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SUPERSILENT - 6 (2003)
Par ONCLE VIANDE le 1er Février 2008          Consultée 4313 fois

Rune Grammofon est un label formidable. Cette petite structure norvégienne s’est spécialisée dans les musiques improvisées et promeut les formations locales. Supersilent en incarne l'excellence. Ses quatre membres se retrouvent ponctuellement pour déjouer les pièges de l’habitude et de la redite. Chaque album est le résultat d’un saut dans l’inconnu, un acte vierge forgé dans l’instant, un recommencement. Cette approche en fait un groupe de jazz à part entière, la manière décidant du résultat et non l’inverse.

Le recours aux comparaisons est toujours fastidieux. Ce sixième album rend pourtant l’exercice inévitable tant il est riche d’évocations : le Brian Eno de « On land », le Pink Floyd de 1968 / 1970, le Soft Machine de « Third », le Talk Talk seconde manière ou le Miles Davis le plus atmosphérique. Autant de références crucifieraient l’originalité d’un disque. « 6 » n’en souffrira pas le moins du monde. Il propose d’une pièce ce que chaque artiste cité était inapte à offrir hors de son domaine de prédilection. Soft Machine n’a jamais été aussi planant, Pink Floyd aussi audacieux, Eno aussi jazz et Davis aussi électronique.
« 6 » rappelle les grandes heures du rêve mandarine. Supersilent retrouve la rugosité dont la bande à Froese s’est trop tôt départie. Les textures, le grain, le son organique et abrasif ; cette rudesse qui fait toute la différence entre le beau et l'agréable. Sa propension aux expérimentations poussées l’éloigne néanmoins de la scène planante berlinoise, tandis que le travail percussif et la trompette achèvent de le jazzifier.
Supersilent cultive un athématisme total. Pochettes vierges aux couleurs changeantes, notes techniques et code barres au verso, albums chiffrés et titres numérotés à la Cluster. Un silence graphique en forme de pureté.
Ce sixième opus est un cas isolé dans la discographie du groupe. Il y propose pour la première fois une musique sensible. Le disque est doté d’un pouvoir magnétique qui séduira grand nombre de rêveurs, et il est probable que beaucoup n'iront pas plus loin tant le reste de sa production est différente et ardue.
Le minimalisme souvent invoqué pour justifier l'absence de contenu n’a pas sa place ici. La musique des norvégiens est animée d’une puissante vision. Jazz par le geste, électronique par les outils et ambient par les objectifs, elle ne se contente pas d’occuper l’espace mais tend vers un but et construit un discours. Les formes naissent, s'épanouissent et meurent, évoquant les cycles de phénomènes naturels.

Il y a là quelque chose de mystique. « 6 » ignore les tentations de son époque et s’inscrit dans l’intemporalité. Il ne conserve que les éléments primordiaux, incorruptibles, ceux que le temps finit par laver du superficiel. Six déserts de glace, six paysages polaires sous le soleil de minuit. L’éternité figée. La beauté à l’état pur.

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   ONCLE VIANDE

 
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- Ståle Storløkken (claviers)
- Helge Sten (électronique)
- Jarle Vespestad (batterie)
- Arve Henriksen (trompette)


1. 6.1
2. 6.2
3. 6.3
4. 6.4
5. 6.5
6. 6.6



             



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