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1971 Performance: Rockin' The Fillm...

HUMBLE PIE - Performance: Rockin' The Fillmore (1971)
Par LE KINGBEE le 10 Juin 2023          Consultée 502 fois

Suite à la dissolution des SMALL FACES, début 69, le chanteur guitariste Steve Marriott fait appel à Peter FRAMPTON, guitariste qu’il avait vainement essayé d’intégrer à son ancien groupe ; ils sont rejoints par le bassiste Greg Ridley (ex-VIP’s et SPOOKY TOOTH) et Jerry Shirley, un batteur d’à peine 17 ans en provenance d’Apostolic Intervention avec, à la clef, le lancement de HUMBLE PIE.
Si les deux premiers 45-tours sont des échecs relatifs, le groupe s’impose avec "Natural Born Bugie" qui décroche la 4ème place des charts anglais. Le quatuor enchaîne avec deux albums édités en grande pompe par Immediate Records. Malheureusement, le label d’Andrew Loog Oldham, ancien manager des STONES, est victime d’une monstrueuse faillite dès 1970 et met la clé sous la porte. HUMBLE PIE atterrit chez A & M Records.
A & M édite un éponyme, resté célèbre pour sa pochette issue d’une peinture en noir et blanc de l’illustrateur Aubrey Beardsley associé à l’Art Nouveau ; malheureusement, ce disque n’enthousiasme ni la critique ni le public. Sous la direction du producteur manager Dee Anthony, un adepte des longues tournées à l’américaine, la formation pousse les décibels, réglant les amplis au max. Trois singles sont publiés par A&M mais aucun titre ne parvient à accrocher les charts américains.

Devant ce manque de réussite, Dee Anthony et Steve Marriott décident de pousser les décibels en œuvrant dans une optique résolument Blues Rock à connotation Hard. Le résultat ne se fait pas attendre avec un concert capté à New York au Fillmore East, les 28 et 29 mai 1971. Publié sous la forme d’un double-album avec double pochette ouvrante, la couverture met en avant le nom du groupe écrit en lettres blanches sur fond noir. Traduisible par Amende Honorable, HUMBLE PIE a secoué le Fillmore, un titre suffisamment dithyrambique pour attirer les foules et qui permet au disque de se vendre comme du petit pain. Le disque se classe à la 21ème place des classements US, chose rare pour un double à l’époque, et intègre le Top 40 en Angleterre.

Ce double ne propose que sept titres : 3 sur la face A, 1 sur la B, 1 sur la C et 2 sur la D. D’entrée, un Steve Marriott totalement décomplexé lance les hostilités avec "Four Day Creep". Il faut avoir une imagination débordante pour reconnaître le "Fore Day Creep" du pianiste Jesse Crump chanté par Ida Cox, un titre gravé par la Paramount en 1927. Steve Marriott met le feu à la salle avec "I’m Ready", grand classique de Willie DIXON enregistré en septembre 54 par Muddy WATERS. Là encore, la corrélation avec le titre d’origine avec l’harmonica de Little WALTER et les baguettes du métronome Fred Below semble très éloignée. Marriott et ses sbires nous assènent un vrai titre d’Heavy Blues dans lequel chaque membre réfute toute subtilité. Un morceau dépassant les 8 minutes et qui semble avoir mis la salle à genoux. Dernière piste de la face A et seule compo du groupe, "Stoned Cold Fever" se révèle comme une Blues Rock patiné de guitare saturée. On s’aperçoit que Marriott n’oublie pas de soigner son auditoire, n’oubliant pas de préciser que l’album figure sur Rock On, un album sorti deux mois plus tôt.

La face B se consacre à "I Walk On Gilded Splinters", un long titre de 23 minutes et des broutilles issu du premier disque de DR. JOHN. Bien évidemment, le titre est vidé de toutes ses nuances Voodoo et de ses diverses influences NOLA au profit d’un Acid Blues Rock entrecoupé de nombreux breaks. Si certaines vocalises parfois très hautes évoquent le timbre de Robert PLANT, Marriott s’offre un long solo d’harmonica, bien épaulé par la basse de Greg Ridley et les claquements de mains d’un public acquis à la cause de son groupe. Une relecture faite d’improvisation nous conviant à un autre paysage par rapport aux reprises de CHER ou Johnny JENKINS.

