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2023 Seven
 

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2014 Better Days Comin'

WINGER - Seven (2023)
Par BRADFLOYD le 29 Mai 2023          Consultée 918 fois

Je ne sais pas si une vidéo peut tout changer. En l'occurrence celle de "Nothing Else Matters" de METALLICA où Lars Ulrich s'amuse, goguenard, à récupérer des fléchettes lancées sur la bobine de Kip WINGER. Je ne sais pas si cette vidéo a eu une quelconque influence sur la carrière de WINGER, groupe de hair metal à la limite du glam, toujours est-il qu'il fait partie de cette cohorte de formations n'ayant pas eu le succès qu'elles méritaient, parce que trop pop pour du metal, trop mélodiques et pas assez burnées dans une époque où le grunge allait tout balayer sur son passage. Le paradoxe étant que "Nothing Else Matters" est aussi pop que possible et a contribué à quelque peu adoucir le propos de METALLICA qui bénéficiait, pourtant, d'une fan base conséquente dans un registre qui n'avait rien à voir avec ce titre. Donc, WINGER a été moqué, vilipendé, au même titre que DARE, TRIUMPH, CINDERELLA ou HAREM SCAREM, pour ne citer que les plus emblématiques de leurs contemporains. Alors que leurs qualités mélodiques étaient très largement au-dessus de la moyenne.

Revenons sur cet opus qui est sorti en ce 5 mai 2023. Opportunément nommé Seven, celui-ci fait suite à l'excellent Better Days Comin', sorti quand même il y a 9 ans déjà, et ne dépareille pas par rapport aux précédents disques du groupe. Je dirais même qu'il est un poil meilleur que son grand-frère qui ne manquait pourtant pas de qualités. Espérons juste qu'il ait un destin plus heureux que ses prédécesseurs. Surtout, il voit la formation historique se reformer pour le plus grand bonheur des fans, avec le retour du clavier Paul Taylor. Pour info, ce groupe qui n'a sorti que 7 albums depuis 35 ans (je ne compte pas le Very Best Of de 2001, le Demo Anthology de 2007, ni même le Live de 2008), est une vraie bande de potes très largement utilisés dans d'autres formations : Kip WINGER (ALICE COOPER, ALAN PARSONS et en solo), Rod Morgenstein (DIXIE DREGS, RUDESS MORGENSTEIN PROJECT, STEVE MORSE BAND), Reb Beach (WHITESNAKE ou l'excellent combo BLACK SWAN, DOKKEN, NIGHT RANGER, THE MOB), John Roth (BLACK OAK ARKANSAS, GIANT) et Paul Taylor, alias Paul Horowitz, (ALICE COOPER, Kane Roberts, Aldo Nova). Surtout, cette diversité de participations, Kip WINGER s'étant même tourné vers l'écriture de musique dite classique, permet à WINGER d'avoir sa propre signature, reconnaissable entre mille, bénéficiant de multiples influences pour le grand bien de nos cages à miel. D'autant plus que Kip WINGER possède une voix plutôt médium avec un grain légèrement éraillé, que j'ai toujours considérée comme une des plus belles voix. Sachant que je suis particulièrement difficile sur ce point, préférant l'instrument plutôt que la voix en musique. Mais lui, il y a un truc.

Seven est donc un album hautement recommandable. Que ce soient dans les tempi rapides ("Proud Desperado", "Heaven's Falling", "Resurrect Me", "Stick the Knife in and Twist" et son hymne de stade), mid-tempi ("Tears of Blood", "Voodoo Fire", "It's Okay", "One Light to Burn") ou lents ("Broken Glass", "Do or Die"), voire à mi-chemin entre les deux derniers ("Time Bomb", "It All Comes Back Around"), ce disque respire la mélodie. Ces mecs-là savent écrire des chansons, les produire et chacun dans son domaine fait un boulot irréprochable. Le tout savamment enluminé par les soli de guitare de Reb Beach qui tient la baraque et fait preuve de ses grandes qualités guitaristiques pour une musique sans âge. Attention, ce n'est pas péjoratif. Je vous fiche en effet mon billet que dans 20 ans, cette musique sera toujours actuelle. Indémodable. Parce que nous sommes loin du glam et du hair metal. Tout comme EUROPE qui a opéré et réussi sa mue, WINGER joue une musique beaucoup plus adulte qu'à la fin des '80, une musique qui flirte parfois avec le prog ("It All Comes Back Around"), particulièrement bien construite et qui s'insinue dans notre cerveau pour ne point s'y échapper. Tout le contraire du dernier METALLICA dont le dernier album contient des titres très loin d'être hautement mémorisables. Là, on se surprend, au second passage du CD, d'en retenir les variations, voire fredonner les mélodies, surtout les plus enjouées.

Et surtout, écoutez-moi ce travail sur les voix. Pas seulement celle de Kip, mais celles des autres protagonistes, à l'unisson, à l'instar du meilleur de QUEEN. Des voix (sur "It's Okay", Reb Beach y va de son couplet) auxquelles répondent les guitares, parfois en twin. Ecoutez ce travail sur le titre "Stick the Knife in and Twist". Hyper jouissif. Honnêtement, même si certains titres peuvent paraître convenus (on n'invente plus grand-chose en 2023), on ne peut que reconnaître le savoir-faire du groupe pour faire dans le lourd, mais avec subtilité, ce qui n'est pas forcément paradoxal.

Chaque titre pourrait être un tube en puissance, renvoyant parfois à des albums anciens de WINGER, voire au travail en solitaire de son leader. Seven devient, en quelque sorte, une sorte de chaînon manquant et un condensé de la carrière du combo. Mais s'il y a un titre à sortir du lot, et qui justifierait à lui seul l'achat du skeud, c'est bien "It All Comes Back Around". En 7'30, ce titre nous transporte au-delà des mots. Pas besoin d'aller voir sur YouTube le clip l'accompagnant, la musique se suffit à elle-même. Mais allez-y tout de même, vous apprécierez. Démarrant doucement au piano, la chanson prend vraiment son envol vers 3'30, préfigurant les deux dernières minutes où Reb Beach tricote son manche de manière impressionnante. Un très très grand titre à mettre au crédit de WINGER.

Vous l'aurez compris, pas besoin de détailler chaque morceau. Ce serait inutile. En moins d'une heure, l'auditeur que je suis a eu le temps de se prendre plusieurs baffes dans la tronche. Et, Dieu, que cela fait du bien !!! Un 4,5 des familles pour ce disque de très grande classe d'un groupe de grand talent. C'est très largement au-dessus des daubes qu'on nous sert à longueurs d'ondes et une audience plus large n'en serait que largement méritée. Mais, parfois, et sans faire le Caliméro, la vie dans le monde de la musique est trop injuste. Mais c'est la vie.

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   BRADFLOYD

 
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- Kip Winger (chant, basse, claviers, guitare acoustique)
- Paul Taylor (claviers, guitare)
- Rod Morgenstein (batterie)
- Reb Beach (guitare, chant)
- John Roth (guitare, chant)


1. Proud Desperado
2. Heaven’s Falling
3. Tears Of Blood
4. Resurrect Me
5. Voodoo Fire
6. Broken Glass
7. It’s Okay
8. Stick The Knife In And Twist
9. One Light To Burn
10. Do Or Die
11. Time Bomb
12. It All Comes Back Around



             



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