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BLUES-ROCK  |  STUDIO

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1990 Shake Your Money Make...
1992 The Southern Harmony ...
1994 Amorica
1999 By Your Side
2000 Live At The Greek
2001 Lions
2022 1972
 

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The BLACK CROWES - Shake Your Money Maker (1990)
Par JASPER LEE POP le 24 Avril 2023          Consultée 897 fois

C’est entendu, en 1991, la bombe nucléaire Nevermind larguée depuis la forteresse volante NIRVANA atomise les garnisons du Hair Metal qui occupaient les ondes de l’Amérique blanche depuis la percée du Metal Health de QUIET RIOT en 1983. Et quand on se souvient que la troisième vague qui sévissait alors était constituée entre autres de FIREHOUSE, TRIXTER, SOUTH GANG et NELSON (j’en ai des haut-le-cœur rien que d’évoquer les gamins jumeaux de Willie), on ne peut que remercier Kurt et ses copains pour le coup de balai salvateur. Oui mais attention, avant l’offensive de Seattle, il y eut des coups de semonce pour alerter du ras-le-bol et l’un des plus significatifs fut tiré depuis Atlanta un an auparavant.

The BLACK CROWES, c’est avant tout le bébé des frangins Robinson, duo de jeunots talentueux et vraies têtes à claques, version américaine des frères Gallagher quelques années plus tard. Chris, fanfaron de quarante kilos tout mouillé, a le gosier de Rod Stewart et la gouaille arrogante de Mick Jagger. Rich, le taciturne, est plus effacé et se concentre sur la composition pour sortir de l’ombre de son aîné grande gueule de trois ans. Les deux s’adorent et se détestent et seront toujours bien emmerdés de n’être jamais aussi bons qu’ensemble. Fondé en 1984, le groupe qui se nomme alors Mr. Crowe’s Garden est rejoint par le batteur Steve Gorman en 1987 et se fait repérer par le producteur George Drakoulias, le protégé de Rick Rubin qui vient de quitter le label Def Jam pour fonder Def American.

Principal compositeur, Rich Robinson a dix-neuf ans quand le groupe entre en studio pour enregistrer leur premier méfait et ce qui saute justement aux oreilles, c’est la fraîcheur de la musique proposée ici. Une fraîcheur bien évidemment toute paradoxale puisque le groupe n’invente rien et qu’il fait du neuf avec du vieux (en gros un mariage des FACES, de Southern Rock avec une pointe d’AEROSMITH canal historique) mais dès les premiers accords de « Twice as Hard » en open tuning hérités de Keith Richards, c’est pour l’auditeur de l’époque qui saturait des clichés éculés du Metal US un véritable bol d’air. Que dis-je, une libération !

Derrière cette entame parfaite, tout l’album défile sans un seul temps mort, témoignage d’un groupe touché par la grâce et mené par un chanteur insolent sûr de son talent. « Jealous Again » gorgée de Soul et de R’n B, « Could I’ve Been so Blind » et son intro faussement débonnaire, le Stonien « Sister Luck » qu’on prendrait pour un inédit de Sticky Fingers, le boogie « Thick n’ Thick », la ballade de rigueur « She Talks to Angels » qui émeut en abordant l’addiction à l’héroïne d’une jeune fille avec un texte poignant (« She’ll tell you she’s an orphan after you meet her family », c’est pas beau ça ?), la cover speedée du « Hard to Handle » d’Otis Redding (clin d’œil à un autre natif de Géorgie) qui s’est imposée depuis comme sa version définitive, « Seeing Things » et ses chœurs gospel, « Stare it Cold » qui finit en cavalcade, l’album se termine trop vite comme trop souvent les bonnes choses, le tout agrémenté du piano et de l’orgue de Chuck Leavell venu prêter trois jours durant une main forte et expérimentée à ce combo de jeunes loups novices.

Et comme si cela ne suffisait pas, Shake Your Money Maker bénéficie d’une production certifiée bio qui défie le temps avec un mixage signé Brendan O’Brien, future figure incontournable de la production de la décennie qui commençait et qui pour l’anecdote signe le solo de « Hard to Handle » alors que Jeff Cease était déjà reparti chez lui (O’Brien est crédité « a potpourri of instruments »).

The BLACK CROWES raflent la mise en s’adressant tout à la fois au public Metal (1) et à celui des nostalgiques du Classic Rock. C’est le jackpot, l’album s’écoulera à plus de cinq millions d’exemplaires. Et dire que ce n’était qu’un échauffement.

La raison invite à un 4/5 pour ménager la progression de son successeur mais on pourrait tout autant envoyer balader la raison avec un 5/5.


(1) Ils feront partie en Europe de l’affiche des Monsters of Rock aux côtés d’AC/DC, de METALLICA, QUEENSRYCHE...

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   JASPER LEE POP

 
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- Chris Robinson (chant)
- Rich Robinson (guitare)
- Johnny Colt (basse)
- Jeff Cease (guitare)
- Steve Gorman (batterie)
- Chuck Leavell (piano, orgue)
- Laura Creamer (chœurs)
- Brendan O'brien (divers)


1. Twice As Hard
2. Jealous Again
3. Sister Luck
4. Could I've Been So Blind
5. Seeing Things
6. Hard To Handle
7. Thick N'thin
8. She Talks To Angels
9. Struttin' Blues
10. Stare It Cold



             



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