La face C débute par une annonce publicitaire, Steve Marriott déclamant que le prochain titre figure sur Rock On. Grand classique de Muddy WATERS enregistré en février 1950, "Rollin’ Stone" * demeure son premier 78-tours enregistré par Chess Records. Inspiré par "Catfish Blues" de Robert Petway, le morceau a été mijoté à toutes les sauces quel que soit son intitulé. Quelques semaines avant qu’HUMBLE PIE ne reprenne le titre sur scène, les anglais de STACK WADDY revisitaient complètement la chanson, la plongeant dans la marmite d’un Blues Rock décapant. Pendant plus de 16 minutes, le groupe s’offre une longue litanie, les paroles changent de l’original mais Marriott parvient à nous décrire un décor hallucinant dans lequel les femmes aimeraient bien attraper ce beau poisson chat dans leurs filets.

Deux pistes viennent décliner la face D : "Hallelujah (I Love Her So)", hit de Ray CHARLES accommodé depuis 56 aux combinaisons les plus inimaginables. Si les deux guitares distillent encore de belles envolées, le tempo se retrouve adouci. Aux deux tiers du morceau, le tempo ralentit pour permettre au public de se lancer dans un clap-hand. Pour un peu, on se croirait à l’église. Certains trouveront probablement un pont entre ce grand classique de la musique populaire américaine et la mélodie de "Get It Over Baby" enregistrée trois ans plus tôt par Ike TURNER. Dernier titre avec une seconde incursion dans le répertoire de Ray CHARLES. En août 66, Nick Ashford enregistre pour Verve "I Don’t Need No Doctor" qui ne connaît strictement aucun succès. Deux mois plus tard, Ray CHARLES reprend la chanson et en fait un carton, via d’incessants passages radio et une promotion conséquente d’ABC Records. A l’instar de nombreux hits du Genius, le titre se voit mitonné à toutes les sauces, à commencer par Harvey Mandel et le CHOCOLATE WATCH BAND. La version d’HUMBLE PIE inspire d’autres interprétations (GREAT WHITE, STYX, Beth HART). Chez nous, Paul PERSONNE en délivre une excellente version en 2016. Ici, on peut sourire du contraste entre les paroles cotonneuses et le tempo hyper-vitaminé, la chanson évoquant le mal-être du chanteur suite à un éloignement sentimental.

Avec ce double Live, on a entre les mains l’un des Must du Blues Rock tendance Heavy du début seventies. Si les titres à rallonges, les enregistrements en public, une sonorité 70 ‘s, les impros sous forme de Jams et les groupes qui aiment bien en découdre ne vous rebutent pas, cet enregistrement capté dans l’un des antres iconiques du Rock vous comblera. La suite sera moins rose pour HUMBLE PIE, Peter Frampton ne tardera pas à quitter le groupe, plus ou moins poussé vers la sortie par son pote Steve, remplacé par Clem Clempson (ex-COLOSSEUM). Pour les inconditionnels ou les amateurs d’exhaustif en 2013, Omnivore Recordings a publié Performance : Rockin’ The Fillmore - Complete Recordings sous forme d’un coffret de 4 CDs regroupant les deux soirées.

Ce disque est à ranger entre CACTUS, LED ZEP et BECK, BOGERT & APPICE.

Note réelle 3,5 (Le temps a fait son œuvre et a ses limites).


*Titre homonyme à ceux de Stan Wilson, The Marigolds et du Révérend Robert Wilkins.

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   LE KINGBEE

 
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- Steve Marriott (chant, guitare, harmonica)
- Peter Frampton (guitare)
- Greg Ridley (basse)
- Jerry Shirley (batterie)


1. Four Day Creep
2. I'm Ready
3. Stone Cold Fever
4. I Walk On Gilded Splinters
5. Rolling Stone
6. Hallelujah (i Love Her So)
7. I Don't Need No Doctor



             



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