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RAP, HIP-HOP  |  STUDIO

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BEASTIE BOYS - Paul's Boutique (1989)
Par SASKATCHEWAN le 18 Janvier 2008          Consultée 6856 fois

Après une tournée décriée par l’Amérique bien pensante (sans doute la faute à ce pénis rose géant qui ornait la scène), les Beastie Boys rejoignent les studios pour leur deuxième album. Leur premier opus, Licensed To Ill, succès immédiat auprès du grand public, se basait avant tout sur des beats simples avec un goût prononcé pour la repompe et pour les paroles débiles. Quittant le tout jeune Label Def Jam pour rejoindre une grosse pointure (Capitol), tout laissait croire que le groupe allait persévérer sur la même voie, mais c’était sans compter la folie originelle de nos trois ex-punks. Autre facteur important : les Beastie Boys déménagent, au revoir New York, bonjour Los Angeles : ses plages, Hollywood et surtout, le Gangsta Rap. Pourtant, on imagine mal les trois petits blancs de Brooklyn aller se frotter aux NWA, 213 et consorts sur leur terrain, tant les univers musicaux sont éloignés.

Et le miracle se produit, nos trois jeunes larrons toquent à la porte des Dust Brothers, producteurs émérites de la Cité des Anges. Pas impressionnés, ils demandent à ces derniers de réaliser l’instrumentation de Paul’s Boutique plutôt que de se consacrer à leur premier album. Au final, on obtient l’album de rap le plus riche jamais produit : des tonnes de samples empruntés à la Soul, au Hip-Hop, au Funk, au Rock, au Hard-Rock, au Punk et des paroles qui vont de références en références : Elvis, New-York, Newton, Mac Donald,…

On retrouve quand même quelques traits bien particuliers des Beastie Boys : la voix criarde de Ad-Rock, le ton décalé des paroles (plus déjantées que débiles sur cet album) et les influences Hard-Rock, sur Looking Down The Barrel Of A Gun notamment. Du côté des changements, il y a bien sûr cette multitude de couches de samples, mais aussi l’abandon relatif des mélodies « faciles » pour une plus grande richesse de composition, avec l’apparition d’innombrables breaks. Autant dire qu’un tel album, dans le Rap actuel, relèverait de l’impossible. L’application de plus en plus stricte des droits d’auteurs, plus au bénéfice des compagnies que des artistes, rend toute tentative de sample libre presque criminelle. Déjà en 1989, les Beatles se fâchèrent du pillage de leurs meilleurs morceaux par le groupe. Capitol, déçu (le mot est faible) de la nouvelle orientation artistique des Beastie Boys, mit le minimum de moyens dans la promotion du disque, ce qui ne l’empêcha pas de se forger une solide réputation à New York comme à Los Angeles.

Et pour cause, peu d’albums de rap peuvent soutenir la comparaison avec Paul’s Boutique. Des titres comme The Sounds Of Science, Egg Man, Looking Down The Barrel Of A Gun sont intemporels, on ne se lasse pas du flot ininterrompu de paroles des trois membres du groupe à la fin de The Sounds Of Science, de l’élan délirant de l’homme œuf, des guitares tonitruantes de Looking Down… On retiendra également l’histoire originale de Johnny Ryall, le rap old school dans toute sa splendeur sur Shake Your Rump, l’ambiance paradisiaque et les paroles narcissiques de Car Thief, le duo What Comes Around/Shadrach et leurs samples Soul et Jazz. Hormis les bien monotones High Plains Drifter et 3-Minute Rule, Paul’s Boutique ne connaît pas de véritable baisse de régime et s’érige en monument du rap old school face à la montée en puissance du Gangsta Rap.

Il fallait au moins un titre fleuve pour confirmer l’évidence : Paul’s Boutique est grand, les 12 minutes de B-Boy Bouillabaisse le soulignent. Divisé en 9 parties, le morceau est un album dans l’album : on passe frénétiquement sur toutes les influences du groupe, avec une ébauche de ce que donneront leurs futurs travaux instrumentaux. On retrouve une multitude de samples empruntant à tous les genres, tels qu’un piano de saloon ou une basse particulièrement groovie, mais aussi des extraits live et du multivocalisme (ou human beat box, imitation de divers sons avec la bouche).

Avec Paul’s Boutique, les Beastie Boys fixent une pierre angulaire du Hip-Hop bien au-delà du « fart rap » et du punk des débuts. Loin des roulements de mécaniques des rappeurs de la Côté Ouest, les B-Boys sont un groupe à part dans le paysage du Rap au côté de Jurassic Five, The Roots et A Tribe Called Quest. Il ne tient qu’à vous d’explorer une discographie riche de quelques pépites exceptionnelles dont Paul’s Boutique n’est qu’un aperçu.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Adam 'ad-rock' Horovitz (chant)
- Adam 'mca' Yauch (chant)
- Michael 'mike D' Diamond (chant)
- The Dust Brothers (sampling)


1. To All The Girls
2. Shake Your Rump
3. Johnny Ryall
4. Egg Man
5. High Plains Drifter
6. The Sounds Of Science
7. 3-minute Rule
8. Hey Ladies
9. 5-piece Chicken Dinner
10. Looking Down The Barrel Of A Gun
11. Car Thief
12. What Comes Around
13. Shadrach
14. Ask For Janice
15. B-boy Bouillabaisse



             



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