registre dont les fers de lance avaient pour nom The EVERLY BROTHERS, The BEATLES, The BYRDS. Le jeu en arpège, une production presque trop humble, des mélodies simples et des textes abordant le plus souvent les relations du quotidien constituent de bonnes marques de fabriques. Certains auditeurs décèleront à raison d’autres influences (The BANGLES, The MONKEES, 4 NON BLONDE et pourquoi pas Scott McKenzie). La rumeur prétend que Kevin Bright, producteur de séries télé et grand fan du groupe, fit des pieds et des mains pour que les REMBRANDTS lui concoctent le thème de la sitcom Friends avec "I’ll Be There For You", titre qui propulse le groupe au rang de vedette.


*Ce ne sont que des exemples, les premiers qui me sont venus à l’esprit.
**Le groupe prendra un nouveau nom Salvation Army.

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   LE KINGBEE

 
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- Danny Wilde (chant, guitare, basse, percussions)
- Phil Solem (chant, guitare, basse, claviers)
- Pat Mastelotto (batterie, percussions)
- David Zeman (piano, orgue, accordéon)


1. Just The Way It Is, Baby
2. Save Me
3. Someone
4. Show Me Your Love
5. New King
6. Every Secret Thing
7. If Not For Misery
8. Moonlight On Mt. Hood
9. Goodnight
10. Burning Timber
11. Confidential Information
12. Everyday People
13. Follow You Down



             



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